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Exclusif - Thomas Chevaucher (DS Performance) : « proposer un beau spectacle, toujours avec des technologies représentatives de la voiture de série »

Formule E. En marge de l'ePrix de Paris, le directeur technique de DS Performance nous a reçu dans le garage du constructeur engagé avec Techeetah. Un entretien riche, pour détailler les secrets d'une monoplace de Formule E nouvelle génération, la place des pilotes, mais aussi les raisons de l'engagement de DS Automobiles

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Directeur technique, Thomas Chevaucher s'est notamment confié sur l'évolution prise par la Formule E
© DS Performance / Directeur technique, Thomas Chevaucher s'est notamment confié sur l'évolution prise par la Formule E

L'union est encore récente. Arrivé à l'été 2015 en Formule E, le constructeur français DS Automobiles convolait en justes noces avec l'écurie britannique Virgin Racing, détenu par le milliardaire Richard Branson. Un premier mariage, marqué par cinq victoires en trois saisons et une belle régularité au classement des constructeurs : 4e, 3e puis 4e de nouveau lors du dernier exercice 2017-2018.

Mais l'été dernier fut celui du changement : une nouvelle association avec l'équipe chinoise Techeetah, celle du champion en titre, Jean-Eric Vergne. Pour compléter la paire, André Lotterer, triple vainqueur des 24 heures du Mans. Un duo de pilote des plus solides pour piloter les monoplaces de la Gen 2. Pour chapeauter l'ensemble, Thomas Chevaucher, directeur technique de DS Performance, la branche de compétition du groupe DS Automobiles. Passé par le rallye et le WRC avec Citroën, le Sarthois d'origine nous a accordé quelques minutes au cœur de la pit-lane, juste avant l'ePrix de Paris.

Thomas, cinq mois après, comment jugez-vous le début de la collaboration DS Performance-Techeetah ?

« Ça se passe très bien : il y a un vrai partenariat. L'objectif était de créer une équipe homogène : c'est le cas, puisque nous sommes tous basé au même endroit sur le site de Satory, dans les Yvelines. Tous les ingénieurs sont là, ceux de DS Performance mais aussi ceux de Techeetah. »

Et quelle est la répartition entre les deux entités ?

« Elle est assez simple : DS Automobiles est la partie constructeur de l'association. Nous gérons le développement du groupe propulseur (ndlr : le moteur électrique), de son design à la fabrication des pièces. Ensuite, la partie course est réservée à Techeetah, qui s'occupe de tout mettre au point pour tirer la meilleure performance possible. »

Justement, comment se développe ce groupe propulseur ?

« On pousse la technologie disponible sur le marché de l'automobile : la Formule E est un accélérateur de développement ! Par exemple, DS Performance travaille avec des partenaires spécialisés dans la fabrication des composants électroniques pour les voitures de série. On utilise les technologies les plus récentes et les plus performantes : à nous ensuite de les maîtriser au mieux pour la Formule E. »

Y a-t-il des paliers d'évolution très précis au cours de la saison ?

« Il faut savoir qu'il n'y a pas d'évolution possible sur ce groupe propulseur ainsi que sur l'inverteur (ndlr : l'inverteur est une carte électronique qui permet de contrôler le moteur d'une Formule E ainsi que sa boite de vitesse). Les pièces sont homologuées et plombées pour l'année. Chaque pilote dispose de deux jeux de pièces : deux moteurs et deux inverteurs.

En revanche, les logiciels qui contrôlent ces moteurs électriques sont libres de développement. Et là, on découvre tous les jours de nouvelles possibilités d'optimisation, sur la gestion de l'énergie en course ou sur l'optimisation de la performance sur un tour en mode qualifications.  »

« C'est cette utilisation des logiciels qui nous permet de tirer la quintessence des technologies dont on dispose. »

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Parmi les autres innovations sur ces monoplaces, il y a également la disparition de l'aileron arrière. Comment arrivez-vous à vous en passer ?

« C'est dû à l'appui généré par l'énorme fond plat que l'on voit à l'arrière de ces voitures : il est équivalent à celui d'un aileron arrière classique ! En plus, ce fond plat améliore la traînée et provoque moins de roulement en ligne droite : ce système est donc beaucoup plus efficace. »

Des voitures de plus en plus efficaces donc, mais quelle est la place du pilote dans les réglages ?

« Elle est très importante : les pilotes roulent très peu : le shakedown du vendredi permet juste de vérifier que les voitures fonctionnent bien. Les réglages se font le samedi dans un temps limité, on n'a pas le droit à l'erreur ! Dés qu'il y a un souci dans notre plan, cela compromet généralement le résultat de l'ePrix. On a donc besoin d'avoir le retour le plus précis possible. Pour cela, avoir des pilotes du niveau de Jean-Eric et André est quelque chose de primordial.  »

« La meilleure chance pour corriger un problème sur une journée course , c'est entre FP1 et FP2 : il y a 90 minutes pour travailler avec les pilotes et effectuer les réglages nécessaires. Sinon, il y a peu de chances que ça se passe bien jusqu'à la fin  »

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Jusque là, vos pilotes sont justement dans le haut du panier, avec une victoire pour Jean-Eric et des belles places d'honneur pour André... Mais sept vainqueurs différents en sept courses... est-ce un vrai bon signe de la compétitivité de la discipline ?

« Pour le championnat, c'est très positif. Le règlement est fait pour que toutes les voitures jouent la victoire, il y en a 7 sur 9 qui le sont actuellement, donc c'est pas mal. Evidemment, on ne va pas se mentir : on préférerait être seul devant ! Mais c'est aussi très bien d'être dans un championnat compétitif. Le but de notre présence, c'est aussi de faire progresser la technologie électrique : tout le monde pousse très fort, on le voit avec tous ces gros constructeurs présents sur la grille. »

Pour progresser, y-a-t-il des échanges avec des écuries de F1 ?

« Non car la Formule E est une discipline à part : pas fermée sur elle-même, mais les technologies que l'on utilise sont spécifiques, proches des voitures de tout les jours. Ce qui n'est pas le cas de la F1 par exemple, ou même en WEC (ndlr : le championnat du monde d'Endurance) : leurs technologies ne sont pas orientées vers la traction d'une voiture électrique ! »

À quel point l’électrique justement est important dans le sport automobile de demain ?

« Ce n'est pas seulement important pour le sport automobile de demain : ça l'est pour l'automobile de demain en général ! On le voit sur l'électrification de la marque DS, qui a pour projet de vendre tous ses modèles électriques à partir de l'année 2020. C'est donc très important pour nous (DS Performance) de supporter l'électrification de l'automobile en général. »

Qu'est ce que vous espérez du développement de la Formule E pour le futur ?

« La feuille de route de la série est bien connue jusqu'à la saison 9 : avec les constructeurs, nous sommes en train de discuter sur l'avenir à long terme du championnat. Le but est de continuer à proposer un beau spectacle, tout en utilisant encore des technologies représentatives de ce que l'on voit sur la route. On ne peut pas souhaiter autre chose que de garder un niveau de compétitivité avec sept vainqueurs en sept courses ! »

Et peut-on aller vers encore plus de puissance ?

« Oui, mais ce n'est pas un objectif en soi : on veut rester sur des circuits en ville pour être proches des fans. Augmenter la puissance des voitures signifierait changer le tracé et peut-être la localisation des circuits, pour des raisons de sécurité. »

« Avoir une puissance phénoménale sur une Formule E n'est pas vitale pour le spectacle !
 »

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De notre envoyé spécial à Paris

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