Retour sur l'ePrix de Paris : Frijns maîtrise une météo capricieuse et un scénario rocambolesque !

Formule E. Le huitième ePrix de la saison récompense un vainqueur inédit : Robin Frijns ! Le pilote Envision Virgin Racing a contrôlé ses nerfs pour s'imposer, sur une piste qui n'a cessé d'alterner entre le sec et le mouillé. Le récit complet d'une journée de course à rebondissements !

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Robin Frijns, vainqueur d'un ePrix de Paris totalement fou !
© Abb Formula E / Robin Frijns, vainqueur d'un ePrix de Paris totalement fou !

Personne ou presque ne l'avait vu venir : Robin Frijns s'adjuge l'ePrix de Paris, à la suite d'une folle journée !

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Tout avait commencé dés 7h30 du matin : les 22 concurrents étaient sur le pont pour le début de la première séance libre... sur une piste arrosée par la pluie pendant la nuit ! Un élément extérieur qui n'a cessé de malmener les pilotes tout au long de la journée...

D'emblée, plusieurs pilotes ont été piégé lors de leurs premiers tours de roue, et pas des moindres ! Champion en titre, Jean-Eric Vergne (DS Techeetah) effectuait un tête à queue en pleine ligne droite de départ/arrivée, sans conséquence. Même action mais plus de dégâts pour Lucas di Grassi (Audi Sport), au niveau de l'aileron avant. Pire, Sam Bird (Envision Virgin) terminait dans le mur à la sortie du 14e virage et détruisait l'avant-gauche de sa monoplace !


Absent de la deuxième séance libre, l'Anglais compromettait la suite de son samedi. Depuis son garage, Bird observait ses petits camarades, sur une piste devenue sèche : l'occasion de faire tomber les chronos pour Mitch Evans (Jaguar), vainqueur à Rome et le plus vite en FP2, avec un chrono de 1'00''226.

La pole pour Wehrlein sur la piste, avant la disqualification, au profit de Rowland !

Comme depuis le début de la saison, ces qualifications étaient divisées en cinq phases : les quatre groupes préliminaires, déterminant les six places de la super-pole suivante. Répartis dans l'ordre du championnat, les mieux classés s’élançaient dès le premier groupe.

Parmi les gros bras, Jérôme d'Ambrosio (Mahindra) s'en sortait le mieux, avec un temps suffisant pour passer parmi les six meilleurs. Moins de réussite pour André Lotterer (DS Techeetah), qui échouait en huitième place, à moins d'un dixième du cut ! Plus loin, Lucas di Grassi 11e du classement final, Antonio Félix da Costa (BMW Andretti) 16e... et Mitch Evans, 20e sur la grille, à une demi-seconde du bonheur.

Dans le groupe 2, Robin Frijns (Envision Virgin), le futur vainqueur, se plaçait à son tour dans le top 6. Moins en verve, Jean-Eric Vergne réalisait un tour moyen, finalement converti en 14e position sur la grille.

Le groupe 3 était plus compétitif, avec quatre pilotes rapides : Oliver Rowland et Sébastien Buemi, équipiers Nissan e.Dams, Pascal Wehrlein (Mahindra) et Felipe Massa (Venturi). Tout ce petit monde s'invitait en super-pole, au côté de Frijns et d'Ambrosio. Le dernier groupe n'apportait aucune modification du top 6.

Sur une piste salie par les feuilles d'arbre, la super-pole était remportée par Wehrlein, du moins sur la piste. Fort d'un pilotage spectaculaire, l'Allemand réalisait un chrono de 1:00.383, un dixième et demi de mieux que Rowland. Ce duo précédait l'autre Nissan e.Dams, pilotée par Buemi, devant Frijns, Massa et d'Ambrosio.


Mais le classement connaissait un rebondissement hors-piste : une heure et demi après la fin de la séance qualificative, les deux Mahindra étaient disqualifiées, pour une pression des pneumatiques non conforme. Wehrlein et d'Ambrosio était relégué en fond de la grille, laissant les deux Nissan de Rowland et Buemi en première ligne. Pour autant, ce samedi était loin d'être terminé...

Plus régulier en course, Frijns dompte le déluge parisien !

Le facteur X de ce huitième ePrix a clairement été la météo et son alternance pluie-soleil. Le départ des 45 minutes de course était donné sous le soleil, mais sur une piste encore humide, lavée par une précédente averse. La direction de course décidait donc un départ lancé et non arrêté.

Le début de course était marqué par l'erreur d'Oliver Rowland ! Le Britannique arrivait trop vite et touchait le mur de face dans le 10e virage, après seulement deux minutes. Sébastien Buemi prenait la tête. Sa domination durait dix petites minutes: victime d'une crevaison lente après un contact avec le mur, le Suisse rentrait au stand et tombait en fond de classement à son tour. Buemi laissait la tête à Frijns, qui n'allait plus la lâcher jusqu'à l'arrivée !


Derrière Frijns, quel chaos !

Intenable, André Lotterer déposait Felipe Massa pour le gain de la deuxième place, au mérite d'un dépassement musclé dans le troisième virage, roue contre roue.

La course commençait sérieusement à s'animer : en difficulté, le Brésilien emmenait un petit train, composé de Daniel Abt, Maximilian Guenther (Dragon Racing), di Grassi et Oliver Turvey (NIO). Mais Abt trouvait rapidement l'ouverture sur Massa dans le premeir virage. La course était sur un fil, avec l'arrivée de la pluie dans la foulée ! Une ondée suffisamment violente pour que la direction de course impose une première fois le Full Course Yellow. Le départ avait été donné depuis 17 minutes.


La course était ensuite relancée, mais de façon très brève. Un carambolage en plusieurs actes survenait dans le premier virage. À la dérive au freinage, D'Ambrosio poussait involontairement Bird contre le mur. Quelques secondes plus tard, Rowland arrivait aussi en détresse et emportait la BMW Andretti d'Alexander Sims et la HWA de Gary Taffett.

Cette péripétie provoquait une deuxième apparition du Full Course Yellow, un ralentissement temporaire avant le drapeau vert, présenté à 15 minutes de l'arrivée. Frijns gardait la main, devant Lotterer et Abt. La pluie parisienne décidait toutefois de redoubler d'intérêt : suffisant pour bouleverser encore un peu le classement, en son milieu.

Alors septième, Massa sortait du top 10 : poussé dehors par Turvey. Dans le même temps derrière, Edoardo Mortara se loupait et atterrissait sur la Jaguar d'Alex Lynn, juste avant le deuxième enchaînement en escargot. Cette péripétie neutralisait la course avec un troisième Full Course Yellow et la sortie de la Safety Car.


Audacieuse, la direction de course relâchait quand même les concurrents à 2 minutes de l'arrivée, dans les sprays d'eau dégagés par les pilotes. Dernière folie de cet ePrix complètement dingue : d'Ambrosio à la lutte, qui glisse et finit dans le mur au premier virage, avant d'être percuté à l'arrière par la Dragon de José Maria Lopez ! Cet incident verrouillait définitivement le classement et consacrait Robin Frijns, vainqueur de cet ePrix de Paris 2019 ! Le pilote Envision Virgin Racing remporte ainsi la première victoire de sa carrière en Formule E, après 30 courses disputées depuis son arrivée en 2015.

Le Néerlandais fait coup double, en prenant la tête du championnat des pilotes, 81 pts au compteur. Sur le podium, Frijns pouvait savourer sa performance, avec les Invalides en toile de fond. À ses côtés sur le podium parisien, accompagné de deux pilotes allemands : André Lotterer, encore deuxième après l'ePrix de Rome et Daniel Abt, pour son deuxième podium de l'année, après l'ePrix de Santiago au Chili.

Voici le classement complet de cet ePrix de Paris :


Chez les français, le bilan est plutôt contrasté : Jean-Eric Vergne a effectué une courageuse remontée pour prendre la sixième place. Tom Dillmann a abandonné en milieu de meeting, mais a décroché le meilleur tour, sur une piste à peu près séche. Oui, la météo aura clairement joué avec les nerfs de la Formule E : cet ePrix de Paris restera comme la véritable première course sur le mouillé de l'historie de la discipline !
De notre envoyé spécial à Paris

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