Le retour des arrêts aux stands avec la Gen3 ?


Jamie Reigle, le nouveau PDG de la catégorie depuis la mise en retrait d'Alejandro Agag qui en reste toutefois le président (et qui se concentre sur le projet Extreme E, le Rallye Raid 100% électrique), ne prend pas son rôle à la légère et compte bien poursuivre la dynamique positive enclenchée par le fondateur de la série.
Reigle n'est pas un inconnu dans le milieu du sport puisque ce dernier est notamment passé par le célèbre club de foot de Manchester United, sous l'ère dorée du temps de Sir Alex Ferguson. Il en profite d'ailleurs pour glisser une petite comparaison quant à sa manière d'élaborer un projet.
« Quand j'étais chez Manchester United, je disais avec humour que Sir Alex Ferguson, ne me demandait pas qui nous devrions recruter comme nouvel arrière gauche ou autre, et quant à mes opinions sur la direction prise par la technologie automobile, j'en réfère à mon équipe, à la FIA et aux constructeurs », a déclaré Reigle à nos confrères de Motorsport.com.
Reigle fait ensuite un rappel historique de la Formule E en n'oubliant pas de notifier que les avancées technologiques sont faites pour promouvoir la vente de véhicules électriques dans le monde entier.
« Mais le sujet important, c'est que nous développons la technologie pour faire progresser l'adoption des véhicules électriques, et c'est notre principe premier. Avec la Gen1, il s'agissait de prouver que les véhicules électriques sont viables, peuvent faire la course, peuvent concourir, et ce fut un succès. »
Une recharge des batteries supersonique ?
Lors de la mise en place de la Gen2 l'an passé, bon nombre de fans exprimaient leur crainte du manque de spectacle dû à la suppression des arrêts aux stands, véritable point culminant jusqu'alors des courses de Formule E. Mais la création du mode Attaque a définitivement mis un terme aux doutes concernant ce point.
« Avec la Gen2, il s'agissait de démontrer la longévité de la batterie. Il peut y avoir des choses qui dissuadent les consommateurs d'adopter un véhicule électrique, notamment l'autonomie. Nous avons donc conçu une génération de monoplaces qui traite ce problème. De ce que j'entends, à l'époque, les gens disaient 'on ne va plus faire d'arrêts au stand, c'est ça ?'. Il a donc fallu innover autrement, ce qui a mené au mode attaque, qui a changé la stratégie de la course. Pour moi, c'est la beauté de ce produit : il continue à évoluer. » poursuit-il.
Mais en ce qui concerne l'avenir (la Gen2 restant en place jusqu'à la saison 2021/2022 inclue), les arrêts aux stands pourraient faire leur retour en FE mais sous un autre système. En effet, exit le changement spectaculaire de monoplace qui faisait tâche sur l'autonomie des Gen1, un système de recharge express des batteries pourrait venir pimenter les futures ePrix.
« Pour la Gen3, alors que nous réfléchissons aux raisons pour lesquelles un consommateur ne va peut-être pas adopter un véhicule électrique, il y a peut-être une question qui se pose autour de la disponibilité du rechargement : 'combien de temps faut-il pour faire charger ma voiture ?'. La viabilité du chargement, c'est un sujet sur lequel travaillent des gens qui sont bien plus intelligents que moi. »
Reigle annonce toutefois qu'il ne s'agit pour le moment que d'une possibilité. Mais dans l'optique de rassurer Monsieur Tout le monde dans l'idée d'acheter un véhicule électrique, la trouvaille n'est pas farfelue surtout si l'on y ajoute l'aspect tactique des courses.
« Là où ça devient intéressant, c'est que cela peut influencer les courses, c'est-à-dire : 'Si l'on change la vitesse à laquelle on recharge les voitures, peut-être qu'on peut remettre un arrêt au stand'. Je ne dis pas que nous allons assurément faire ça, mais cela crée un degré de liberté quant à notre produit, ce que je trouve vraiment enthousiasmant. Le gros projet c'est le sujet du chargement rapide, mais j'imagine que d'autres avis vont être donnés. » conclut le Québécois.
En attendant les futures règlementations, la saison 2019/2020 de Formule E débute le 22 novembre dans les rues de Riyad en Arabie Saoudite.