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WEC 8 Heures de Bahrain : Doublé Toyota, Aston Martin s'impose en GT-Pro

La Toyota #7 de Conway, Kobayashi et Lopez a remporté les 8 heures de Bahrain devant la voiture soeur, dans une course maitrisée. En GTE-Pro, L'Aston Martin #95 de Sorensen et Thiim est sortie vainqueur d'un scénario à rebondissements.

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La #8 a dû changer de train arrière
© Toyota Gazoo Racing / La #8 a dû changer de train arrière

Les écarts serrés lors des qualifications donnaient l'espoir d'une course animée en LMP1. Il n'en fut rien. Déjà mis à mal dans un premier tour mouvementé, le suspens a été enterré à la troisième heure, au profit de Toyota. Les Japonais ont tranquillement réalisé un doublé lors des 8 heures de Bahrain, quatrième manche du championnat du monde d'endurance. Récit.

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Le début de course fut agité avec un accrochage dès le deuxième virage entre la Rebellion #1 parti en tête et la Ginetta #5 du Team LNT. Cette dernière perdait l'arrière avant de percuter le leader qui finissait en tête à queue. La Toyota #7 en profitait pour prendre la tête avec derrière elle six LMP2. Cet incident a provoqué la sortie de la voiture de sécurité et la #5 en a profité pour passer aux stands. Un tour de perdu. A la reprise, la hiérarchie naturelle est progressivement revenue. Les LMP1 ont repris le haut du classement général.

La Rebellion a cravaché pour remonter sur le trio de tête, mené par les deux Toyota et la Ginetta #6. A l'inverse, les problèmes ont continué pour la #5 qui a accroché une Ferrari et s'est vue pénaliser d'un passage par la voie des stands. Une course compliquée. Très vite, on a retrouvé les deux Toyota devant la Rebellion, avec des écarts déjà conséquents.

La situation s'est stabilisée, jusqu'au tournant de la course, après trois heures. Alors que la nuit était tombée sur le circuit de Sahkir, la Rebellion fut rentrée dans son stand après un problème de boite de vitesses. Bloquée cinq minutes, elle descendait à la onzième place à trois tours, avant que Gustavo Menezes ne réalise un tête à queue. La messe était dite. Toyota a parfaitement maitrisé le reste de la course pour s'imposer sans soucis devant la Rebellion. Le dernier semblant de suspens s'est éteint lorsque la Toyota #8, deuxième, a dû rentrer dans son stand afin de changer l'arrière de la voiture. L'opération lui a fait perdre un tour.
La `#7 de Mike Conway, Kamui Kobayashi et José Maria Lopez, victorieuse, profite de ce succès pour prendre la tête du championnat (97 points) devant la #8 de Kazuki Nakajima, Brendon Hartley et Sébastien Buemi (89 points) et la Rebellion de Gustavo Menezes, Bruno Senna et Norman Nato (67 points).

En ce qui concerne Ginetta, Bahrain constituait leur première course de 8 heures ou plus. Un véritable test de fiabilité, qui s'est avéré catastrphique. Aucune n'a vu l'arrivée. La #5 fut victime d'un problème de batterie après la mi-course qui l'a contraint a abandonner. Des incertitudes sont apparus pour la seconde voiture engagée quand à la tenue de ces batteries. Elle s'est définitivement arrêtée à une heure trente du but.

Une course assez vite pliée en LMP1 donc. Mais quand la catégorie reine fait défaut, souvent depuis fin 2017, à qui fait-on appel pour sauver le spectacle ? Le GTE-Pro bien sûr.


PilotesEquipeVoitureEcart
1Conway/Kobayashi/LopezToyota Gazoo Racing #7Toyota
2Buemi/Nakajima/HartleyToyota Gazoo Racing #8Toyota+ 1 tour
3Senna/Menezes/NatoRebellion #1Rebellion+ 2 tours
4Simpson/Dyson/SmithTeam LNT #6GinettaNon classée
5Robertson/Hanley/King Team LNT #5GinettaNon classée

GTE-Pro : Aston Martin vainqueur par K.O

Comme souvent depuis 2017 et l'arrêt de Porsche, la réalisation n'en a eu que pour le GTE-Pro, ou presque. Comme d'habitude, les replays concernent uniquement les GTE-Pro, ou presque. Et pour cause. La catégorie s'est montrée folle, ponctuée de coups de pare-chocs sur la piste et en coulisses. Un scénario à rebondissements.

Très vite, une première grosse bataille s'est dessinée entre les Porsche #91, Ferrari #71 et Aston Martin #97 pour la seconde place. Ces trois voitures ont roulé pendant plus d'une heure dans la même seconde. Les changements de positions entre ces pilotes étaient fréquents. L'Aston Martin #97 décidait alors de tenter l'undercut. La guerre était lancée.

Le K.O survenait d'abord pour la Porsche #91. A 10 minutes de la mi-course un accident en GTE Am a entrainé un drapeau jaune général dû a de nombreux débris sur la piste. La Porsche rentrait aux stands... et subissait une crevaison. Retour au garage pour la GT pour une réparation de la roue avant droite qui perdait 3 minutes.

Puis vint un imbroglio. La Ferrari #71 de l'écurie AF Corse, deuxième, était pénalisée d'un passage par la voie des stands pour excès de vitesse sous drapeau jaune. Dans cette lutte avec la Porsche #91 et l'Aston Martin #95, il ne restait plus que cette dernière à ne pas avoir eu d'incident majeur.
Néanmoins l'écurie italienne contesta cette pénalité et obtint gain de cause après 30 minutes d'attente pendant que sa voiture luttait avec l'Aston Martin pour la première place de la catégorie. Le dépassement se fera aux stands en mettant moins d'essence dans la #71 que dans la #95.

Au fil de la course, la guerre à trois constructeurs s'est réduite à deux, les deux Porsche hors du coup. A deux heures du but, elle se résumait même à un duel. La Ferrari #71 avec l'Aston Martin #95.

Peu avant le cap des 6h de course l'Aston Martin faisait fait la jonction avec la Ferrari #71 qui avait été tout au long du relais dans l'économie d'essence. Le changement de pilote a eu lieu alors qu'il restait un peu plus de 2h de course, la #95 passait devant la #71. Leur deux coéquipiers luttaient pour le gain de la 3ème place, de quoi rester en halène jusqu'au bout.

A l'entame de la dernière heure, ultime arrêt capital. L''Aston Martin en tête et la Ferrari derrière ressortaient roue dans roue. Au volant, Marco Sorensen contre Miguel Molina. Le suspens était à son comble. Jusqu'au coup de théâtre. A 32 minutes de l'arrivée, la Ferrari se voyait signifier un stop & go, pour avoir fait tourner ses pneus dans le vide lors de son arrêt, elle ressortait deuxième à vingt secondes. Fin du match, victoire par K.O de l'Aston Martin #95 de Marco Sorensen et Nicki Thiim.

L'équipage prend la tête (85 points) d'un championnat totalement relancé, puisque les deux Porsche dominatrices jusqu'ici, ont fini aux dernières places. La #92 passe deuxième du championnat avec 71 points.

PilotesEquipeVoitureEcart
1Sorensen/ThiimAston Martin Racing #95Aston Martin
2Molina/RigonAF Corse #71Ferrari+13.798
3Lynn/MartinAston Martin Racing #97Aston Martin+22.322
4Pier Guidi/CaladoAF Corse #51Ferrari+25.964
5Bruni/LietzPorsche GT Team #91Porsche+ 2 tours
6Estre/ChristensenPorsche GT Team #92Porsche+ 2 tours

LMP2 : United Autosport première

Un statu quo tendu. Partie en tête, la United Autosport de Phil Hanson, Felipe Albuquerque et Paul Di Resta a dominé l'épreuve jusqu'à la fin. Sans jamais être à l'abri, mais sans jamais vraiment être inquiétée. Les bagarres se sont surtout déroulées vers la troisième marche du podium. Jusque dans les dernières minutes, puisque Jean-Eric Vergne dans sa G-Drive, semblait revenir comme un boulet de canon sur la Jackie Chan DC Racing de Will Stevens. Mais l'Anglais a simplement géré son carburant et tenu le Français à distance.

Au championnat, le suspens reste entier puisque quatre équipages différents ont gagné les quatre courses. Dix points séparent en effet le premier, Jackie Chan DC Racing, du quatrième, Jota.

PilotesEquipeVoitureEcart
1Hanson/Albuquerque/Di RestaUnited AutosportOreca 07
2Gonzales/Da Costa/DavidsonJota Oreca 07+21.500
3Tung/Aubry/StevensJackie Chan DC RacingOreca 07+ 1 tour
4Rusinov/Van Uitert/VergneG-Drive RacingAurus+ 1 tour
5Laurent/Negrao/RaguesSignatech AlpineAlpine+ 1 tour
6Van Eerd/De Vries/Van der GardeRacing team NederlandOreca 07+ 2 tours
7Lapierre/Borga/CoignyCool RacingOreca 07+ 4 tours
8Patterson/Yamashita/FjordbachHigh Class RacingOreca 07+ 5 tours
9Lacorte/belicchi/SernagiottoCetilar RacingDallara+ 9 tours

GTE-Am : Project 1 retrouve le succès

A l'instar du LMP2, la Porsche du Project 1 #57 aux mains de Ben Keating, Laurens Ten Voorde et Bleekemolen s'est est partie en tête dès le début. La bataille fut un temps effrénée pour la troisième place entre la Project 1 #56, l'Aston Martin de TF Sport #90, La Ferrari AF Corse #83 et la Porsche Gulf Racing #86 qui se sont tenues en moins de deux secondes après une heure de course. Elles ne se lâchaient pas et les dépassements étaient fréquents.

Pourtant la #56 de chez Team Project 1 sera bloquée aux stands, la direction de course ayant détectée une chaleur supérieure à la normale dans le cockpit. La voiture fut rentrée dans son box, pilote à terre.


En tête, la voiture de Team Project #1 a dû lutter à la mi-course avec la #86 de Gulf Racing et la #98 d'Aston Martin Racing, avant de se détacher à deux heures du but. L'équipe allemande prend la tête du championnat à égalité avec l'AF Corse #83 de François Perrodo, Emmanuel Collard et Nicklas Nielsen.

PilotesEquipeVoitureEcart
1Keating/Ten Voorde/BleekemolenTeam Project 1 #57Porsche
2Dalla Lana/Turner/GunnAston Martin Racing #98Aston Martin+ 37.327
3Wainwright/Watson/BarkerGulf Racing #86Porsche+1:00.269
4Perrodo/Collard/NielsenAF Corse #83Ferrari+ 1 tour
5Flohr/Castellaci/FisichellaAF Corse #54Ferrari+ 1 tour
6Ried/Pera/CampbellDempsey - Proton Racing #77Porsche+ 2 tours
7Ishikawa/Beretta/CozzolinoMR Racing #70Ferrari+ 3 tours
8Grimes/Mowlem/HollingsRed River Sport #62Ferrari+ 4 tours
9Perfetti/Heinemeier-Hansson/CairoliTeam Project 1 #56Porsche+ 19 tours
10Yoluc/Eastwood/AdamTF Sport #90Aston MartinNon classé
11Al Qubaisi/De Leener/PreiningDempsey - Proton Racing #88PorscheNon classé


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3 commentaires
  1. Gravatar Aifaim
    AifaimLe 15/12/2019, 07:52
    En LMP1, il faut s'y faire pour toute la saison : outre la règlementation castratrice, Toyota n'a que la Rebellion comme adversaire avec, néanmoins, l'avantage qu'elle soit bien esseulée. Une seconde voiture - qui existe - aurait très bien pu être exempte des petits aléas rencontrés par Senna, Menezes et Nato.
    Quant aux Ginetta, elles ont le mérite d'être là mais devront attendre d'avoir assimilé ce type de compétition avant d'espérer mieux que les miettes d'un festin que les autres leurs abandonnent sans remords : meilleur tour en course (1'45"240) et vitesse de pointe la plus élevée (301,800) carrément anecdotique !

    La seconde Rebellion sera au Mans et probablement présente pour un galop d'essais au moins à Spa.
    Répondre
  2. Gravatar Aifaim
    AifaimLe 15/12/2019, 08:16
    En LMP2, à part la Dallara qui cumule un châssis moins performant et l'absence de pilotes de pointe, chaque concurrent à sa chance de bien figurer, voire de prétendre au podium. Les voitures sont très fiables. Le classement est donc la résultante des péripéties de la course ou des petits pépins rencontrés au stand ou en piste.
    Les plus compétitifs alignent deux pilotes de très haut niveau. C'est dire si le 3e - gentlemen driver plus ou moins expérimenté - a un rôle prépondérent pour le classement final : à lui de faire mieux que son homologue chez les adversaires mais, surtout, d'éviter les embûches, tête-à-queue, pénalités et, bien sûr, casse ou sortie !

    Pour l'information de ceux qui découvrent l'Endurance et le LMP2, cette catégorie est donc directement tributaire du niveau de ses pilotes qui sont classés "platinium", "Gold", "Silver" et "bronze" chaque année en fonction de leur compétence et résultats au volant. Ca ne s'arrête pas là : en fonction de sa catégorie, le pilote a un temps de conduite mini/maxi à respecter, les tout meilleurs passant moins de temps dans la voiture.
    Au bout du compte, cela réduit encore les écarts entre les concurrents, y compris au niveau financier... Tout le monde n'a pas les moyens de s'offrir un pilote ex-F1...

    Avoir indiqué United Autosport parmi les favoris, outre que Hanson est un des plus expérimentés "3e homme", le fondateur de l'écurie - présent d'ailleurs dans le stand - n'est autre que Zack Brown ;;;oui, oui ! le patron de McLaren...
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  3. Gravatar Aifaim
    AifaimLe 15/12/2019, 08:23
    Le GTE-pro reste égal à lui-même, c'est-à-dire passionnant à suivre, la BOP égalisant les performances sans plus vraiment subir de critiques. Ford et BMW se sont retirées, c'est évidemment dommage, mais les trois firmes restantes ont assuré le spectacle et le suspens. Au Mans, les Chevrolet Corvette qui se cantonnent aux courses américaines IMSA seront de la partie et les deux Porsche... seront quatre !
    Répondre
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