WEC : Rebellion arrête tout après Le Mans
Rebellion Corporation a annoncé jeudi l'arrêt de son implication en sport automobile, dès la fin des 24 heures du Mans 2020. La décision n'a pas d'impact sur le futur programme de Peugeot en WEC.


Rebelles jusqu'à la mort. Jeudi, un véritable séisme a secoué la planète endurance. Rebellion Corporation a décidé d'arrêter toute implication dans le sport automobile et ce dès la fin des 24 heures du Mans, en juin prochain.
« Le sport automobile a été une énorme ressource pour Rebellion » a commenté Alexandre Pesci, président de Rebellion corporation. « Les circuits ont été d'exceptionnelles vitrines et une important caisse de raisonnance pour notre marque. Le retour sur investissement fut plus que satisfaisant. On se donne du temps pour pour redéfinir les contours de botre business. Mais les effets de cette décision sont immédiats pour le département compétition, dès que la saison du WEC se termine. »
Le futur était pourtant assuré
Une annonce que personne n'avait vu venir. En effet, Rebellion, spécialiste des montres, est présent en endurance depuis 2007 et court en WEC depuis la création du championnat, en 2012. Auréolée d'un titre mondial LMP2 en 2017, l'écurie Rebelion racing est l'unique équipe privée à contester sur la durée la suprématie des diesels puis des hybrides en LMP1. Elle a décroché sa première victoire sur la piste cette saison, à Shanghaï.
Fidèle donc, mais surtout, les Suisses semblaient loin d'en avoir terminé avec le WEC. En novembre dernier, ils avaient annoncé s'associer avec Peugeot pour le retour du constructeur français au Mans en 2022. Rebellion Racing et Peugeot Sport devaient préparer ensemble le programme à partir de la saison prochaine.
Peugeot rassure
La marque au lion a rapidement réagi au retrait de Rebellion. « Nous sommes actuellement dans les premières étapes de la construction de notre projet technique. Nous prenons acte de la décision de Rebellion qui nous incite à
modifier la configuration de notre système opérationnel pour 2022. Leur décision de se désister ne change pas le programme de Peugeot en WEC. »
Rebellion justifie sa décision par la nécessité de faire évoluer sa stratégie marketing vers d'autres domaines.
Ce départ montre (sans jeu de mots)combien le sport automobile est fragile, tributaire des marques et des sponsors. Tous, à des titres divers, peuvent se retirer à n'importe quel moment pour des raisons de stratégie commerciale ou financière quand il ne s'agit pas de difficultés économiques.
La catégorie Supercar débarquera à point nommé mais elle seule ne saurait pérenniser l'Endurance à moyen terme. C'est en cela que le LMDh permettra de compléter un nombre d'engagés à égalité - théorique - de chances de remporter les 24 Heures du Mans, Daytona, Sebring et le championnat.
Tout le monde s'y intéresse ce qui n'est pas la garantie de voir chacun s'y précipiter d'emblée... ce qui engendrerait autant de problèmes qu'une absence de concurrents.
Cette attractivité déborde ses cibles puisque Porsche et même Ferrari gardent un oeil sur la formule alors que, logiquement, c'est la catégorie Supercar qui leur est promise...
Peugeot confirme que la décision de Rebellion n'aura pas d'incidence sur leur engagement en HyperCar!
Rebellion, c'était un fonctionnement sur le terrain, des automatismes, une expérience logistique qu'il faudra trouver ici ou ailleurs. Ici, parce que le retrait de Rebellion met sur le marché des gens de qualité qu'on s'arrachera probablement.
Peugeot n'a donc que le choix de rallonger son budget en espérant trouver, peut-être, un partenaire financier.