Les futurs spectateurs des 24 Heures du Mans vont assister à une fantastique édition du centenaire !
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Hypercar 2023, le point sur les marques engagées et elles sont nombreuses

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© Automobile Club de l'Ouest. Les futurs spectateurs des 24 Heures du Mans vont assister à une fantastique édition du centenaire !
Les fans de sport automobile piaffent d'impatience d'assister à la véritable révolution de l'endurance. Les constructeurs Hypercar se préparent à livrer une bataille inédite dans l'histoire, qui devrait justifier des 24 heures du Mans 2023 à guichets fermés.
À l'heure de célébrer la nouvelle année, le monde du sport automobile, plus particulièrement de l'endurance, va voir arriver une ribambelle de constructeurs en Hypercar, avant que le GT3 ne débarque.

Le plateau du Mans, pour les années à venir, sera alléchant à n'en pas douter ! Avant que ne débute la saison, voici les forces en présence parmi les concurrents engagés en 2023, ceux qui arriveront et ceux qui ont un projet encore à définir.

LMH



Toyota : Un fauteuil de roi à défendre

Il faudra bien du travail pour battre Toyota à la régulière, même à plusieurs !

L'ancienne catégorie LMP1 peut remercier le constructeur japonais d'être resté, après les départ successifs de Nissan (2015), Audi (2016, qui ne reviendra pas) et Porsche (de retour cette année).

Sans cela, il aurait été difficile d'imaginer ce à quoi aurait ressemblé le WEC, et même les 24 heures du Mans, si aucune équipe d'usine n'avait été présente au sommet. Fort heureusement, le somptueux plateau des GTE-Pro en 2019 (six usines !) a tenu tout le monde en haleine.

A lui seul, Toyota n'a pas voulu partir et laisser passer sa chance d'enfin remporter les 24 heures du Mans. Ses cauchemars passés, notamment la panne de Kazuki Nakajima en 2016, dans le dernier tour, ont été effacés.

Face aux Rebellion, ByKolles et autres SMP, seule la fiabilité aurait pu priver la marque nippone de la victoire. Il faut dire qu'elle a volontiers accepté une Balance de Performance très limitante pour que le suspense demeure ne serait-ce qu'un peu.

Depuis la création de la catégorie Hypercar, Toyota a vu arriver Alpine et son LMP1 bridée, avec Glickenhaus et ses 007 LMH. Les deux rivaux n'ont pas pu chiper les titres aux japonais, hormis quelques victoires. Mais quand la concurrence va revenir, le quintuple vainqueur en titre de la classique mancelle va devoir se méfier et produire, avec toute son expérience, une bête de course imbattable.

Peugeot : Une belle bête à fiabiliser

Peugeot a soumis sa 9x8 a un test grandeur nature depuis Monza.

Elle est de loin la voiture Hypercar au look le plus percutant : la 9X8 du Lion de Sochaux a fait forte impression par son absence d'aileron arrière.

Il fallait bien marquer le coup pour succéder aux victorieuses 905 et 908 et réécrire sa légende. Mais « ne mettons pas la charrue avant les bœufs », a t-on dû se dire dans le clan franc-comtois. Pour cela, deux Peugeot, aux numéros 93 et 94, ont été engagées à partir des 6 heures de Monza.

Que ce soit en Italie, à Fuji et à Bahreïn, le constat est resté le même : la Peugeot progresse, mais est encore fragile comme du verre. Cette préparation à la mi-saison 2022 pourrait toutefois avoir un bon effet.

Car une bonne préparation durant l'hiver, avant la reprise à Sebring, pourrait conférer à Peugeot un statut de potentiel empêcheur de victoires de Toyota. C'est un fait, la 9X8 n'était pas encore au niveau des voitures de tête.

Mais d'aucun ont pu constater que Glickenhaus a pu faire progresser sa 007 LMH et lui faire jouer le podium au Mans, ainsi que la victoire à Monza, avant l'abandon (en prenant en compte la BoP plus que favorable).

Le Lion peut-il encore rugir sur l'Endurance ? Oui, à condition que les casses et autres pépins mécaniques ne le laissent tranquille.

Ferrari : Retour gagnant d'une légende ?

La 499P, en plus d'être belle, pourrait être d'emblée dans le match.

Il est peu dire que le règlement Hypercar permet aux designers d'exprimer leur créativité avec brio. La 499P est un chef d'œuvre visuel, bonifié par le rouge si cher à Ferrari.

L'annonce avait été faite en début d'année 2021. Et 2023 n'a pas été choisi au hasard : cela allait être non seulement pour le centenaire des 24 heures du Mans, mais aussi pour mettre fin à 50 ans d'absence dans la catégorie reine.

Près de 60 heures d'essais ont été effectués pour la 499P qui, de manière tout à fait logique, doit encore corriger ses défauts de jeunesse. Les troupes de Maranello ont animé la bête d'un V6 bi-turbo hybride, bien inspiré du bloc moteur des F1.

Les pilotes ne sont pas encore connus, mais il se pourrait qu'un certain Antonio Giovinazzi puisse enfin se vêtir des couleurs rouges en compétition. D'ici le 17 mars à Sebring, les équipages des deux Ferrari seront connus et porteront les N°50 et 51. Vivement !

Glickenhaus : Pourquoi pas embêter les gros bras ?

La Scuderia Cameron Glickenhaus est un petit constructeur aux dents longues !

Cette équipe est séduisante à plusieurs titres : elle est la propriété de Jim Glickenhaus, producteur de cinéma ; elle a déjà engagé des voitures en endurance (les SCG 003C 702 et 704, dont la première est arrivée 11e au Nurgburgring). En WEC, il lui a cependant fallu une BoP étonnamment favorable pour la voir se balader en tête depuis la pole à Monza...avant d'abandonner.

Il était craint que la structure américaine ne puisse s'engager en 2023 pour le WEC. La Balance de Performance était au cœur des débats (des polémiques aussi) et risquait de remettre en cause le programme.

Mais Jim Glickenhaus a rassuré tout le monde : il y aura au moins une 007 LMH sur la grille à partir de Sebring. On peut imaginer qu'il s'agira de la 708, 3e de la classique mancelle 2022, et que la 709 la rejoindra au Mans, en juin prochain. Reste à connaître les équipages s'ils ne changent pas : Romain Dumas, entre autres, a réalisé une saison de bonne facture.

Les moyens sont incomparables à ceux de Toyota par exemple. Mais force est de constater que l'ACO et la FIA ont tenu à rapprocher du mieux possible Alpine et les Glickenhaus. Parfois au détriment du bon sens, car cette LMP1 française était un petit problème à gérer.

Il faut aussi dire que le constructeur américain est, contrairement à ce que l'on pourrait penser, une vraie équipe d'usine : 24 modèles de route SCG 007S ont été commercialisés et il n'est pas impossible que des privés engagent des LMH.

Si des progrès sont observés et que la BoP est bien ficelée, alors Glickenhaus aura de bons arguments à faire valoir sur la piste. Et qui sait, offrir une de ses voitures à un privé pour faire gagner l'ami Jim !

Vanwall : Viendra, viendra pas ?

La Vanwall LMH pointe timidement le bout de son nez...pour une participation au WEC en 2023 ?

C'est l'un des projets les plus incertains : ByKolles a tenté une arrivée en WEC en 2022, avec un prototype LMH. Mais, le règlement est formel : un engagement nécessite obligatoirement un lien avec un constructeur automobile existant...ByKolles n'en est pas un !

La demande d'entrée en 2022 a été refusée par l'ACO et la FIA. Car il existe bien un groupe Vanwall, celui qui a restauré la première F1 championne des constructeurs, en 1958.

Mais l'entité Vanwall qui ambitionne le WEC n'est pas du même cru. Est-ce un nom d'emprunt ? Est-ce un lien avéré avec la marque automobile ? Difficile de le savoir. La seule certitude, c'est que la voiture a bien démarré et roulé, au Lausitzring (Allemagne) notamment.

Il se trouve aussi qu'un certain Jacques Villeneuve (51 ans) en a pris le volant. Faut-il y voir une volonté de retour en course automobile ? Rien n'est sûr et beaucoup d'incertitudes subsistent autour du programme de Colin Kolles. En attendant, il y a une Hypercar de route sur les rails. C'est déjà ça !

Isotta Fraschini : Quel est cet étrange projet ?

Isotta Fraschini a créé la surprise en annonçant son engagement en LMH cette année.

C'est en octobre dernier qu'un invité surprise s'est convié à la table des Hypercar : un constructeur italien que l'on croyait disparu pour toujours a annoncé son intention d'arriver en WEC en 2023. Isotta Fraschini développait dans l'ombre une Hypercar !

Comment imaginer qu'une marque, dont la dernière vente a été...un camion (le D80 jusqu'en 1955) puisse ainsi renaître ? On le doit à Michelotto, qui a repris l'affaire.

Qu'importe, les faits sont là : la Tipo 6-C LMH est bel et bien en préparation ! Elle aura d'ailleurs son partenaire attitré, à savoir Vector Sport, qui court actuellement en LMP2.

Tout cela est bien joli, mais plusieurs problèmes se posent : comment cette voiture va t-elle se préparer ? Il n'y a pas eu d'essais jusqu'à présent et ils n'auront pas lieu avant février...soit un mois avant la manche d'ouverture à Sebring (17 mars).

Autres soucis : pas encore de line-up annoncé et une inscription qui n'est pas garantie pour 2023. Il serait toutefois injuste de remettre en cause la compétence et la crédibilité des dirigeants d'IF : ils ont l'air sûrs d'eux.

L'Hypercar italienne portera un V6 Hybride 3 litres en son sein. Mais face aux autres constructeurs, qui ont bouclé des mois et des mois d'essais avant leur entrée, la comparaison devrait être implacable.

La voiture transalpine ne ferait ses débuts qu'aux 6 heures de Spa-Francorchamps, en mai prochain. Et si cette saison n'était qu'une séance d'essais grandeur nature ? On demande à voir dans un premier temps à quoi elle ressemblera définitivement.

LMDh



Porsche : Jouer les cobayes pour avoir de l'avance

La Porsche 963 fera d'abord ses gammes à Daytona.

C'est le premier constructeur à avoir annoncé son engagement dans la sous-catégorie LMDh pour 2023. Porsche revient en WEC et en IMSA après avoir quitté feu la catégorie LMP1 en 2017.

La 963, en collaboration avec Penske, est une voiture tout à fait sobre, somme toute très jolie, dont l'avant rappelle effectivement les codes stylistiques de la marque.

Audi s'était joint à la fête avec lui, avant de céder au chant des sirènes de la F1 et du Dakar. Tant pis...

Le prototype allemand peut jouir d'un travail de préparation absolument remarquable : des séances d'essais ont eu lieu à Spa Francorchamps et aux USA pour un total de 2.300 kilomètres. Cela se justifie non seulement par la volonté d'être rapidement aux avant-postes, mais aussi de pouvoir assurer deux fronts : les championnats du monde et américain.

C'est d'ailleurs le premier à avoir étrenné le système hybride commun à toutes les LMDh. Il a donc fait office de cobaye pour les autres, mais cela lui vaut d'avoir une sacrée avance.

Les prochaines 24 heures de Daytona (28 janvier) donneront le ton pour voir ce que la Porsche 963 a dans le ventre. Posée sur un châssis Multimatic, elle sera opposée à Cadillac, BMW et Acura (la branche sportive américaine de Honda).

Côté pilotes, les N°5 et N°6 verront à leur bord des pilotes avec du savoir faire : Kévin Estre , Michael Christensen, André Lotterer, Laurens Vanthoor, Matt Campbell et Mathieu Jaminet.

Le premier cité, par ailleurs, aura enfin l'occasion de « faire l'extérieur aux GT » selon ses termes souriants et enthousiastes. La maison Volkswagen n'a rien fait au hasard et pourrait d'entrée être un candidat sérieux pour Toyota.

D'autant qu'il n'y aura pas deux, mais quatre 963 au départ : deux officielles, une pour Jota et une autre pour Proton. C'est la seule marque du WEC à fournir des clients cette saison.

Cadillac : Deux programmes, une surprise ?

La V-LMDh va mettre ses lignes futuristes en avant pour jouer la gagne au général.

Comme Porsche et les autres, Cadillac ne se voyait pas refuser quelconque engagement en Hypercar. Jouer la gagne au classement général, cela a dû rappeler de bons souvenirs !

Mais l'accent sera mis, de manière fort logique, sur l'IMSA. Trois prototypes V-LMDh seront engagés : deux sous la bannière de l'entité d'usine et l'autre pour Action Express Racing. C'est dans la peau de pilote officiel que le Manceau Sébastien Bourdais courra cette saison.

Seront également du voyage un autre ancien de l'Indy Car, Scott Dixon, Renger van der Zande, Earl Bamber, Richard Westbrook, venu de chez Glickenhaus et Alex Lynn, aux volants des N°1 et N°2.

Du côté des essais, le prototype aux lignes futuristes a beaucoup roulé à Road Atlanta et à Daytona. Ses pilotes, dont Sébastien Bourdais, font état d'une progression à la courbe fortement croissante sur les plans de la performance et de la fiabilité.

Les 24 heures de Daytona à venir seront un excellent aperçu de ce que pourront faire les Cadillac. Pour l'heure, leur V8 Hybride 5,5L maison détient la palme du plus beau bruit de toutes les Hypercar.

BMW : Chaque chose en son temps

Comme Porsche et Cadillac, BMW va lancer sa voiture en course en IMSA.

De toutes les LMDh, la BMW est certainement celle qui s'identifie le plus aux codes stylistiques de ses modèles. Le règlement Hypercar est une bénédiction pour les yeux !

Le prototype bavarois, le M Hybrid V8, a aussi roulé avec ses futurs camarades de jeu en vue de l'IMSA. Il ne sera pas question de jouer en même temps sur le tableau américain et sur la scène mondiale, qui attendra 2024.

Les N°24 et N°25, habillées d'une belle livrée de course, ne seront toutefois pas dans l'obligation de gagner : BMW a souhaité travailler sur la bonne fiabilité de son Hypercar, avant de trouver de la performance par la suite.

En dehors de l'IMSA, le retour en WEC en 2024 redonnera à la marque de Munich des envies de réécrire son histoire, notamment au Mans. La V12 LMR avait remporté « l'édition du siècle » en 1999, aux côtés de Toyota, Mercedes, Audi, Courage, Nissan et Panoz. Et si les éditions folles et relevées lui réussissaient ?

Acura : Sur la lancée du DPi

Acura va pleinement se concentrer sur l'IMSA, qui représente un marché plus cohérent avec ses ventes.

L'équivalent du LMP1 aux Etats-Unis est révolu : les DPi seront remplacés par les GTP, autre nom des Hypercar outre-Atlantique. Acura n'a pas perdu de temps lorsqu'ont été annoncés les nouveaux règlements.

Mais la branche sportive de Honda fait figure d'intrus parmi les autres : c'est la seule marque à ne pas avoir de programme WEC de prévu, même en 2024.

Et puis, sans se mentir...l'ARX-06 ressemble bien plus à un DPi-LMP1 stylisé qu'à une Hypercar proprement dite, comme peut l'être la Peugeot 9X8. Après tout, ce n'est peut-être pas le plus important.

Toujours est-il qu'Acura a misé sur des synergies de toutes les cellules du Honda Performance Department. La technologie est issue en partie de l'Indy Car et de la F1, qui a, rappelons-le, retrouvé les titres mondiaux, grâce à Red Bull et Max Verstappen.

Les deux prototypes courront sous l'étendard de Wayne Taylor (N°10) et Meyer Shank, la N°60, dans laquelle on retrouvera...le Brésilien Hélio Castroneves, quatre fois vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis !

Comme les autres, Acura ne sera pas là pour faire dans la dentelle : l'époque DPi s'est conclue sur un titre constructeurs et pilotes en 2022. Les ambitions n'ont pas dû retomber.

En attendant Alpine, Lamorghini...et d'autres ?

Lamborghini fait partie des marques attendues en WEC et au Mans. On a hâte !

Les plateaux WEC et IMSA vont être absolument magnifiques dans la catégorie reine de l'endurance, dès 2023.

L'édition du centenaire des 24 heures du Mans promet d'être exceptionnelle : si tous les plans sont en route et validés pour 2023, on pourrait avoir 16 Hypercar en lice pour la victoire au général.

A cela s'ajouteraient deux BMW et peut-être deux Acura sur invitation l'année prochaine. Les autres marques à venir sont Lamborghini et Alpine.

Le premier cité ne s'est jamais essayé à la catégorie reine et aura l'occasion de le faire l'année prochaine. Peut-être y aura t-il deux prototypes LMDh italiens alignés au Mans et à Daytona, contre un seul sur les autres courses. La seule chose que l'on sait pour l'instant, c'est que la Lamborghini sera mue d'un V8 Hybride. Dommage que ça ne soit pas un V10...Elle sera articulée autour d'un châssis Ligier.

Quant à Alpine, il sera toujours là en 2023...mais avec deux voitures en LMP2. L'équipage Hypercar (LMP1 d'une certaine manière) pourrait être reconduit dans une potentielle N°36, tandis que l'autre Oreca-Gibson serait peut-être pilotée par le trio du Richard Mille Racing (Charles Milesi, Lilou Wadoux et Paul-Loup Chatin).

Son LMDh sera basée sur un châssis Oreca et pourrait profiter des synergies avec l'écurie F1.

Avec deux protos de chaque, Le Mans 2024, ce sera des GT3 bien sûr, mais aussi...24 potentielles Hypercar !

Au delà de 2024, qui pourrait se joindre à la fête ? McLaren ? Mercedes ? Aston Martin avec la Valkyrie ? Avant de le savoir, on va déjà savourer ce qui nous attend sur ces deux prochaines années !

1 commentaire
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  1. Gravatar JYPajaud
    JYPajaud Le 15/01 à 10:45
    Non. L'équipage Alpine de 2022 ne sera pas reconduit intégralement. Le règlement l'interdit en incluant obligatoirement un pilote silver ou bronze; Lapierre est platinium, et les autres gold. De toute façon, Lapierre fera l'impasse en s'occupant de l'écurie Cool Racing en 2023, tout en restant disponible pour la mise au point de l'hypercar. C'est donc juste une parenthèse.
    Répondre
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