"La voiture est bien née", Nicolas Lapierre revient sur les premiers tours de roues de l'Alpine A424
WEC. Alors que le début de la saison approche à grands pas, Nicolas Lapierre livre ses premières impressions au volant de l'Alpine A424. Et de l'intégration de Mick Schumacher au sein de l'équipe.
Le 2 mars, les cartes seront dévoilées. Tous les constructeurs ne cacheront plus leur jeu et devront se donner à 100 %. L'occasion de juger le niveau de performance de toutes les Hypercars. Et cette saison, Alpine se joint à la fête de la catégorie reine.
Nicolas Lapierre a été logiquement aligné par l'écurie française et revient sur le développement du prototype, lui qui avait déjà été de l'aventure de transition LMP1/Hypercar.
Comment se sont passés ces derniers mois d'essais ?
« Plutôt bien, ça fait un moment qu'on roule. On a eu une phase de développement d'environ six mois sur différents circuits d'Europe pour trouver le meilleur compromis au niveau des réglages. Et aussi améliorer la fiabilité. Tout s'est déroulé comme on le voulait. La voiture est plaisante à rouler. On va continuer notre campagne d'essais. »
Vous n'êtes pas dans l'inconnu...
« Non, c'est un environnement qui m'est familier, que ce soit avec Alpine ou Oreca qui a fait le châssis. On a plein de succès ensemble. »
Peut-on déjà identifier des points forts et des points faibles de la voiture ?
« Les Hypercars sont des voitures totalement différentes de ce que j'ai pu connaître jusqu'à présent. Elles ont des caractéristiques très différentes des LMP1 et des LMP2 donc c'est difficile de dire quelles sont les forces et les faiblesses de la voiture. Mais c'est une voiture qui est bien née. La partie moteur a bien été gérée par les équipes de Viry-Châtillon. Et Oreca a fait ses preuves avec Acura, on partait sur de bonnes bases. »
C'est le retour d'Alpine en catégorie reine, avec une Hypercar et non pas avec une LMP1, qu'espérez-vous ?
« On espère atteindre le milieu de tableau. Ça reste une année d'apprentissage. Vu la concurrence, on arrive avec humilité. Notre line-up a fière allure. »
Cette année, Mick Schumacher a rejoint l'équipe, comment s'est passée son intégration ?
« C'était un souhait d'Alpine que Mick rejoigne l'équipe. Lors des tests à Jérez pour voir s'il était prêt pour l'endurance. La vitesse, on était sûr qu'il l'avait. C'est un homme qui sait gérer la course et la voiture. Il fallait regarder s'il pouvait changer d'esprit, car l'endurance, ce n'est pas comme en monoplace. Et il a réussi à se mettre dans ce mood. Au Qatar, sa capacité à gérer le trafic. »
Cette année, le plateau Hypercar s'est bien étoffé. Comment jugez-vous l'arrivée de tous ces nouveaux constructeurs ?
« La concurrence est féroce, ça change. En tant que fan de l'endurance, je trouve ça bien. Je suis ravi, car j'ai connu une époque avec Audi, Peugeot, Porsche, Toyota puis une période un peu creuse où on s'ennuyait un peu. Heureusement qu'il restait le LMP2 pour animer. Mais être témoin d'un tel afflux de constructeurs, c'est magique. Toyota a une puissance de frappe impressionnante, ils continuent à pousser, c'est valeur sûre du plateau. »
Ferrari a été une surprise et a réalisé de belles performances à Sebring et surtout au Mans. Pensez-vous qu'ils seront un candidat au titre avec Toyota ?
« Ferrari a été la bonne surprise l'an dernier. Ils ont réussi à se mettre au niveau de Toyota. Avec une année d'expérience en plus, ils risquent d'être un concurrent au titre. Porsche a une voiture qui a bien progressé, on l'a vu aux 24 Heures de Daytona. »
Commence au Qatar plutôt qu'à Sebring, c'est un petit changement...
« Je ne suis jamais allé au Qatar, pourtant c'est difficile de trouver un circuit sur lequel je n'ai pas roulé (rires). Sebring c'est un endroit mythique, mais d'un autre côté on retourne à Austin, donc c'est bien pour les États-Unis. »
Le Mans reste quand même l'évènement de la saison...
« Oui, c'est incroyable, il y aura 23 Hypercars c'est fou. Ça reste un des objectifs majeurs de la saison, nos essais tournent autour de cette course. C'est un des objectifs prioritaires. »
Propos recueillis par Morgan Parmentier et Bastien Dauby
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