WEC. Endurance, rallye, course de côte, directeur sportif... Guy Fréquelin a eu de nombreuses casquettes dans sa carrière. Et peu importe celle qu'il avait sur la tête, le natif de la Haute-Marne a toujours brillé. Rencontre avec le "grizzly" à Magny-Cours.
Il ne rechigne pas. C'est même avec plein de volonté et d'envie que Guy Fréquelin, combinaison bleue toute neuve, grimpe dans sa voiture. Un petit bain de foule avant un léger réglage du harnais. L'autorisation des commissaires en poche et c'est parti. La Talbot Sunbeam Lotus s'élance sur la piste détrempée de Magny-Cours. Deux tours de plaisir pour lui et pour le public, sous le soleil perçant les épais nuages gris.
Ce n'est pas tout. Un rapide passage au stand pour prendre la direction de son Alpine A310. Un changement effectué au pas de course et toujours avec le sourire. Deux nouveaux tours de piste accompagnés du vrombissement presque assourdissant du V6 de la voiture tricolore. S'il a repris le volant de deux bolides qui ont bâti sa carrière et son succès, le « grizzly » aurait aimé en piloter une troisième : l'Alpine A442. Clouée dans le stand numéro 14, elle n'a pas été démarrée ni sortie dans la pit-lane. « Ça me démange. Depuis Le Mans 1978, je ne l'ai jamais reconduite », admet ce Haute-Marnais pas avare dans ses réponses.
Cette dernière est rentrée dans l'histoire du sport automobile avec la victoire du duo Pironi/Jaussaud dans la Sarthe cette année-là. Trois places derrière, Guy Fréquelin en partageait une avec son ami Jean Ragnotti. « On termine quatrième malgré des problèmes de boîte de vitesses. On a eu beaucoup de chance car Renault nous a confié une voiture qui jouait la gagne alors qu'on était dans le rallye et là, c'était sur asphalte. »