Podium d'Alpine, retrait d'Isotta Fraschini, final haletant : les moments forts de la saison 2024 de WEC
WEC. La huitième et dernière manche de la saison du championnat du monde d'endurance vient de se terminer. Cette course met un terme à un exercice fou en spectacle et en suspense. Mais aussi rempli de surprises. Motors Inside fait le point sur les principaux événements marquants.
La saison n'a pas été de tout repos. Bien qu'il n'y ait que huit manches au championnat du monde d'endurance, toutes les courses ont mis les voitures et les organismes à rude épreuve. Et dans leurs batailles, les pilotes ont offert de magnifiques passes d'armes. Mais ont aussi proposé des résultats surprenants. Et parfois, le sport automobile s'est, comme souvent, montré cruel.
De nouvelles 24 Heures du Mans folles
C'est la course la plus importante de la saison. Chaque année, plus de 300.000 personnes se rendent dans la Sarthe pour assister à l'une des épreuves les plus mythiques du sport en général. Pour cette 101e année, les constructeurs étaient présents en masse. Une vingtaine de voitures étaient en lutte pour la victoire finale.
Mais comme souvent, les Porsche, Ferrari et Toyota faisaient office de favoris. Après un début d'épreuve assez calme, la pluie est venue rebattre les cartes. La nuit a été interminable avec une voiture de sécurité omniprésente. Mais au petit matin, elle s'est effacée pour relâcher les milliers de chevaux coincés derrière.
Cela a offert un spectacle hors norme avec des plans avec quatre voitures de front. Du milieu de matinée à l'arrivée, le public était tenu en haleine pour un final rêvé. Toyota et Ferrari se sont livrés une bataille phénoménale. Différentes stratégies ont continué de pimenter la fin de ces 24 Heures.
Avec un réservoir pratiquement vide, la voiture rouge était en route vers un deuxième succès de rang dans la classique mancelle. Mais le peu d'essence restant allait-il être suffisant pour rejoindre l'arrivée ? Après un suspense dingue, la #50 est parvenue à garder le cap et à s'imposer, mettant un grand coup aux autres.
Alpine et ses voitures qui partent en fumée
Ces 24 Heures du Mans ont aussi été marquées par le double abandon d'Alpine, à 45 minutes d'intervalle, en raison d'une casse moteur. Le sort des deux voitures bleues a brisé le cœur de nombreux passionnés.
La marque s'est servie de ce tragique événement pour rebondir et revenir plus fort. Après une très belle course à Austin, l'A424 a obtenu son premier podium à Fuji et une quatrième position à Bahreïn. Preuve en est que cette Hypercar en a sous le capot et qu'elle était bien née.
Les déceptions Isotta Fraschini et Lamborghini
Ces deux constructeurs étaient attendus. Non pas pour leurs performances mais pour apporter encore plus de diversité à un plateau déjà fourni. Mais les deux Hypercars n'ont pas fait sensation. Hormis leur beauté, il faut le dire, elles étaient bien loin en termes de rapidité et de rythme de course.
La marque basée à Milan a d'ailleurs jeté l'éponge en cours de saison et il n'est pas certain de les voir sur la grille la saison prochaine. Du côté de Lamborghini, la SC63 était en grande difficulté et a d'ailleurs abandonné à Bahreïn. Avec un niveau de performance assez maigre, le constructeur italien pourrait prendre une année sabbatique pour peaufiner son projet et revenir encore plus fort en 2026. Du moins, si l'ACO et la FIA l'autorisent.
La concrétisation de Porsche
Un peu plus loin dans la hiérarchie, en 2023, le constructeur de Stuttgart a trouvé le mode d'emploi de sa 963 pour mettre tout le monde d'accord dès l'ouverture du championnat. Les voitures de Roger Penske mais aussi la Jota qui s'est imposée à Spa, ont dominé la saison.
Hormis le faux-pas de Bahreïn, la saison de Porsche est à montrer à tout le monde. Seul le titre constructeurs échappe à la marque. La #6 a été titrée chez les pilotes. Et la #12 du team Jota a gagné la couronne en coupe du monde des équipes Hypercar.
En GT3, le niveau était aussi très élevé, puisque la #92 du Manthey Pure Rxcing a été sacrée à une course du terme et que la voiture sœur pointe au deuxième rang. Ce sont donc trois titres sur quatre pour Porsche qui fait de l'endurance son terrain de chasse privé.
Le début de quelque chose pour Peugeot ?
Bien loin en début de saison avec sa 9X8 version 2024, les Lionnes ont progressé au fil des courses pour intégrer progressivement la première partie de tableau. Si la performance n'a pas toujours été présente, les stratèges français ont permis d'obtenir de très bons résultats comme à Fuji ou encore à Bahreïn.
Il ne manque plus qu'à comprendre pleinement cette Hypercar pour rivaliser avec les meilleures équipes l'année prochaine. Si le projet était en suspens au vu des résultats, Peugeot a déjà donné rendez-vous pour l'ouverture du championnat 2025.
Des Iron Dames performantes mais touchées par la malchance
Elles faisaient office de favorites. Passées chez Lamborghini cette saison, les Iron Dames ont été mises en difficulté par une voiture rose pas aussi efficace que la Porsche de l'an passé. Cela ne les a pas empêchées d'obtenir de beaux résultats et notamment une pole position à Spa et à Interlagos.
Mais à plusieurs reprises, elles ont été touchées par la malchance. Au Mans, elles ont été percutées, ce qui a endommagé la GT3 #85. Au Brésil, elles ont abandonné sur problème mécanique alors qu'un podium voire une victoire était envisageable. Enfin, à Bahreïn, elles ont été sanctionnées d'un drive through alors que, là encore, la victoire était possible.
La saison prochaine, l'équipage devrait changer de visage puisque Sarah Bovy est passée pilote Silver, ce qui signifie que les Roses devaient signer une fille bronze. Cela a été fait avec Célia Martin, en remplacement de Rahel Frey.
L'équipage pourrait repasser chez Porsche. La voiture pourrait être exploitée par le Manthey Racing, une structure connue et reconnue dans le milieu de l'endurance. Et qui a su remporter un certain nombre de succès. Alors, si l'on en croit tous ces paramètres, ça devrait aller très vite.
Aucune course ne se ressemble
L'un des gros points forts du championnat du monde d'endurance est de permettre à toutes les équipes de performer à un moment ou à un autre. Même les interventions des Full Course Yellow ou des voitures de sécurité ne pénalisent pas les premiers et permettent de garder intact la hiérarchie. Du moins en tant que tel.
Avec les différentes stratégies adoptées par les uns et les autres, cela permet de rebattre les cartes, comme nous avons pu le voir à Bahreïn ou à Fuji. Avec un niveau de performance égal, chaque marque était en mesure de figurer sur le podium. Pour preuve, à Sakhir, les six premières places étaient occupées par six marques différentes - sept si on compte la Ferrari déclassée.
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