Mathys Jaubert ne subit pas la pression de la gestion du trafic aux 24 Heures du Mans
Le jeune pilote de chez IDEC Sport indique ne pas être stressé par la gestion du trafic. Il utilise plusieurs techniques pour se faciliter la tâche sur cet exercice. Le Français évoque aussi ses ambitions et celles de Genesis pour 2026.

Vous avez dit que gérer le trafic, c'était une chose facile. Vous vous êtes préparé pour ce paramètre ?
Sur simulateur, non. Mais j'ai déjà fait trois fois des courses de 24 heures. J'ai la chance d'avoir fait la Porsche Cup, on est avec des GT3 qui vont plus vite et des GT4 qui vont moins vite. Ce que l'on retrouve totalement ici avec les GT3 et les Hypercars.
Je ne dis pas que gérer le trafic, c'est facile, mais je dirai que le plus compliqué, c'est quand il y a des gentlemen drivers devant nous. Ils sont un peu plus imprévisibles. Pour moi, en ELMS, ça se passe plutôt bien parce que les derniers relais, ce sont des pros. Ils ont une caméra dans la voiture, donc ils nous voient arriver et nous, on sait où se placer.
Ici, il y a des endroits qui sont un peu plus piégeux avec la ligne droite entre Mulsanne et Indianapolis. Si la GT3 ne nous voit pas, l'accrochage arrive vite. La patience est un point fort dans ces conditions.
Des pilotes veulent absolument savoir qui sont les autres pilotes au volant parce que chacun n'a pas les mêmes réflexes. Est-ce que c'est une stratégie que vous avez adoptée ?
Oui, j'essaye à chaque fois de savoir qui est devant ou derrière moi. Avant la course, je regarde qui sont les pilotes. En ELMS, même si l'ingénieur ne me le dit pas, je connais les équipages de chaque catégorie et je sais qui fait le dernier relais. Là, ça va être différent, mais j'essaye de demander qui est qui, si le pilote est silver, gold ou si c'est un gentleman driver.
Le fait de ne pas penser à la gestion du trafic permet d'être plus fluide et d'avoir une pression en moins ?
Oui, notamment de nuit, où ça peut être une pression. On ne voit pas si les hypercars sont à 10 mètres ou à 500 mètres avec les phares, mais les ingénieurs nous aident bien.
Comment avez-vous fait pour vous adapter aussi vite de la Porsche Cup à la LMP2 ?
Je pense que j'ai conduit tout type de voiture depuis que j'ai commencé le sport auto : la Porsche Cup, des prototypes, des monoplaces, des Caterham. Contrairement à certains pilotes, j'ai pu rouler dans diverses catégories, ce qui est un avantage.
Est-ce une bonne passerelle de passer de la Porsche Cup à la LMP2 ?
Je dirais que la bonne passerelle, c'est de faire beaucoup de catégories.
Il y a des ambitions de monter en Hypercar ?
Avec Genesis, l'objectif est d'être impliqué dès l'an prochain dans le projet Hypercar. Et d'ici deux ans, rouler dans la voiture.
Vous êtes encore en école d'ingénieur. Pensez-vous que ce diplôme et ces études peuvent être une force pour vous dans l'équipe ?
Je pense être un atout. En Porsche Cup, je connais parfaitement cette voiture, donc je connais les réglages qu'il faut faire. Avec la LMP2, j'ai encore un peu de mal à comprendre les ingénieurs, les réglages, mais ça aide énormément.
Aujourd'hui, on sent qu'il y a un énorme enthousiasme autour d'IDEC Sport et du projet de Genesis, que ce soit au niveau du public ou médiatique. Ressentez-vous toutes ces attentes de ces différents acteurs du paddock ?
Non, pas vraiment. Au niveau des médias, on parle énormément de Genesis. Quand on voit Aston Martin qui est arrivé en Hypercar, on en parlait un peu, mais pas énormément. Le projet Genesis attire énormément de personnes et avec André qui nous rejoint aussi. Tout comme avec ces deux premières victoires en ELMS.
Est-ce que la line-up a un impact sur ce phénomène ?
C'est vrai que Jamie (Chadwick) apporte du monde. C'est la première femme à avoir gagné en ELMS, elle a gagné la W Series. Elle apporte du monde. Les trois victoires d'André (Lotterer), ça attire énormément de personnes.
Tout comme le fait d'avoir un Cyril Abiteboul.
Exactement, c'est comme si on avait Fred Vasseur aujourd'hui avec nous.