2012, une saison de transition pour Adrian Sutil
F1. Alors qu'il ne reste plus qu'un baquet disponible pour 2012 - chez HRT - et alors que ses démêlés avec la justice font peser une ombre sur la suite de la carrière d'Adrian Sutil, l'agent du pilote allemand reste optimiste.
Désormais officialisé comme pilote titulaire par l’écurie Williams, pour 2012, Bruno Senna relègue Rubens Barrichello et Adrian Sutil sur le banc de touche de la Formule Un, à moins que les deux pilotes ne soient prêts à tenter l’aventure HRT aux côtés de Pedro de la Rosa. Si l’ancien sociétaire de Grove pourrait songer, sans nourrir le moindre regret, à profiter d’une retraite bien méritée auprès de sa famille, Adrian Sutil, longtemps donné comme favori pour le dernier baquet disponible dans l’écurie Britannique, pourrait quant à lui avoir davantage de remords.
Evincé de chez Force India, mi-décembre, Adrian Sutil a rapidement vu s’assombrir ses perspectives d’être sur les grilles de départ en 2012, comme le confie, à Motor-Total.com, Manfred Zimmermann, son agent : « L’annonce de Bruno Senna comme pilote Williams ne nous a pas surprise. Pour nous, la question était déjà réglée depuis deux semaines. Les négociations avec Williams ont pris fin à la mi-décembre, suite à des divergences d’opinions. » Pour sa part, Mark Gillan, ingénieur des opérations en chef chez Williams, concède qu’Adrian « faisait partie de [leurs] plans, mais, d’après ce qu’il y avait sur la table, Bruno était le meilleur choix. »
Le pilote de 29 ans n’avait en effet pas mis tous les atouts de son côté, notamment en faisant l’objet d’une procédure judiciaire suite à une vive altercation avec Eric Lux, co-fondateur de Genii Capital et co-actionnaire de l’écurie Lotus F1 Team, dans une boîte de nuit de Shanghai, en avril dernier. Alors que Sutil devrait comparaître d’ici la fin du mois de janvier, devant la cour de justice de Munich, l’éventualité d’une peine pouvant aller jusqu’à une année d’emprisonnement fait, encore aujourd’hui, peser une épée de Damoclès sur l’avenir du pilote allemand en Formule Un, malgré la confiance affichée de son manager, qui déclarait récemment : « Je pense qu’il y a suffisamment de preuves et de témoins pour que la cour reconnaisse qu’Adrian n’avait pas l’intention d’agresser qui que ce soit. Nous nous attendons à ce que la vérité se fasse jour lors de l’audition. »
L’Allemand pourrait également devoir faire face, selon le journal suisse Blick, à une éventuelle interdiction de territoire par les autorités chinoises, ce qui contraindrait un éventuel employeur à lui trouver un remplaçant pour le Grand Prix de Chine. Ainsi, selon Tom Cary, correspondant pour le Telegraph, « il semblerait que les charges pesant sur lui aient mis un terme à ses chances de prendre le baquet de disponible chez Williams. »
Sans doute lié à sa situation judiciaire, certaines sources indiquent qu’Adrian Sutil aurait également souffert d’une baisse substantielle du soutien financier de Médion, son sponsor historique, qui ne s’élèverait plus qu’à 4 millions d’euros selon Autosprint, soit moins que les cinq millions d’euros réunis par Rubens Barrichello et surtout nettement moins que les 14 millions d’euros qui accompagneraient la signature de Bruno Senna.
Malgré tout, le manager d’Adrian Sutil s’efforce de rester optimiste quant aux chances qu’a son pilote de continuer l’aventure en Formule Un : « Nous croyons toujours que nous serons en Formule Un en 2012. Ce sera une année de transition pour nous, alors que nous cherchons un engagement sur le long terme. [Mais], pour le moment, nous allons nous concentrer sur le procès qui aura lieu les 30 et 31 janvier prochain. »
Auprès de l’agence de presse allemande DPA, Manfred Zimmermann n’écartait pas, non plus, une éventuelle surprise : « Soit il y aura une surprise, soit nous devrons réfléchir à un plan B. » Cependant, le dernier baquet vacant se trouve chez HRT qui en demanderait 6 millions d’euros, alors que la place de Jarno Trulli chez Caterham fait toujours l’object de spéculations, même si Vitaly Petrov semble aujourd’hui mieux placé qu’Adrian Sutil. L’Allemand pourrait alors se contenter d’une place de réserviste – à l’image de Sebastien Buemi chez Red Bull ou Nico Hulkenberg, l’an passé, chez Force India – afin de rebondir, en 2013, pourquoi pas chez Ferrari dont certaines sources faisaient récemment part de l’intérêt.
Une chose est sûre cependant, Adrian Sutil ne rejoindra pas le Lotus F1 Team, comme en attestent les récentes déclarations d’Eric Lux : « Ce serait une blague, non ? »
