Les anciens de la F1 : Gianni Morbidelli, entre rêve et cauchemar

F1. Morbidelli fait partie de ces pilotes qui n’ont pas eu la chance de démontrer leurs capacités dans une écurie performante. Après 90 participations en Grand Prix entre 1990 et 1997, 8,5 points récoltés, l’Italien a enchaîné les succès en tourisme et fait son retour en WTCC (le championnat du monde de tourisme) ce 12 avril 2014.

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Alesi et Morbidelli (à droite) chez Ferrari en 1992
© giannimorbidelli.com / Alesi et Morbidelli (à droite) chez Ferrari en 1992

Le parcours de Gianni Morbidelli ressemble étrangement à celui de Nicola Larini, dont nous avions évoqué la carrière <a href="/f1/actualite/16622-les-anciens-de-la-f1-nicola-larini-une-carriere-discrete.html"target="_blank"title="Les anciens de la F1 : Nicola Larini, une carrière discrète"> il y a quelques mois</a>. Il débute le karting en loisir à l’âge de 12 ans. il devient champion de F3 italienne (comme Larini) et champion d’Europe de F3 la même année, suivi d’un cours passage en F3000 (comme Larini) et un saut en Supertourisme. Il arrive en catégorie reine en 1990 malgré sa très faible expérience en monoplace.


<b>Lancé dans le grand bain</b>
Il est placé dans des écuries aux budgets modestes (comme Larini) grâce à un contrat de 3 ans comme pilote essayeur chez Ferrari. <b>« Vous ne pouvez pas imaginer ce que ressent un jeune gars qui se retrouve pour la première fois sur une grille de F1, au milieu de pilotes comme Prost, Senna, Mansell, Berger… »</b>. <b>« Je ne savais pas si je vivais un rêve ou un cauchemar. La pression était tellement forte, mais l’excitation était aussi fantastique »</b>.
Le natif de Pesaro se retrouve au volant d’une BMS Scuderia Italia puis d’une Minardi : <b>« Je me souviens de Senna, il a été le seul a venir me voir dans mon garage avant les essais du GP de Phoenix. Il m’a dit : “Ciao, I’m Ayrton, welcome in F1.” »</b>

<div style="float:left;padding-right:15px;padding-bottom:10px;"><a href="/images/photo/article/f12014/c-giannimorbidelli.com-gp_australie_1991-gianni_morbidelli_ferrari_643.jpg" rel="prettyPhoto[gallery]">< img src="/images/photo/article/f12014/c-giannimorbidelli.com-gp_australie_1991-gianni_morbidelli_ferrari_643.jpg" width="300"/></a></div>Il a donc eu le privilège d’être pilote d’essai Ferrari pendant plusieurs années (en même temps que... Larini) et d’avoir couru en Grand Prix pour la Scuderia (comme... qui vous savez). C’est au cours de cette unique course pour les rouges qu’il a marqué son premier point grâce à sa sixième place… plus précisément un demi-point puisque la course fut arrêtée avant son terme à cause de fortes pluies, alors qu’il visait le podium.
Il s’agissait d’une pige lors du dernier GP de la saison 1991 : <b>« Nous étions en vacances à Port Douglas, mes parents et moi, entre le GP du Japon et la dernière course en Australie, lorsque j’ai reçu un appel de Ferrari. Ils ont été direct : “Dimanche prochain tu piloteras à Adelaïde avec notre voiture à la place de Prost.” J’ai cru que c’était une blague au début, mais j’ai vite compris que mon rêve devenait réalité. C’était comme toucher le ciel du doigt, un mélange d’émotions. »</b>
Il remplace ainsi son idole Alain Prost, tout juste poussé vers la sortie par la Scuderia après des critiques virulentes du Français.

<b>Des années difficiles et une seconde chance</b>
Malheureusement Ferrari ne donne pas de suite à cette expérience. En 1992, il retourne chez Minardi, qui troque le V12 du Cavallino contre le concurrent Lamborghini. La saison est peu reluisante et l’aspect financier l’oblige en 1993 à se retirer de la F1. <b>« Comme dans la vie, il est difficile de toujours rester au top. Un jour vous êtes une star et le lendemain personne ne vous appelle. »</b>Il se tourne à nouveau vers le Supertourisme italien en conduisant l’Alfa Romeo 155 GTA championne en titre de… Nicola Larini.
<div style="float:right;padding-left:15px;padding-bottom:10px;"><a href="/images/photo/article/f12014/c-giannimorbidelli.com_footwork_arrows_gp_monaco_1994_gianni_morbidelli.jpg" rel="prettyPhoto[gallery]">< img src="/images/photo/article/f12014/c-giannimorbidelli.com_footwork_arrows_gp_monaco_1994_gianni_morbidelli.jpg" width="320"/></a></div>Il gagne deux courses et se voit offrir un retour en catégorie reine au sein de l’écurie Footwork. <b>« Jackie Oliver </b>[le directeur] <b>m’a beaucoup aidé et m’a donné une grosse opportunité, une seconde vie dans le grand cirque ».</b>Il réussit à marquer 3 points lors de la saison 1994 malgré un manque récurrent de fiabilité : 12 abandons en 16 courses !
Il se retrouve à temps partiel l’année suivante, partageant son baquet avec un pilote payant. Il rajoute tout de même 5 points à son tableau, dont les 4 points de la troisième place du GP d’Australie 1995 (son meilleur résultat), devenant le pilote ayant le plus scoré pour la structure anglaise.

1996 est de nouveau une année sans Grand Prix pour Morbidelli. Il occupe un poste de pilote d’essai pour Jordan et continue toujours le Supertourisme en parallèle, avec succès.
1997 est sa dernière opportunité en F1. Il est embauché par Sauber pour remplacer… Larini !
La saison est catastrophique, notamment au niveau du relationnel avec certains membres de l’équipe. Il doit quitter la F1 suite à un sérieux accident avant la fin de saison. Il mettra un an et demi à se remettre de sa blessure au bras gauche.

<b>La deuxième carrière de Gianni</b>
Depuis 15 ans, Gianni Morbidelli a bourlingué dans différents championnats nationaux et internationaux. Il croisa à nouveau la route de Nicola Larini en Championnat européen et mondial de Tourisme. Il aura couru dans plus d’une douzaine de catégories différentes (FIA GT, ADAC GT, BTCC, ETCC, WTCC, V8 Supercars, Speedcar Series, ...), très souvent avec succès.
<div style="float:left;padding-right:15px;;padding-bottom:10px;"><a href="/images/photo/article/f12014/c-giannimorbidelli.com_gianni_morbidelli_2014.jpg" rel="prettyPhoto[gallery]">< img src="/images/photo/article/f12014/c-giannimorbidelli.com_gianni_morbidelli_2014.jpg" width="200"/></a></div>A 46 ans la retraite ne semble pas se profiler pour lui, en atteste son titre /f1/actualite/16622-les-anciens-de-la-f1-nicola-larini-une-carriere-discrete.html en Superstars International Series (nouvellement renommé EuroV8 Series - l’équivalent du V8 Supercars australien).
C’est cette expérience qu’est venue chercher la structure Münnich Motorsport pour la saison 2014 de WTCC, sous la bannière du All-Inkl Racing. Morbidelli fera son retour dans cette compétition au coté de René Münnich, le patron de l’équipe. Il pilotera la Chevrolet Cruze RML (la voiture championne en titre) modifiée pour correspondre aux spécifications 2014. Il sera opposé à Sébastien Loeb, Yvan Muller (4 fois champion du monde) sur Citroën et aux anciens pilotes de F1 Gabriele Tarquini et Tiago Monteiro sur les Honda officielles... un sacré challenge.

Photos : giannimorbidelli.com

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