Villeneuve s'exprime sur Räikkönen, les points doublés et Schumacher

Dans une longue interview accordée à Sky Sports, Jacques Villeneuve est revenu sur plusieurs sujets qui ont marqué l’intersaison. Le consultant pour Canal +, qui s’engagera cette saison en championnat du monde de rallycross, a notamment eu l’occasion de s’exprimer sur le duo de pilote chez Ferrari ou encore, sur la règle du doublement des points lors de la dernière course de la saison.

Sur Ferrari, tout d’abord, le Québécois a eu droit à la traditionnelle question, depuis l’annonce de la signature de Kimi Räikkönen, concernant la capacité du Finlandais à prendre le meilleur sur Fernando Alonso : « C’est possible parce que l’année dernière, Alonso n’était plus le ‘’golden boy’’ de Ferrari, l’énergie n’était plus bonne. Il y avait des luttes internes, et c’est pourquoi ils ont engagé Kimi. »

« Mais si nous nous rappelons, quelques années en arrière, ça s’est mal terminé avec Kimi aussi, donc qui sait ce qu’il peut arriver. Il est très difficile de faire partie de cette équipe. C’est très politique, il y a beaucoup de sollicitations et quand les choses ne se passent pas bien, elles deviennent très difficiles à gérer, » indique-t-il, avant d’ajouter : « Mais avec les nouvelles règles, où les pilotes n’auront pas à être à la limite tout le temps, ça ne sera pas trop physique, ça peut convenir à Kimi. »

Le doublement des points, une idée horrible

Parmi les grands sujets de la trêve hivernale, les changements règlementaires ont eu la part belle, et dans ceux-ci, le doublement des points a déchaîné les passions. Jacques Villeneuve n’est pas un fervent supporter de cette évolution du règlement sportif : « Je pense que c’est une idée horrible. Ça montre qu’en Formule 1, à l’heure actuelle, il n’y a plus de moyen de créer de l’intérêt. C’est complètement artificiel, tout comme le sont les règles en général avec le DRS et tout le reste. »

« Mais, au moins, cette règle avec les points est la même pour tout le monde. Tout le monde sait avant le début de saison qu’à la fin, il y aura une course avec les points doublés, » retient-il. « Je ne suis pas sûr du but poursuivi, à part celui de retenir les organiseurs d’Abu Dhabi, qui dépensent des millions pour avoir une course, en essayant de conserver l’intérêt jusqu’à leur propre Grand Prix. »

Les difficultés de Red Bull

Autre sujet d’importance, les essais de Jerez durant lesquels Red Bull a été en difficulté, incapable de boucler plus de 21 tours en quatre jours. Cependant, pour le champion du monde 1997, cela ne présage en rien du niveau qu’affichera la RB10, si l’écurie parvient à corriger ses défauts : « Nous ne savons pas à quel niveau de compétitivité elle sera, ils n’ont seulement pu faire que quelques tours. Donc, c’est pire que de ne pas être compétitifs. Ils ont vraiment besoin de réparer ça parce que sinon, ils ne seront pas capables de terminer les qualifications, par exemple. Donc ils doivent travailler sur cette voiture et une fois qu’ils auront couru, nous saurons vraiment s’ils sont compétitifs ou non. »

Concernant les changements globaux, le Canadien ne manque pas d’être critique, comme à son habitude, lorsque la question de la gestion du style de pilotage est abordée : « [Les pilotes] devront probablement adapter leur style, mais le problème avec la limitation de carburant est que l’économie d’essence ne sera pas le fait du pilote, ça sera entièrement géré par un logiciel, et à un certain point de la ligne droite, le moteur va commencer à se couper et donner moins de puissance. Donc le pilote a peu de choses à voir là-dedans. »

Si le son produit par les V6 turbo est différent, pour lui l’essentiel est ailleurs : « Ils n’ont pas un bruit aussi musclé ou agressif. Mais à la fin, les fans veulent voir des belles courses. Des courses excitantes, fun. »

Choqué par l'accident de Schumacher

Dernier sujet abordé, l’accident de ski de Michael Schumacher qui a laissé le pilote allemand très gravement blessé à la tête et encore aujourd’hui dans une phase de réveil après un coma de près d’un mois : « J’étais vraiment choqué. L’effet est plus sur sa famille, c’est pour eux que c’est vraiment, vraiment difficile parce qu’ils attendent et ils n’ont aucune idée de ce qui va se passer. C’est une position terrible. »

« Ça peut arriver à n’importe qui d’entre nous, dans n’importe quelle situation. Nous vivons tous à la limite et c’était certainement le cas de Michael. C’est comme ça que nous gagnons des championnats. Il a fait de la course en moto. Il avait besoin de cette adrénaline pour le booster et il avait besoin de toujours se surpasser. »