Brundle doute des suspensions actives

Parmi les mesures possibles envisagées pour la réduction des coûts en F1, les écuries ont avancé il y a quelques jours un possible retour à des suspensions actives et un passage à des jantes de 18 pouces sur les monoplaces. Malgré tout, certains observateurs se questionnent sur l’intérêt d’un tel changement dans la politique de baisse des dépenses.

C’est notamment le cas de Martin Brundle, consultant pour Sky Sports et ancien pilote chez Tyrrell, Mclaren et Jordan notamment, qui est un peu inquiet concernant ces potentielles évolutions : « Ce concept et les jantes de 18 pouces, ça veut dire que vous recommencez avec votre suspension aussi bien qu’avec l’aéro, parce qu’une grande partie du bras de suspension est dans le flanc du pneu avec les jantes de 13 pouces. »

Il redoute des monoplaces trop inscrites dans la trajectoire : « Si vous passez à 18 pouces, vous devez placer bien plus de souplesse dans votre suspension. C’est un rêve pour les aérodynamiciens. Mon inquiétude est que nous allons revenir à des voitures qui ressemblent à des voitures de Scalextric [les petits circuits électriques faits de rails, ndlr] : collées à la route. »

D’un point de vue technique, il estime que les suspensions actives seraient une avancée : « C’est le meilleur de tout [les systèmes] – contrôle des vibreurs, contrôle de la conduite, bosses, aéro – la voiture file juste à un angle parfait, » a-t-il déclaré à nos confrères britanniques d'Autosport.

Il se demande cependant si elles seraient vraiment à l’origine d’économies : « Comment diable ça économiserait de l’argent, je ne sais pas parce que vous devriez tout recommencer. J’aurais pensé que vous deviez redessiner complètement votre voiture, étant donné cet immense avantage. »

Du côté de Paddy Lowe, directeur technique exécutif de Mercedes, il n’y a pas de doute quant à la réduction des coûts : « Je pense, d’une certaine manière, que ça serait plus simple que ce que nous avons actuellement. Si vous regardez la complexité des systèmes d’amortissement, d’inertie, les cinématiques complexes, ça ne serait certainement pas plus cher. »

Martin Brundle n’en démord toutefois pas : « Paddy connait évidemment un million de fois mieux que moi ce genre de choses, mais j’aurais pensé que ça ouvre juste une toute nouvelle voie de développement et d’opportunités. » Il y a des avantages pour le spectacle, mais pas dans les dépenses : « Les voitures pourraient se suivre plus facilement en ayant plus d’appui provenant du fond plat que des surfaces plus élevées. Mais je vois ça comme étant extrêmement cher. »

Des propos qui pourraient être corroborés par ceux de Paddy Lowe, dont les déclarations laissent entrevoir une porte ouverte vers une guerre technologique dans le domaine des suspensions actives : « Je pense qu’un système unique serait une très mauvaise idée. L’intérêt devrait être de développer la technologie et de la faire avancer. »Autosport explique que les discussions autour de cette question porteraient sur la mise en place d’un système standard.