Accident de Bianchi : La luminosité et les conditions en cause ?
F1. Au moment de l’accident de Jules Bianchi, les conditions de pilotage étaient difficiles en raison d’une luminosité faible et d’un aquaplaning imprévisible. Mais de l’avis de plusieurs pilotes, elles ne justifiaient pour autant pas l’arrêt immédiat de la course.
Un des premiers témoins de l’accident fut Adrian Sutil. La sortie de piste du pilote Sauber (de laquelle il sortit indemne) provoqua l’arrivée de la tristement célèbre dépanneuse. Pour l’Allemand, il y avait certes de l’aquaplaning, mais c’est surtout la luminosité en fin de course, qui était plus que préoccupante.
« A la fin de la course, nous avons eu plus de pluie et le temps était sombre, donc il y avait de moins en moins de visibilité, alors que ce virage [le virage 7] est difficile du début à la fin. Quand il fait sombre, vous ne pouvez pas voir où sont les zones humides et c’est pourquoi j’ai perdu la voiture, ce qui m’a vraiment surpris. Bianchi a eu le même crash que moi : il a eu de l’aquaplaning mais seulement un tour plus tard. »
Une déclaration marquante est venue de Rob Smedley, le directeur de la performance de Williams F1, qui a pointé du doigt la luminosité de la course : « Je dirais qu’en quinze ans de carrière en Formule 1, c’était la plus sombre que j’ai jamais vue. Je dois dire que j’étais content lorsque la voiture de sécurité est sortie. »
La pluie avait donc redoublé durant la dernière partie de la course, mais était-ce au point de devoir immédiatement l’arrêter ? Sur ce point, les avis divergent chez Williams. Felipe Massa est l’un des pilotes les plus remontés : « Je ne pouvais pas compter sur une bonne visibilité durant toute la course. Selon moi, on a débuté la course trop tôt, et on y a mis fin trop tard. À cinq tours du drapeau à damier, avant l’entrée de la voiture de sécurité, je criais à la radio qu'il y avait trop d'eau. C'était dangereux. »
Valtteri Bottas juge au contraire ainsi avoir connu « des conditions plus difficiles qu’ici. »« Jusqu’à cet événement », poursuit le Finlandais, « rien de spécial n’était arrivé. Je pense que c’est vraiment une situation vraiment, vraiment malchanceuse. » Son compatriote Kimi Raikkonen pense de même que les conditions étaient « difficiles », mais pas anormalement difficiles. Le vainqueur de la course, Lewis Hamilton, estime enfin que les conditions « n’étaient pas vraiment si mauvaises.»« J’ai connu des courses bien pires en termes d’aquaplaning », a-t-il poursuivi.
De la synthèse des déclarations, il semble donc que c’est bien la présence de la dépanneuse qui est à l’origine de la gravité de l’accident. Mais il y a aussi – comme dans tout accident – une part de malchance : « Pour perdre la voiture, c’était un timing et un endroit particulièrement malchanceux, » résume Sebastien Vettel.