« C'est une sensation très agréable », Jamie Chadwick séduite par ses premiers tours de roues au Mans
La jeune Britannique participe pour la première fois aux 24 Heures du Mans. Elle revient sur ce défi et sur son excellent début de saison en ELMS avec IDEC Sport.

Avant de parler du WEC et de l'ELMS, j'aimerais que l'on revienne sur l'Indy NXT. Qu'avez-vous appris lors de ces deux saisons ?
J'ai appris pas mal de choses. C'est vraiment une série très compétitive. Il faut aussi s'adapter à toutes ces différentes pistes : il y a des circuits routiers, des circuits en ville. C'est un peu old-school comme série. Le niveau est très relevé, on est juste en dessus de l'IndyCar Series.
C'est vraiment différent par rapport à la W Series ?
Oui, c'est un pas au-dessus. Et au niveau de la voiture, les performances sont plus importantes et c'est un niveau de compétition plus élevé.
Vous revenez en endurance, qu'est-ce qui vous attire dans cet univers ?
J'adore cet univers, ça a toujours été dans un coin de ma tête. Je pense que le LMP2 est une grande catégorie et j'ai toujours voulu y aller. C'est une excellente passerelle pour les jeunes pilotes qui veulent faire carrière dans ce sport.
Ça vous ramène un peu à vos premières années en course automobile…
Oui, j'ai commencé assez tôt dans ce milieu, c'était davantage en GT4. Là, c'est un niveau complètement différent.
En 2016, vous avez préféré terminer vos études plutôt que de poursuivre la course automobile.
J'étais à l'école, je me suis concentrée sur mes études pour valider mon diplôme plutôt que sur ma carrière. À ce moment-là, c'était la meilleure option pour moi de continuer mes études. Mais j'ai continué à courir après ça, j'avais 18 ans à l'époque.
Comment vous êtes-vous préparée pour les 24 Heures du Mans ?
C'est une piste complètement différente de ce que j'ai pu rencontrer jusqu'à présent. Une course de 24 heures, ce n'est pas forcément une chose facile. J'ai beaucoup de choses à apprendre. Il faut s'habituer au trafic. En ELMS, on est dans la catégorie la plus rapide, mais là, on a les Hypercars et les GT3 à gérer. C'est un défi très intéressant à relever.
Vous avez aussi pris part aux 24 Heures du Nürburgring, est-ce que l'on peut comparer ces deux circuits ?
Ce sont deux pistes totalement différentes, mais les deux courses sont magiques d'un point de vue historique. Le Nürburgring, c'est un peu comme un grand huit, c'est impossible d'avoir un tour parfait, il se passe toujours quelque chose. Ici, c'est un peu plus fluide, il y a plus de rythme.
La Nordschleife est-elle plus dure physiquement que Le Mans ?
C'est un peu difficile à comparer puisque je ne l'ai faite qu'en GT4. Mais Le Mans est relativement peu physique. Il y a beaucoup de repos dans les lignes droites, mais c'est une course intense parce que maintenant les voitures sont, d'une manière générale, assez fiables. Vous poussez assez fort pendant la plupart des tours, et dans ce sens, c'est difficile. Mais en même temps, la piste ici est, dans certaines parties, presque comme une piste de Grand Prix : on peut pousser très fort et se sentir en confiance.
Avez-vous demandé des conseils à André (Lotterer) ?
Je lui ai demandé pas mal de choses. Il nous a bien aidés jusque-là, c'est un très bon soutien. Et je pense que dans les prochains jours, on va le solliciter. On va lui demander quelques infos.
On va parler de votre saison en ELMS. Vous avez débuté avec deux victoires. C'est quelque chose de spécial pour vous.
Oui, c'est un départ incroyable. C'est le meilleur départ possible. Je pense que nous avons très bien travaillé en tant qu'équipe. Je pense que c'est la beauté des courses d'endurance, tout doit être réuni pour obtenir un résultat, mais ce sera un défi complètement différent. On n'a fait que des courses de quatre heures jusqu'à présent, là, ce sera un autre niveau.
Vous vous êtes entraînée sur simulateur pour cette course ?
Oui, un peu de simulateur. C'est la meilleure manière de préparer cet événement. Mais ça ne vaut pas cette sensation de conduire pour de vrai sur la piste.
Quelle est la section du circuit la plus difficile ?
Je pense que ce sont les virages lents : Mulsanne ou Arnage, c'est délicat. Il n'y a pas de place à l'erreur avec les bacs à gravier et les murs qui sont très proches. Les virages Porsche demandent aussi un certain engagement.
Est-ce difficile de réaliser le tour parfait ?
Parfois, on est chanceux et on peut dépasser dans de bons endroits sans être gêné. Mais parfois, on rattrape les voitures plus lentes dans les virages. Par rapport à l'ELMS où c'est compact, on est sur un grand circuit, donc il y a plus d'espaces.
Vous échangez avec le pit wall pour anticiper le trafic ?
Oui, ça fait partie de la gestion du trafic. Il faut savoir ce qu'il y a devant et ce qui arrive derrière. C'est extrêmement important car on peut gagner ou perdre beaucoup de temps.
Est-ce que vos premiers tours au Mans correspondaient à ce que vous vous étiez imaginé ?
Honnêtement, j'ai ressenti exactement ce que j'avais imaginé, et c'est vraiment spécial. C'est sûr, vous allez au Mans pour la première fois, vous pilotez au Mans, c'est une sensation très agréable. Je dirais que c'était en fait assez proche de ce à quoi je m'attendais, mais ensuite on se met très vite à vouloir trouver le temps au tour et la performance, et on se concentre simplement sur la conduite.
Est-ce que 2026 est dans votre esprit ?
Oui, un peu, mais je me concentre sur cette année. Je vais faire de mon mieux pour cette saison et on verra pour plus tard.