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Dossier : L'analyse des résultats financiers de la F1 sous l'ère Liberty Media

F1. Suite à la reprise par Liberty Media, l'organisation Formula One Group connaît un chiffre d'affaires en constante hausse. Cette saison stoppée de plein fouet dès son entrée par le Covid-19, la situation est inédite et semble remettre en cause bon nombre d'acquis financiers. Retour sur le modèle économique pré-Covid19 d'un groupe ultra-lucratif.

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Hamilton et ses fans, au coeur du lucratif modèle économique de la F1 acquis par Liberty Media
© Mercedes / Hamilton et ses fans, au coeur du lucratif modèle économique de la F1 acquis par Liberty Media

Dans un monde où l'économie est reine, la F1 fait bonne figure en distribuant un produit ultra-lucratif;bien au delà du simple souhait d'organiser le championnat de la catégorie reine du sport auto.
Propriétaire de la marque Formule 1 depuis 2017 après un bel achat de près de 8 milliards de dollars, Liberty Media a renommé l'ensemble des activités liées à la F1 Formula One Group. Déjà propriétaire de l'équipe de BaseBall d'Atlanta Braves et de la radio GPS par abonnement Sirius XM, le groupe Américain s'est adjugé avec la F1 une notoriété mondiale et a su faire fructifier en l'espace de 2 ans une recette qui générait déjà de juteux millions de dollars de bénéfices.

Faisons la lumière sur l'activité financière du Formula One Group, avec des termes compréhensibles par tous.

Les revenus 2019 liés au Formula One Group représentent 2022 millions de dollars.

Les droits TV -- 38 % des revenus totaux soit 769 millions de dollars en 2019
Avec une audience internationale en hausse depuis quelques années avec près de 500 millions de téléspectateurs en 2019, la F1 attire de nombreux diffuseurs qui voient à travers la discipline un potentiel conséquent pour les annonceurs de leurs pays respectifs, tout comme pour les abonnements payants. Le nombre de diffuseurs avoisine les 90 à travers 67 pays et constituent pour la F1, les revenus principaux.
Rien que pour la France, le diffuseur national Canal + débourse la coquette somme de 20 millions d'euros par an pour avoir le droit de diffuser la F1 et ce, depuis 2013. Ces frais sont à additionner aux coût de production, estimés à près de 20 millions d'euros par an.
A noter que le contrat de diffusion de Canal + a été reconduit pour un an jusqu'en 2021.
Vis-à-vis de la situation sanitaire de 2020, rien n'a été à ce jour précisé quant au devenir de ces droits TV, la chaîne cryptée n'ayant pas accepté de nous répondre à ce sujet.

Les promoteurs de GP -- 30 % des revenus totaux soit 606 millions de dollars en 2019
Représentant près d'un tiers des revenus de la F1, les frais d'inscriptions au calendrier expliquent directement la direction prise ces dernières années par l'organisation. En effet, les circuits sont aujourd'hui avant tout sélectionnés sur leur capacité à financer la société organisatrice plutôt que pour leurs intérêts sportifs et spectaculaires. Ceci explique l'apparition au calendrier d'étapes dans le Golfe Persique avec Bahreïn et Abu Dhabi notamment. A ce titre, l'Arabie Saoudite se place en bonne position pour devenir une étape à venir, avec un projet pharaonique mêlant un circuit à un parc d'attraction. Les mythiques et superbes circuits tel qu'Istanbul pour n'en citer qu'un, disparaissent à mesure des frais sans cesse grandissants des frais d'inscriptions, au profit des circuits désertiques, plats et souvent pauvres en spectacles. Le plébiscite des pilotes n'y change rien.

Compte tenu du contexte de 2020, il est à préciser que dans le cas d'annulation, si celle-ci provient du promoteur, les frais d'inscriptions sont conservés par le Formula One Group. Dans le cas inverse où ce dernier annule pour cause sanitaire ou dans l'éventualité d'une course à moins de 16 autos, les frais sont remboursés au promoteur.
Avec 21 courses au calendrier 2019, la moyenne des frais d'inscription par étape avoisine donc plus de 30 millions de dollars.
(Une exception dans le championnat subsiste avec l'étape de Monaco qui est exonérée des frais d'inscriptions, du fait de son statut atypique et mythique.)
Aisé de comprendre la course aux soutiens financiers de la part des circuits hôtes, tout comme l'énorme communication qui entoure les GP afin de remplir les gradins, dont l'apport financier des ventes de billets est crucial. (A noter que les recettes du Paddock-Club ne bénéficient pas au promoteur du circuit.)
Nous comprenons après ce constat le souhait de Liberty Media, désireux d'ajouter des courses au calendrier. Le championnat 2020, sans la crise sanitaire, était prévu sur une base de 22 GP soit un de plus qu'en 2019, et plusieurs dizaines de millions de dollars en plus pour l'organisation.

F2, F3, Paddock-Club, événements divers, vente d'équipements -- 17 % des revenus totaux soit 344 millions de dollars en 2019
La F2, F3 et divers autres événements génèrent des recettes non-négligeables qui contribuent fortement avec leurs entrées aux revenus du groupe au même titre que les entrées au Paddock-Club, seule possibilité pour les fans d'accéder au paddock, monnayant une coquette somme. Notons qu'à ce titre, vous serez choyés durant la durée de votre pass. Les ventes d'équipements participent également aux bénéfices.

La publicité et les sponsors du championnat -- 15 % des revenus totaux soit 303 millions de dollars en 2019
Reversant plus de 300 millions de dollars à la structure F1, les sponsors officiels exigent en contrepartie une visibilité optimale. Placés avec excès dans et autour des infrastructures du circuits, tant sur le tarmac que sur les billets des spectateurs, les partenaires resteront un soutien précieux tant que la F1 restera populaire. Au titre des sponsors principaux, citons Aramco (compagnie saoudienne d'hydrocarbures), DHL (transport et logistique), Emirates (compagnie aérienne), Heineken (boissons à base de houblon), Pirelli (manufacturier pneumatique et fournisseur du championnat), Rolex (montres de luxe).


Les charges 2019 liés au Formula One Group représentent 1540 millions de dollars

Le paiement des équipes -- 1012 millions de dollars en 2019, soit 50% du montant des revenus totaux
Cette somme, indispensable pour le financement des structures des différentes équipes, est divisée en trois catégories distinctes :
- La première, représentant 30% de la somme dédiée aux équipes, verse un montant équitable entre les dix équipes du championnat, avec pour seule contrainte l’exigence d'avoir fini au moins deux fois dans le top 10 du championnat. Ceci invite les prétendants à la F1 à s'engager à minima à moyen-terme dans la catégorie reine. Pour 2019, le montant fixe par équipe avoisine donc les 30 millions de dollars.
- La deuxième catégorie de la cagnotte disponible est reversée selon le classement final constructeur. A ce titre, si les avantagés sont les top-teams, le bas de tableau ne récolte quant-à-lui que des miettes. Ce système peut paraître injuste du fait que les plus gros budgets sont avant même le versement du Formula One Group, les meilleurs performeurs. Le système est cependant établi ainsi depuis de nombreuses années et récompense le mérite, motivant les équipes pour atteindre le haut du classement.
La cagnotte constitue un pot reversé à hauteur de 19% pour le 1er, 16% pour le 2è, 13% pour le 3è, 11% pour le 4è, 10% pour le 5è, 9% pour le 6è, 8% pour le 7è, 6% pour le 8è, 5% pour le 9è et enfin 4% pour le 10è et lanterne rouge.
- Enfin, la troisième catégorie récompense certaines équipes sous forme de bonus. L'équipe la plus privilégiée en ce sens est Ferrari qui perçoit au titre de plus ancienne écurie de F1 un bonus de près de 73 millions de dollars pour 2019. Des bonus supplémentaires sont versés aux top teams Ferrari, Mercedes, Red Bull et McLaren ainsi qu'un dernier destiné aux équipes mythiques du plateau à savoir Mercedes, Red Bull et Williams.
Controversé, le privilège du bonus Ferrari accompagne également son droit de véto, pouvant s'appliquer sur chaque décision de la FIA. L’écurie italienne a néanmoins pu conserver son bonus et son droit de véto pour les années à venir, au grand dam des équipes concurrentes.

Les charges d'exploitation -- 528 millions de dollars en 2019, soit 26% du montant des revenus totaux
Il s'agit des frais associés à l'exploitation de l'activité du Formula One Group. Les dépenses intègrent, à l'image de toute entreprise, des frais fixes (salaires, agents administratifs, fonctionnement du siège, assurances etc...) mais également et pour une majeur partie des frais variables inhérents à l'entreprise, tant pour la communication que pour les frais logistiques.

Les revenus et les charges passées en revue, le bilan comptable 2019 lié au Formula One Group est un bénéfice brut d'exploitation de 482 millions de dollars.


Ce montant précède la prise en compte de l'amortissement (étalement du coût d'achat des biens mobiliers et immobiliers comme par exemple un immeuble de bureaux amorti sur 25 ans), établi à 446 millions de dollars, ainsi que la rémunération des actionnaires à hauteur de 19 millions de dollars. Le bénéfice net est de 17 millions de dollars après la prise en compte de ces éléments.

Les chiffres liés au bénéfice peuvent être récapitulés par un indicateur, appelé EBITDA (indice américain) représentant le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement.
Ainsi, l'EBITDA du Formula One Group pour 2019 est de 23 %. A titre de comparaison, pour la même année, Coca-Cola enregistre un EBITDA de près de 12% quand Ferrari avoisine les 8%.

Avec un cash en fin d'année de près d'un demi-milliard de dollars, Liberty Media a clairement fait un bon choix pour l'avenir.


La crise actuelle du Covid19 remet à plat cet acquis financier mais l'entreprise devrait pouvoir sortir de la crise sans trop de dégâts, selon l'agence Moody's, société d'analyse financière. En effet, au vu de ses chiffres, la firme pourra passer par l'emprunt pour limiter la casse au maximum, sachant que les frais variables seront automatiquement moindres du fait des frais logistiques annulés.
Cependant, et selon les espoirs pour juillet et les courses à huit-clos, les accords financiers entre les promoteurs de circuits et Liberty Media restent encore bien opaques et il est probable que les circuits ne pourront débourser les folles sommes d'inscriptions sans le retour des ventes de billets.

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