Grand Prix d'Emilie-Romagne - Villeneuve, Pironi, Prost, Senna, Hakkinen, quelques faits qui ont marqué ces champions à Imola

28 Grand Prix de Formule 1 se sont déroulés sur le tracé d'Imola depuis qu'il a été intégré au calendrier officiel en 1981.
Sans interruption jusqu'en 2006, la course était intitulée : Grand-Prix de Saint-Marin.
Depuis la crise COVID et son retour au calendrier en 2020, il s'agit du Grand Prix d'Emilie Romagne, nom de la région qui supporte une grosse partie du coût financier lié à l'organisation de l'épreuve.

Si 1994 reste gravé dans nos mémoires comme l'un des week-end les plus tragiques de ce sport, d'autres faits marquants sont à relater.

1999, première erreur de Mika Hakkinen

Tout juste auréolé de son premier titre mondial l'année précédente, Mika Hakkinen arrive en grand favori pour cette troisième course de la saison 99.
La McLaren Mercedes MP4-14 est performante, surtout sur l'exercice du tour lancé.
Le Finlandais signé d'ailleurs sa troisième pole position en autant de course. Il en réalisera 11 sur 16 en 1999.
L'enjeu est de taille, car lors de la manche d'ouverture les deux flèches d'argent ont abandonné. Et c'est Eddie Irvine qui arrive en tête en ces terres italiennes, mais le natif de Vantaa, est réputé pour ne pas craindre la pression.

Cependant, à la fin 17ème tour alors qu'il était solide leader, Mika Hakkinen commet une première erreur de pilotage lors de cette année 1999. Une faute rarissime de la part du Finlandais, qu'il reproduira au Grand Prix d'Italie, à Monza. Il abandonne sa monoplace dans la dernière chicane et laisse la tête de la course a son équipier David Coulthard.
L'Ecossais devra céder plus tard dans la course face à Michaël Schumacher qui va en profiter pour prendre la tête du championnat. Le duel est lancé...

1982 : édition marquée par une histoire de trahison

Cette édition 1982 est tout d'abord marquée par le boycott de la course par les écuries FOCA suite à l'exclusion de deux monoplaces (Brabham et Williams) à l'issue du Grand Prix du Brésil.
La FOCA, Formula One Constructor Association, est créée en 1970 par Bernie Ecclestone qui souhaite que les écuries s'associent afin de mieux gérer les retombées économiques toujours plus conséquentes que ce sport génère.

Ainsi, le départ de la course n'est donné que pour 13 monoplaces. La 14ème, la Toleman-Hart de Derek Warwick est en panne de batterie avant même le début de course.

Les Ferrari sont clairement les plus rapides et se livrent un duel au sommet. Une bataille où Didier Pironi et Gilles Villeneuve se rendent coup pour coup. En fin de course, le muret des stand italien décide de figer les positions afin d'assurer un doublé sur ses terres. Gilles Villeneuve est alors en tête.
Ce dernier, ne se doutant pas d'une attaque du Français se fait surprendre, et la bataille reprend de plus belle. Mais cette fois le fond est moins cordial. Et c'est finalement Pironi qui l'emporte.
Sur le podium les visages sont fermés, Villeneuve s'est senti trahit par son ami et refuse de fêter ce doublé avec son équipe.
La rancœur les poursuivra jusqu'au Grand Prix suivant, à Zolder, où Gilles Villeneuve se tue lors d'une violente sortie de piste...

1989 : l'histoire se répète !

En 1989, la McLaren MP4-5 succède à l'ultra dominatrice MP4-4 et ses quinze victoires en seize courses. Malgré le changement de règlementation interdisant les moteurs turbo, cette nouvelle monoplace mue par un V10 3.5L Honda développant 675cv s'avère très rapide et aussi dominatrice que sa devancière.
Ainsi, 15 des 16 pole position seront concrétisées à son volant, dont 13 pour le seul Ayrton Senna.

En dépit d'une victoire laissée à Nigel Mansell sur Ferrari lors de la manche inaugurale au Brésil, les pilotes de Woking sont bien les favoris pour cette seconde course. Le pilote brésilien effectue la pole position, mais le Français Alain Prost est juste derrière lui, qualifié lui aussi en première ligne.

Afin d'éviter les soucis rencontrés par Ferrari en 1982, McLaren décide avec ses pilotes que celui qui prendrait le meilleur départ aura course gagnée. En effet, ce pacte de non-agression permet de figer les position dès le début de la course.
Cependant, c'est Alain Prost qui réussi le meilleur envol, et son adversaire Ayrton Senna n'entendait pas respecter cet accord. Il attaqua donc le Français au premier virage et emporta la seconde course de la saison.

Ce fut un tournant dans leur relation. Une guerre politique éclate à l'issue de cette course. Cette guerre ne fera que s'amplifier jusqu'à son dénouement tragique à Suzuka en fin de saison qui a vu le couronnement d'Alain Prost, mais également son départ de McLaren pour Ferrari.

A Imola, le lien entre ces deux pilotes d'exception s'est définitivement brisé.