Il y a 9 ans, l'effroyable accident de Jules Bianchi allait changer le visage des Formule 1
Le retour de la Formule 1 sur le circuit de Suzuka, à l’occasion du Grand Prix du Japon ce week-end, ravive les souvenirs d'un terrible accident du pilote français, Jules Bianchi. Il y a bientôt neuf ans, le 5 octobre 2014, il était victime d’un tragique accident qui lui coûtera la vie, neuf mois plus tard et impactera la règlementation de Formule 1.


Il y a neuf ans, lors du Grand Prix du Japon tenu le 5 octobre 2014, un typhon rendait les conditions de piste très compliquée à Suzuka. Au 44e tour de course, l'Allemand Adrian Sutil (Sauber) sort de piste dans le virage 7. Immédiatement entrée en piste, un tracteur vient aider les commissaires de piste à dégager la Sauber pendant que la voiture de sécurité rentre sur le circuit. Les images sont choquantes quant, sous régime de voiture de sécurité, une F1 tire tout droit dans le même virage. C'est la monoplace de Jules Bianchi qui vient heurter, par l'arrière, le tracteur.
Aucune image de l'accident, survenu sur une piste détrempée, n'a cependant été diffusée par les écrans de contrôle sur le circuit de Suzuka, le choc étant trop violent, selon la Fédération internationale de l'automobile (FIA). Le protocole demande à attendre que le pilote sorte de sa monoplace lui même pour en diffuser les images.
Inconscient, Jules Bianchi était encore dans son cockpit, le casque enlevé, quand les sauveteurs lui ont appliqué, pour la première fois, un masque à oxygène, avant d'être embarqué sur une civière. Le Français a ensuite été évacué en ambulance vers l'hôpital le plus proche, a-t-on appris sur place, car il était impossible, en raison des conditions climatiques, de le transporter en hélicoptère.
Le Grand Prix, entamé au ralenti derrière la voiture de sécurité, a été définitivement arrêté au 46e tour, à la suite de ce double accident, et s'est donc terminé par une nouvelle victoire de Lewis Hamilton (Mercedes). Alors que le typhon Phanfone était attendu depuis quelques jours dans la région et devait passer à proximité de Suzuka, la Fédération internationale de l'automobile (FIA) a proposé deux fois d'avancer le départ de la course, mais le promoteur japonais a refusé.
Rapatrié à Nice, sa ville natale, Jules Bianchi reste près des siens avant de décéder le 17 juillet 2015, neuf mois après son terrible accident au Japon. À cette date, un immense espoir français s'en est allé. « Jules s'est battu jusqu'au bout comme il l'a toujours fait, mais hier, sa bataille a pris fin » pouvait-on lire dans le communiqué de la famille, qui déclarait ressentir « une peine immense et indescriptible ».
20 ans après Ayrton Senna et Roland Ratzenberger et une sécurité accrue
Son décès des suites de cet accident était le premier en F1 depuis la mort du triple champion du monde brésilien Ayrton Senna au Grand Prix de Saint-Marin le 1er mai 1994, à 34 ans et celle de Roland Ratzenberger la veille, sur ce même tracé. Il n'y avait eu aucun accident aussi tragique depuis donc 20 ans. Un exploit lié à l'amélioration de la structure de survie des F1, le cockpit.
Pourtant, la FIA sous la direction de Jean Todt, tire les conclusions de cet accident et décide de protéger les têtes des pilotes de manière plus importantes. Les baquets des F1 disposent alors d'une augmentation de la hauteur de la carrosserie à mi-hauteur du casque. Cela permet ainsi au pilote d'être protégé lors des impacts latéraux. Mais ce n'est pas assez en cas de choc frontaux. Cet accident aura donc permis l'introduction du halo, cette protection en carbone qui entoure le casque du pilote en 2018 sur les monoplaces pour éviter les chocs sur la tête et pour ne pas qu'un accident similaire à celui de Jules Bianchi ne se reproduise.
Le halo, change bien évidemment de le visage "aéro" d'une Formule 1 et si plusieurs pilotes se plaignaient de cet aspect visuel tout comme les fans, il aura fallu quelques accidents prouvant de l'intérêt du halo pour faire changer les mentalités.
Le halo a d'ores-et-déjà montré son efficacité avec Charles Leclerc en Belgique en 2018, Valtteri Bottas, Romain Grosjean à Bahreïn en 2020, Lewis Hamilton à Monza en 2021 lorsque la Red Bull de Verstappen a grimpé sur la Mercedes ou plus récemment, Guanyu Zhou à Silverstone en 2022. Son Alfa Roméo se retourne au départ après un contact, glissant sur 200 m, il est protégé seulement par son halo. La protection de carbone située dans la prise d'air au dessus du capot s'étant cassée après 20 m de glissade sur le bitume...
Les tests de la FIA sont draconiens et ne peuvent pas prévenir toutes les situations. Celle de Jules Bianchi ne pouvait être imaginée.
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