Un Grand Prix d'Espagne décevant pour Ferrari : "Nos concurrents étaient toujours en avance"
Charles Leclerc et Carlos Sainz ont terminé le Grand Prix d'Espagne à la même position qu'ils l'ont commencé. La stratégie pneumatique de Ferrari n'a pas suffi à combler l'écart avec Red Bull, McLaren et Mercedes.


Ce n'est pas un week-end à oublier, mais le Grand Prix d'Espagne a été assez décevant pour l'écurie Ferrari. Partis respectivement cinquième et sixième à Barcelone, Charles Leclerc et Carlos Sainz n'ont pas pu faire bouger les lignes et ont franchi l'arrivée à la même place.
Les deux pilotes et Ferrari ont pourtant tenté de remonter dans le classement en adoptant différentes stratégies en termes de choix de pneus, mais cela n'a pas suffi pour progresser. Ils ont commencé avec des pneus tendres neufs, espérant avoir l'avantage sur les Mercedes qui avaient démarré avec des pneus usés, mais au départ, ils n'ont pas réussi à passer devant, se retrouvant cinquième et sixième, même si l'Espagnol a rapidement dépassé son coéquipier, créant un peu de friction entre les deux hommes.
Carlos Sainz a été le premier des deux à s'arrêter aux stands, passant aux pneus medium au 15ème tour, tandis que le Monégasque restait en piste, maintenant un rythme acceptable jusqu'au 21ème tour. Lors du deuxième arrêt, les équipes ont divisé les stratégies : l'Espagne est entré au 36ème tour pour chausser un nouveau train de pneus durs, tandis que Charles Leclerc a prolongé son relais, ce qui lui a permis de prendre le risque de courir avec des tendres jusqu'à la fin de la course. Carlos Sainz a donc laissé passer son coéquipier au 55ème tour, le Monégasque se lançant alors à la poursuite de George Russell pour essayer de lui ravir la quatrième place. « Il a rattrapé le pilote Mercedes lors du dernier tour, mais c'était trop tard pour tenter une manœuvre de dépassement, ce qui aurait été envisageable si la course avait duré un tour de plus », note la Scuderia.
Charles Leclerc laisse sa place au championnat à Lando Norris
L'écurie italienne quitte la capitale catalane avec 18 points supplémentaires, toujours deuxième au championnat des constructeurs,« consciente qu'elle doit progresser en qualifications afin de partir plus haut sur la grille, étant donné que les écarts entre les leaders sont très serrés, ce qui rend difficile les dépassements et les gains de places le dimanche », indique-t-elle dans un communiqué.
Mauvaise opération toutefois pour Charles Leclerc, qui laisse sa deuxième place au championnat des pilotes à Lando Norris, qui monte une fois de plus sur le podium.
« C'était serré aujourd'hui et nous étions à un tour près de nous battre pour la 4e place, mais nos concurrents étaient toujours en avance en termes de rythme », explique le Monégasque. « En ce qui concerne notre stratégie, je pense que nous avons bien fait de nous différencier des voitures autour de nous. Nous avons peut-être perdu un peu de temps entre nos deux voitures au début de la course, mais à l'avenir, nous nous concentrerons sur notre rythme de course pour tirer le maximum de notre package lors de la prochaine course. » Il s'agira du Grand Prix d'Autriche, le week-end prochain déjà.
Mauvaise stratégie pneumatique
De son côté, Carlos Sainz estime aussi qu'il s'agissait d'une course difficile, bien qu'ils ont donné tout ce qu'ils avaient. « S'arrêter tôt et finir la course avec les pneus durs ne s'est pas avéré être la stratégie optimale aujourd'hui, mais nous ne le savons qu'après coup, après le passage du drapeau à damier », déplore l'Espagnol.
« Quoi qu'il en soit, il nous a manqué un peu de rythme ce week-end en général et nous devons travailler pour nous améliorer pour le week-end prochain en Autriche », affirme-t-il.
Pour sa part, le chef d'équipe Fred Vasseur tire la conclusion qu'ils « doivent faire un meilleur travail en qualifications ». « Nous devons faire un petit pas en avant pour ne pas partir derrière, car cela nous pousse à prendre des risques avec la stratégie. Hier, l'écart avec ceux devant était d'environ deux dixièmes, aujourd'hui c'était similaire et si on regarde sur toute la distance de la course, l'écart reste le même », indique-t-il.
Le patron de l'écurie est revenu sur le contact entre les deux pilotes en course, qu'il estime être « très léger ». Il ne pense pas que cela leur ait coûté quoi que ce soit. « Ce qui nous a coûté plus cher, c'est qu'après nos arrêts, nous sommes ressortis derrière certaines voitures, c'était très serré et nous avons perdu deux ou trois secondes. Avec Carlos, nous voulions couvrir Russell, c'est pourquoi nous avons dû passer en medium-durs en nous arrêtant plus tôt. Avec Charles, le plan était de prolonger le relais pour aller un peu plus loin, ce qui nous a permis d'essayer les tendres. »
Avec des écarts si minimes entre les équipes, tout peut changer, selon lui : il y a quatre équipes en deux à deux dixièmes et demi, « donc d'une piste à l'autre, la hiérarchie peut changer. La semaine prochaine, nous courrons en Autriche où nous aurons un autre Sprint et je m'attends à ce que le tracé du circuit nous convienne mieux », conclut le Français.