Mecachrome produit, Alpine développe : Comment les moteurs de F1 d'Alpine sont fabriqués
Avec un partenariat qui dure depuis plus de 20 ans, Mercachrome et Renault-Alpine disposent d'une relation commune forte dans le développement des moteurs de la marque en Formule 1. Celle-ci pourrait cependant prendre fin si l'écurie française cesse sa production de moteur à partir de 2026.


Lorsque l'on évoque les moteurs Alpine en Formule 1, on pense rapidement au site historique de la marque basé à Viry-Chatillon (Essonne). Mais l'écurie française fait aussi appel au groupe Mecachrome pour assembler et tester ses moteurs sur son pôle automobile d'Aubigny-sur-Nère (Cher).
Cette « relation de confiance », qui dure depuis une vingtaine d'années, est bien rôdée. « Il y a toujours eu avec Renault une relation de confiance depuis très longtemps » explique Christian Cornille, PDG de Mecachrome. « La règle tacite et même explicite que nous avions avec eux, c'est que Mecachrome était un partenaire de Renault, faisant partie de la communauté de la marque. Nous ne communiquions très peu autour de ce que nous faisions avec elle. »
Assemblage et montage du moteur
Le rôle de Mecachrome dans la réalisation des moteurs utilisés par Alpine est bien défini. Mecachrome s'occupe de la production et du montage, quand Alpine de leur côté, s'occupe du développement et de l'innovation technique. « Nous assemblons les moteurs en série. Quand je dis en série, je parle des moteurs de course » avance Christian Cornille. « Nous fabriquons aussi les pièces principales de ces moteurs, c'est-à-dire culasse et carter principal. Pour résumé, nous montons ces moteurs, nous les testons et livrons à l'équipe de course. »
Alors que « les moteurs de développement sont pour leur part réalisés à Viry-Châtillon », Mecachrome s'occupe de rendre ces moteurs disponibles pour l'écurie qui développe et améliore elle-même le principal de ses moteurs.
Une collaboration étroite
Afin de mener à bien cette collaboration, les différents ingénieurs des deux sites sont régulièrement en contact. Ils partagent même les locaux de Mecachrome. « Nous travaillons très étroitement avec les équipes d'Alpine. Une partie est d'ailleurs localisée dans nos ateliers » précise le dirigeant français.
Le rôle de Mecachrome dans l'assemblage des moteurs est donc de respecter les souhaites dictés par Alpine et d'apporter le plus de précision possible dans leur production. « Notre rôle est de faire le plus parfaitement possible l'assemblage des moteurs pour être livrés sur les courses » avance Christian Cornille. « Cela représente le gros du partenariat avec Alpine [...] Cet ensemble est directement intégré côté châssis et c'est cela que l'on fournit à Alpine. Parfois, on leur fournit directement en piste lorsqu'il y a des mises au point compliquées. Nous fournissons un ensemble complet, une unité de puissance complète. »
Mecachrome reçoit donc également l'ensemble des pièces des autres fournisseurs, avec le turbo, le MGU-H, MGU-K et la batterie et monte l'ensemble des éléments sur l'unité de puissance mise à disposition d'Alpine en F1.
« Il y a toute la partie auxiliaire électrique, et cet ensemble est directement fourni à Enstone et intégré au châssis. On fournit un "power unit" complet. Cela nous arrive même à le faire directement à Enstone. »
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Alors qu'un éventuel arrêt de la conception des moteurs Renault pour la F1 à partir de 2026 a été annoncé par la direction, Mecachrome va devoir patienter que cette décision soit définitivement actée, d'ici à la fin du mois, pour y voir plus clair sur la suite de leur partenariat. D'autres accords lient toutefois les deux entités, Alpine et Mecachrome ayant mis en place une nouvelle coopération depuis cette saison pour le LMDh (Le Mans Daytona h).