WEC 2024 : une saison historique à plusieurs titres

WEC. La saison 2024 a proposé un spectacle grandiose tout du long : des constructeurs en pagaille en Hypercar, une lutte pour les titres indécise et une grande variété de prétendants à la victoire ont fait de ce millésime une année exceptionnelle.

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La saison 2024 du WEC a été historique.
© DPPI / FIA WEC / La saison 2024 du WEC a été historique.

Bien des records ont été battus durant cette saison de WEC, qui existe désormais depuis douze ans. Jamais autant de constructeurs de classe mondiale n'ont été représentés sur l'ensemble du plateau, même à l'époque des très populaires GTE-Pro, LMP1 et Groupe C. Et avec ceci, le nouvel âge d'or de l'endurance a tenu ses promesses de grand spectacle sur la piste.

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Le LMGT3 : ça marche

Les LMGT3 ont proposé des bagarres à tous bouts de champ.

Il faut d'ores et déjà dire que la nouvelle classe GT a été une sacrée réussite pour succéder aux GTE. La fin de la compétition d'usine et l'avènement de la compétition-client a fait d'une pierre deux coups en réduisant les coûts et en maintenant intacte la présence de gentlemen drivers sur la grille.

Mieux encore : cela a permis l'arrivée de cinq constructeurs supplémentaires, en plus de Porsche, Ferrari, Corvette et Aston Martin qui étaient en GTE-Am jusqu'en 2023. Lexus, Ford, McLaren, Lamborghini et BMW se sont joints à la fête en LMGT3, en ayant globalement tous l'occasion de jouer les premiers rôles.

Il suffit d'ailleurs de voir la représentation des constructeurs dans les huit victoires à quérir cette année. Porsche a bien entendu été au-dessus du lot, avec quatre succès : la N°91 a gagné par deux fois, dont au Mans, et la N°92 s'est imposée à Losail et à Sao Paulo. Mais il faut ajouter à cela les deux victoires consécutives de Ferrari, avec les N°54 (à Fuji) et N°55 (à Bahreïn) du Vista AF Corse, ainsi que celle de BMW à Imola (N°31 du team WRT) et enfin le succès à Austin de l'Aston Martin N°27 du Heart of Racing. Il y a donc eu six équipages vainqueurs différents durant cette saison.

Quatre constructeurs se sont imposés en LMGT3 et la variété sur le podium est aussi exceptionnelle. Toutes les marques ont été représentées sur la boîte cette saison, à l'exception de Lexus. Son équipe exploitante, les Français de chez Akkodis ASP, ont eu pour meilleur résultat la 7e place de la N°78 au Mans.

Treize des 18 équipages ont eu le plaisir, au moins une fois, de monter sur l'une des trois premières marches du classement. Cette incroyable variété témoigne de la grande réussite de cette nouvelle catégorie.

L'Hypercar n'en finit plus de monter en intensité

Les neuf marques du WEC étaient toutes réunies dans un plateau très diversifié.

Le bilan est presque le même du côté de la catégorie reine, qui a fait infiniment plus que retrouver son lustre d'antan. Les neuf constructeurs ont largement répondu aux attentes, même si le petit Isotta Fraschini a fini par se retirer en cours de saison.

Jamais une telle variété de vainqueurs, et même de prétendants à la victoire, n'avait été vue en WEC depuis sa création en 2012. L'entièreté de la saison a été une alternance de vainqueurs d'une course à l'autre. Il a fallu attendre les 6 Heures de Fuji pour que la Porsche N°6 devienne le premier équipage à s'imposer deux fois dans la saison, avant la Toyota N°8 à Bahreïn. Mais jamais une voiture n'a remporté deux victoires consécutives.

Ferrari n'a connu que deux succès depuis son retour en WEC l'an dernier : les deux fois étaient au Mans, avec la N°51 puis la N°50. Cela a porté à trois le nombre de marques victorieuses cette année, du jamais vu depuis 2016 (Porsche, Audi et Toyota).

Sur le podium, là encore la variété est exceptionnelle. Onze équipages ont pris place sur les trois marches, avec une répartition réjouissante de six constructeurs. Seuls Lamborghini, Cadillac et logiquement Isotta Fraschini n'y sont pas parvenus.

Autre fait intéressant : c'est la première fois, dans l'histoire du WEC, que les titres pilotes et constructeurs sont partagés entre deux marques. À Porsche celui des pilotes, avec Kévin Estre, Laurens Vanthoor et André Lotterer, à Toyota celui des constructeurs.

Les privés se rebiffent

Jota a prouvé qu'elle était une équipe très performante en s'imposant à Spa.

La catégorie reine a d'ailleurs connu une grande première en championnat du monde : un équipage privé s'est imposé sur une manche du WEC pour la première fois, au nez et à la barbe des écuries officielles.

La Porsche N°12 du team Jota a décroché la timbale aux 6 Heures de Spa, certes avec le coup de pouce du drapeau rouge dû au crash de la Cadillac N°2. Will Stevens et Callum Ilott avaient réussi cet exploit, en l'absence du Français Norman Nato. Cette voiture privée était déjà devenue la première de l'ère Hypercar à monter sur un podium, 2e aux 1.812 kilomètres du Qatar.

La Porsche N°99 de chez Proton avait fait de belles choses à Spa, notamment par la fougue et l'audace de Julien Andlauer. Le Français sera d'ailleurs officiel Porsche l'année prochaine et c'est plus que mérité.

La définition de privé demeure parfois floue. Lorsque la Ferrari N°83 s'est imposée à Austin, on pouvait y voir la victoire d'une voiture officielle dans les grandes lignes. La seule différence étant qu'elle n'est pas rouge comme les voitures d'usine et qu'elle répond au nom d'AF Corse et non de Ferrari AF Corse. Qu'à cela ne tienne...

Toujours plus de spectateurs

Le succès du WEC est tel qu'il commence à rassembler les foules de plus en plus nombreuses. Les 24 Heures du Mans ont vu un nouveau record de fréquentation : 325.000 en 2023, pratiquement 330.000 cette année, pour une édition encore plus folle que la précédente.

Le Mans est évidemment le rendez-vous incontournable cette saison, mais la démonstration de cette montée en puissance s'est vue à Spa : 88.000 spectateurs étaient venus aux 6 Heures des Ardennes belges, contre 72.000 en 2023. Ce n'est certes pas le même total qu'en F1, mais c'est un signe que l'avenir s'annonce radieux.

Les bases du futur

Enfin, quand on pense aux années qui viennent, il y a de quoi saliver, alors que certaines disciplines marchent sur un fil et tentent de bricoler. Le WEC, lui, attire tout naturellement l'attention des plus grandes marques et, surtout, des plus grands pilotes.

Quel n'a pas été le bonheur de beaucoup de voir Jenson Button revenir, même s'il a été discret sur la Porsche Jota N°38, d'assister à la venue triomphale de Valentino Rossi...

Plus fou encore : le plateau du WEC va encore évoluer, à supposer que tous les constructeurs actuellement présents restent encore plusieurs années. Aston Martin va débouler avec la Valkyrie LMH l'année prochaine, avec son mélodieux V12 ;Hyundai s'engagera via sa branche Genesis, McLaren reste aux aguets pour 2027, les rumeurs Mercedes ne se sont pas tues et Acura (Honda) songe également à venir. Qui sait aussi qui d'autre pourrait arriver en LMGT3 pour garnir la grille.

Cette hype fait du WEC le championnat de sport automobile le plus compétitif du moment et nous vivons bel et bien un nouvel âge d'or de l'endurance. Si 2025 fait mieux encore que 2024, ce sera un rêve éveillé pour les amoureux de course automobile.

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