Grand Prix de Sakhir - Les perspectives pour la course

Si l'on pouvait s'attendre à une gestion difficile du trafic lors des qualifications, il n'en fut rien. Les équipes et pilotes ont parfaitement réussi à gérer l'espace entre les monoplaces en piste. Mais maintenant c'est un autre exercice de style qui les attend avec la gestion de 87 boucles du même circuit, qui ressemble plus à un tourniquet qu'à un circuit de course automobile.

George Russell va-t-il tout tenter ?

Chez Mercedes, vendredi soir, l'avantage était nettement au Britannique face à son coéquipier puisqu'il avait mené les deux premières séances d'essais libres. Mais au moment qui compte, les qualifications, c'est bien le Finlandais qui positionnait sa monoplace devant le panneau n°1. Certes l'écart entre les deux hommes est minime (26 millièmes) mais peu importe.

Si la première bataille est donc remportée par le numéro 77, reste la course. Et là on peut se demander quelle attitude les deux hommes et l'équipe vont adopter. D'un point de vue Mercedes, le forfait de Lewis Hamilton et la nomination de George Russell est une superbe opération de communication, en replaçant l'équipe aux centres des discussions. Pour elle, pas de pression, les deux titres sont déjà scellés.

Mais chez les pilotes, il en va tout autrement. Il ne fait aucun mystère que George Russell est un candidat déclaré au baquet de Valtteri Bottas pour les saisons à venir. Une confrontation directe est donc le meilleur moyen de les départager à la régulière. Se dirige-t-on vers une bataille royale dans la nuit de Sakhir entre les deux Flèches devenues noires, à l'image de 2014 lorsque Lewis Hamilton était sorti vainqueur d'un duel somptueux qui a lancé son ère de domination actuelle ? Ou George Russell jouera le bon coéquipier afin de permettre à Valtteri Bottas de consolider sa deuxième place au championnat tout en prenant bien note pour l'avenir ?

Charles Leclerc va-t-il tenir ?

Lors des qualifications, Charles Leclerc a de nouveau réalisé un tour extraordinaire pour glaner la quatrième place sur la grille. Quand on voit que l'autre Ferrari est 13ème, on mesure à quel point cette performance est de premier ordre. Le problème pour le jeune pilote est que ses dimanches sont souvent plus compliqués que ses samedis.

Surtout sur un circuit où les pilotes sont à pleine charge pendant 85% du tour, le moteur Ferrari faiblard va le laisser vulnérable aux attaques des voitures placées derrière lui dans la longue ligne droite des stands.

Au championnat, il n'est qu'à quatre longueurs de la quatrième place, détenue jusqu'à présent par Daniel Ricciardo, avec Sergio Perez intercalé entre les deux. Au départ, l'ordre sera inversé entre les trois hommes. On peut imaginer que le pilote rouge aura à coeur de résister et de marquer de gros points pour tenter de sauver une saison bien compliquée.

Alpha Tauri en arbitre ?

La bataille du peloton est toujours aussi intense. A Bahreïn, elle pourrait encore plus pimentée par l'arrivée d'un invité-surprise, Alpha Tauri. Si Pierre Gasly nous a habitué à de très belles performances, c'est plus rare de la part de Daniil Kvyat. Pourtant, c'est le Russe qui a réussi à atteindre la sixième place alors que le Français devait se contenter de la neuvième place, la faute à un fond plat endommagé dès la Q1 alors qu'il avait signé le troisième temps de la dernière séance d'essais libres.

Avec ses deux pilotes dans le top 10, la petite Scuderia va pouvoir jouer les troubles-fêtes face aux Racing Point (5ème et 10ème), Renault (7ème et 11ème) et McLaren (8ème et 15ème). Les points récoltés par l'équipe de Faenza pourrait ainsi faire cruellement défaut aux autres équipes au moment de faire les comptes finaux.

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