Sebastian Vettel

Il est des pilotes qui battent les records de précocité et si Alonso en son temps avait montré la voie, Vettel a parfaitement suivi le chemin. Doté d'une impressionnante vitesse de pointe, d'un bon retour technique et d'une grande motivation, d'aucuns ont rapidement vu en lui le successeur de Schumacher, son compatriote de 18 ans son aîné.

Repéré par Red Bull alors qu'il écrase le championnat Formule BMW, Vettel intègre le très relevé championnat F3 EuroSeries et lutte pour le titre en 2006. Cette année là en F1, alors que Villeneuve se fait limogé par BMW et que l'essayeur Kubica prend la place de titulaire, l'équipe munichoise cherche un nouveau pilote d'essai, crucial cette année là les vendredi de course. Vettel sera choisit, prêté par Red Bull, et se révèlera a tout le paddock F1 en signant de très bons chronos, sans jamais faire d'erreurs, classiques chez les débutants. Côté F3, Sebastian se fera battre lors de la dernière manche par son coéquipier Di Resta, et termine vice-champion.

En 2007, Vettel reste troisième pilote BMW Sauber et s'engage en World Series by Renault. Il dominera la première moitié de saison avant d'être appelé pour une titularisation F1 inattendue, en remplacement de Kubica victime de son terrible accident au Canada. Il disputera son premier Grand Prix F1 aux États-Unis pour BMW aux côtés de Heidfeld. Bien qualifié, il fait une course solide -après un moment chaud au premier virage- et accède à la huitième place quand son coéquipier abandonne. Il marque ainsi 1 point et devient déjà le plus jeune pilote dans les points ! Kubica reprend sa place dans l'équipe tandis que Red Bull veut récupérer son pilote et s'active en coulisse pour le placer chez Toro Rosso. C'est chose faite à partir de la Hongrie, Vettel finira la saison en remplacement de Speed. La voiture n'est pas très compétitive mais l'allemand s'instruit progressivement et finit les courses... avant d'impressionner à nouveau tout son monde à Fuji sous la pluie. Toujours dans le haut du classement pendant la course, il fera quelques tours en tête à la faveur des ravitaillements (record du plus jeune pilote en tête à clé!) et roule en 3ème position à la régulière lorsque le Safety Car est déployé après l'accident d'Alonso. Hélas pendant la neutralisation, Vettel se fera piéger par le rythme saccadé d'Hamilton en tête et percute violemment Webber qui roulait en seconde position. Les deux voitures de la compagnie Red Bull sont hors d'usage, et l'image reste de Vettel en larmes dans son stand après une si belle occasion perdue... Mais le sort lui sourit à nouveau en Chine, encore sous la pluie, et cette fois Vettel voit l'arrivée à une très belle quatrième position, la meilleure de Toro Rosso ! Vettel est acclamé et beaucoup voient en lui un futur champion.

Pour 2008, il est le fer de lance de l'équipe Toro Rosso avec pour coéquipier Sébastien Bourdais. La première version de la voiture ne convient pas spécialement à Vettel qui souffre également d'une forte malchance : il abandonnera les quatre premières courses dont trois fois dans le premier tour ! Mais la nouvelle STR3 introduite à Monaco lui convient à merveille, contrairement à son coéquipier, et Vettel termine en principauté à la cinquième place avant de marquer encore 1 points au Canada. A partir du milieu de l'été, Toro Rosso fera un grand pas en avant, récupérant les pièces validées de Red Bull et en les exploitant mieux. Il termine 8ème en Allemagne, puis 6ème à Valence, avant le Grand Prix d'Italie où Sebastian fera des merveilles. Les qualifs sous la pluie favorisent la Toro Rosso qui vole littéralement et Vettel, à la surprise générale, s'empare de la pole position ! Le lendemain, il s'envole en tête, gère son avance quand la piste s'assèche et remporte la victoire à Monza, au volant d'une voiture qui était une Minardi, 3 ans plus tôt. L'émotion est palpable alors que Vettel rentre un peu plus dans l'histoire en devenant le plus jeune pilote auteur d'une pole, d'un podium et d'une victoire ! Après avoir faillit jouer un rôle déterminant dans la course au titre au Brésil, Vettel porte en fin d'année Toro Rosso à la 5ème place constructeur, puis rejoint la maison mère Red Bull pour la saison suivante, après avoir été la révélation de l'année.

Son transfert s'avère être un excellent choix puisque Red Bull a profité au maximum du changement de règlement 2009 pour devenir extrêmement compétitive. Il confirme dès les premières courses mais se fera deux fois trahir par sa jeunesse : accrochage en Australie et sortie de piste en Malaisie. Il concrétise néanmoins de forte belle manière en Chine en signant la pole et en remportant la victoire sous la pluie : c'est déjà sa seconde victoire en F1 ! Il fait une belle série de podium en été, remporte une autre victoire à Silverstone et se place, malgré un coup de mou après le milieu de saison, comme un prétendant sérieux au titre. La Red Bull dominera la fin de saison et Vettel sera celui qui marquera le plus de points sur les 4 dernières manches avec deux autres victoires au Japon et sa démonstration d'Abu Dhabi. Malgré tout, cela ne suffira pas à combler le retard sur Button, beaucoup plus régulier sur la saison, et Vettel termine finalement vice-champion, le plus jeune pilote à finir à ce niveau et se place comme un prétendant très sérieux pour le titre dans le prochain exercice.