Vettel aussi talentueux que Senna ?
Dans le paddock depuis la fin des années 1980, Giorgio Ascanelli a connu de nombreux pilotes et se prête au périlleux exercice de la comparaison intergénérationnelle.
A quelques jours du dix-septième anniversaire de la mort d’Ayrton Senna, le directeur technique de Toro Rosso livre son sentiment sur celui qu’il considère comme l’égal du Brésilien : « J’ai beaucoup de chance. Deux fois dans ma vie, j’ai côtoyé la perfection : d’abord avec Senna et ensuite avec Vettel ».
Après deux saisons passées chez Benetton aux côtés de Nelson Piquet, Giorgio Ascanelli fut recruté par McLaren en 1992, à la demande de Gerhard Berger avec qui il avait travaillé chez Ferrari (de 1987 à 1989).
Durant cette période, l’ingénieur italien a collaboré avec Senna jusqu’au départ de ce dernier chez Williams. Il avait pu assister, entre autres, au Grand Prix de Donington 1993, où le Pauliste avait sans doute réalisé l’une des plus belles courses de sa carrière.
De retour chez Ferrari en 1995, il y resta quelques saisons avant de rejoindre Maserati en tant que directeur du département compétition. Il revint à la Formule 1 au milieu des années 2000 pour s’installer chez Toro Rosso. C’est en sa qualité de directeur technique qu’il a épaulé Sebastian Vettel lors des saisons 2007 et 2008, assistant au premier succès du jeune allemand sous la pluie de Monza.
Outre cette flatteuse comparaison, Giorgio Ascanelli se livre ensuite à une autre analyse : « Avec Michael [Schumacher], c’était différent, car nous avons dû travailler plus dur pour le faire réussir que Senna et Vettel », faisant référence aux premières années de celui qui deviendra le « Kaiser » chez la Scuderia Ferrari.
Ces déclarations font écho aux propos tenus par le même Ascanelli après le sacre de Vettel en novembre dernier : « On ne sait jamais combien de championnats un pilote peut gagner. Pour citer Ron Dennis, remporter un championnat est relativement facile, mais être constamment au top est rudement difficile. Je pense que Sebastian a la volonté de le faire. Il va être un grand concurrent, et pour longtemps. »
D’autres noms de la F1 n’ont pas manqué de donner leur sentiment sur le natif de Heppenheim : quand Berger voit en Vettel « le meilleur pilote de la grille », Mika Hakkinen lui attire l’attention sur la grande « confiance » suscitée par le titre et le fait « qu’il ne s’agit plus d’un poids sur [ses] épaules, lui permettant de se concentrer sur les détails. »
Pour rappel, le pilote allemand en est à 12 victoires et 18 poles en 65 Grand Prix disputés pour trois écuries : BMW (1 GP), Toro Rosso (1 saison et demi) et Red Bull (3 saisons).
Ayrton Senna, lorsqu’il avait atteint ce total, comptait 7 victoires et 19 poles et avait lui aussi couru pour trois équipes différentes : Toleman (1 saison), Lotus (3 saisons) et McLaren (3 GP).
