Il y a 50 ans, l’unique et folle victoire de Vittorio Brambilla en Autriche
Le 17 août 1975, lors du Grand Prix d'Autriche, les spectateurs ont pu assister à l'une des scènes les plus insolites de la Formule 1. Le vainqueur a passé la ligne d'arrivée en marche arrière et a bouclé son tour d'honneur dans une voiture en grande partie endommagée.

On le dit souvent. Il ne faut jamais célébrer trop tôt. Il y a 50 ans, jour pour jour, Vittorio Brambilla aurait bien pu en faire les frais. Après avoir mené le Grand Prix d’Autriche, le natif de Monza s’apprêtait à fêter sa victoire en levant les bras au ciel. Mais sa March est partie en aquaplaning et est allée taper les rails de protection. Sa monoplace a été fortement abîmée. Peu importe, le Gorille de Monza a bouclé son tour d’honneur avec cette voiture défigurée.
Malgré cette scène aussi drôle qu’insolite, l’Italien a passé la ligne d’arrivée en vainqueur. Et surtout en marche arrière. Ce succès est une grande première dans l’histoire de la Formule 1 puisqu’il s’agit ici de l’unique succès du pilote. Une victoire acquise dans des conditions terribles et loin d’être idéales.
Cette saison 1975 est dominée par un homme : Niki Lauda. Une nouvelle fois en pole position, rien ne pouvait, sur le papier, empêcher le local de l’étape de s’imposer. Mais une forte pluie est venue s’abattre sur l’Österreichring, devenu aujourd’hui le Red Bull Ring.
Le départ a été décalé pour les commissaires. Mais même avec cette précaution, la piste était totalement détrempée au moment de lancer l’épreuve. Dans ces conditions, Vittorio Brambilla a exploité tout le potentiel – pourtant limité – de sa March pour dépasser les références de l’époque : Niki Lauda, James Hunt, Clay Regazzoni, Patrick Depailler…
Lors de la 19e boucle, l’Italien a pris les commandes de l’épreuve et ne les a plus lâchées. Face au déluge qui s’abattait sur le circuit, la direction de course a pris une décision rare à l’époque : l’arrêter avant son terme. Ainsi, au 29e tour, le drapeau à damier a été présenté, offrant là un podium tout aussi original.
En plus de la première victoire de Vittorio Brambilla, on retrouvait à ses côtés Tom Pryce, qui signait là son premier podium, ainsi que James Hunt, qui offrait à Hesketh son septième et dernier trophée.
La situation n’a pas profité à Niki Lauda puisqu’il aurait pu être sacré champion du monde sur ses terres. Mais le demi-point de sa sixième place était insuffisant. Avec 17,5 unités d’avance et encore 18 points à distribuer, il fallait attendre Monza pour le voir remporter le titre mondial.