Barrichello veut repenser le format des qualifications

Il y a quelques semaines, dans les colonnes du journal italien La Repubblica, Jarno Trulli affirmait que la faible durée de vie des pneus Pirelli avait eu raison de l’intérêt des qualifications.

Après le Grand Prix d’Espagne, l’italien confirme son point de vue, dans le même quotidien : « Les pilotes sont davantage concentrés sur le fait de préserver un train de pneus que de faire un tour rapide, et, en course, la raison saute aux yeux. Qui a plus de pneus, l’emporte. »

En effet, après avoir souffert de la défaillance de ses pneus en Malaisie, Lewis Hamilton avait décidé, en Chine, de sacrifier ses chances de pole position en se qualifiant sur un seul et unique relais, économisant ainsi un train de pneus neuf qui lui avait permis, en partie, de triompher le lendemain. Trois semaines plus tard, après s’être porté tous deux en tête de la feuille des temps en début de Q3, les pilotes Red Bull décidèrent de s’abstenir d’un deuxième relais, au risque de voir Lewis Hamilton ou Nico Rosberg déloger Mark Webber de la première ligne. En course, cette stratégie s’était avérée payante pour l’australien qui avait réussi à prendre la mesure de Fernando Alonso, en fin de course, en pneus tendres, neufs, là où l’espagnol était chaussé de pneus rodés.

Selon Rubens Barrichello, « certaines grosses équipes pourraient sérieusement songer à utiliser les pneus durs en qualifications, tombant en 16ème ou 17ème position, et bénéficier de trois trains de pneus tendres neufs pour la course. En fonction de la piste, cela pourrait s’avérer être la meilleure solution. »

Ainsi, en Espagne, bien que qualifié en dernière place sur la grille, Nick Heidfeld avait pu remonter une bonne partie du peloton et terminer la course en 7ème position, grâce aux trois trains de pneus tendres neufs inutilisés, la veille, en qualifications. Mark Webber avait connu le même destin en Chine après avoir échoué à se qualifier en Q2 avec ses pneus durs, bénéficiant de tous les pneus tendres, neufs, disponibles pour remonter, en course, jusque sur la 3ème marche du podium.

Plusieurs solutions pourraient être envisagées pour redonner de l’intérêt aux qualifications, que ce soit en modifiant l’allocation des pneus – actuellement 11 trains pour tout le week-end dont trois trains de pneus durs et trois trains de pneus tendres pour la qualification et la course – ou en attribuant des points en qualifications afin d’inciter les pilotes et écuries à jouer le jeu.

Pour Rubens Barrichello, il faudrait tout simplement repenser le système de qualifications : « Les pneus sont différents de ceux que nous avions l’année dernière, alors ça vaudrait le coup d’étudier un changement de format de qualifications, bien que je pense qu’il soit très bon » déclare le brésilien qui envisage un retour à l’ancien format où les pilotes s’élançaient pour une série de trois tours : un tour lancé pour deux tours de sortie et d’entrée des stands.

« Je pense que le format était plutôt bon ces dernières années, mais nous ne faisons qu’un relais désormais, alors ça vaut le coup de voir s’il n’y aurait pas autre chose à faire l’année prochaine. »