La restructuration technique continue chez Ferrari
Alors que l'on apprend qu'Aldo Costa occupera des fonctions dans le département voitures de series de Ferrari, la pression reste constante sur la direction technique actuelle alors que de nombreux noms circulent à Maranello, à commencer par celui de Jon Iley.


Comme nous vous l’annoncions la semaine passée, Aldo Costa a, selon la version officielle, renoncé à ses fonctions de Directeur Technique de la Scuderia Ferrari. Cette dernière affirmait alors que l’ingénieur italien prendrait « de nouvelles fonctions au sein de l’entreprise ».
Selon le journal allemand Auto Motor und Sport, Aldo Costa aurait ainsi été muté au département ‘voiture de séries’ de Maranello et ceci avec le même salaire que celui qu’il touchait dans ses précédentes fonctions, au moins jusqu’à l’échéance de son contrat qui prendra fin dans deux ans.
Joan Villadelprat, qui avait rejoint la Scuderia en 1987, en provenance, tout comme John Barnard, de McLaren, avertissait juste après le Grand Prix d’Espagne : « La pression sur Ferrari, en ce moment, est brutale. […] Les choses doivent changer, c’est évident. Mais ils doivent à tout prix éviter de couper des têtes, une réaction typique chez Ferrari quand les choses ne se passent pas comme prévues. Au lieu de ça, ils doivent consolider l’équipe technique et les mettre en confiance pour qu’ils continuent de faire leur travail » confiait ainsi l’espagnol, quelques jours à peine avant la ‘démission’ d’Aldo Costa, en affirmant que, selon lui, la Scuderia avait « besoin de plus de temps. »
Au lendemain du débarquement de l’ingénieur italien, Villadelprat tenait le même discours, dans les colonnes du quotidien AS : « Dans une société comme Ferrari, vous ne pouvez pas céder à la panique. Après cinq courses, ce n’était pas le moment de faire de gros changements mais la pression était trop grande. »
Raul Romojaro, journaliste pour le quotidien espagnol, avait d’ailleurs fait état d’une discussion animée entre Emilio Botin, PDG de Santander, sponsor de Ferrari, et Stefano Domenicali. Le démenti de Ferrari avait alors été cinglant : « Quelqu’un en Espagne, souffrant peut-être d’une insolation, a inventé une histoire de science-fiction par rapport à une soi-disant discussion, dans les stands qui aurait eu lieu samedi après-midi après la séance de qualification, entre le team principal de la Scuderia Ferrari Marlboro, Stefano Domenicali, et le président de Santander, Emilio Botin. »
Toujours est-il que, selon Joan Villadelprat, « continuer sans Costa est, sans doute, une mesure contre-productive parce que c’est le même homme qui, l’an passé, a produit une fantastique voiture pour Ferrari. »
Pour Fernando Alonso, cependant, « quand les choses se passent mal, il faut faire quelque chose. » Le pilote espagnol, qui a prolongé son contrat avec Maranello jusqu’en 2016, confiait dans les colonnes d’Auto Motor und Sport : « J’ai toute confiance en ceux qui ont pris cette décision. Maintenant, il nous faut revoir l’organigramme assez vite afin de perdre le moins de temps possible. »
Aldo Costa ne pourrait d’ailleurs pas être le seul à payer le prix du début de saison mi-figue, mi-raisin de la Scuderia. Stefano Domenicali, lui-même, dans La Gazetta dello Sport, reconnaissait que sa tête pouvait également tomber : « Bien sûr, je suis responsable et je vais essayer de résoudre nos problèmes du mieux que je peux, mais si les choses ne se passent pas bien, alors, c’est normal que le responsable en paye le prix. » L’italien confiait cependant ne pas s’inquiéter et savoir la règle du jeu, reconnaissant que la décision revenait à quelqu’un « au-dessus [de lui]. »
Cela ne l’empêcha cependant pas de mettre la pression sur Nikola Tombazis, responsable du développement aérodynamique, qui « devra essayer de venir avec un projet gagnant » pour 2012. Le magazine italien Autosprint affirme d’ailleurs que Ferrari pourrait débaucher Jon Iley, mécontent de son sort actuel chez McLaren Mercedes, pour épauler l’ingénieur grec. Le britannique, qui a travaillé chez Jordan et Renault avant de rejoindre le Scuderia en 2004 en tant que chef aérodynamicien, pourrait donc revenir dans l’écurie qu’il avait quittée après l’échec de la F60. Cet ingénieur aérodynamicien, spécialiste de l’analyse des données en soufflerie, pourrait ainsi être reçu comme le sauveur par une écurie à la peine dans ce secteur, et permettre, également, à Nikola Tombazis de se concentrer uniquement sur le design de la future monoplace de Maranello.
De son côté, Auto Motor und Sport affirme que Tim Densham, chef designer de Lotus Renault Grand Prix et Jon Tomlinson, récemment remercié par l’écurie Williams, auraient été contactés par l’écurie italienne, alors que les noms de Rob Marshall et Peter Podromou, anciens collègues de Pat Fry, aujourd’hui ingénieurs chez Red Bull Racing, circuleraient également du côté de Maranello.