Martin Whitmarsh ne se sent pas menacé chez McLaren
... même s'il reconnait sentir la pression peser sur ses épaules après un Grand Prix à domicile décevant.


Pour une écurie réputée pour son excellence et pour son approche, à la limite du clinique, de la Formule Un, le Grand Prix de Grande-Bretagne n’a pas vraiment été à la mesure de la réputation de McLaren. Après avoir été l’une des principales victimes du changement de règlementation sur les échappements, rappelant à tous l’état de forme de l’écurie lors des essais de pré-saison, les hommes de Woking se sont illustrés, en qualifications, par leur choix d’envoyer Lewis Hamilton faire un relais en pneus usagés, en Q3, sous des conditions changeantes, avant de passer des pneus neufs que le pilote britannique n’a pas pu exploiter à cause d’une averse, le reléguant à une lointaine 10ème place sur la grille.
En course, les mécaniciens se sont précipités lors de l’arrêt de Jenson Button qui est reparti sans que sa roue avant droite n’ait pu être fixée par le mécanicien, mais aussi en demandant à Lewis Hamilton, en marche pour un potentiel podium, de baisser le rythme suite à une alerte sur sa consommation de carburant.
« Ce n’est pas l’un des meilleurs Grand Prix que j’ai vécu,» concède le Team Principal de l’écurie McLaren. « Pour un pilote de course, c’est difficile d’économiser du carburant. C’est contre-nature de leur demander de ralentir. La voiture est également devenue plus difficile à piloter alors que les pneus et les freins refroidissaient », ce qui n’a pas empêché Lewis Hamilton, de conserver, de haute lutte, la quatrième place.
Ce camouflet, à domicile, a ainsi amené les médias d’outre-Manche à s’interroger sur l’avenir de Martin Whitmarsh à la tête de l’écurie, où il succède à l’incontournable Ron Dennis depuis 2009, la presse anglaise faisant preuve d’une dureté que ne renierait pas la presse italienne au lendemain d’une défaite de Ferrari à Monza.
Si Martin Whitmarsh admet sentir la pression peser sur ses épaules, il s’assure cependant « confiant » sur ses chances de garder son travail. « Je suis redevable devant le conseil d’administration, pas seulement Ron Dennis [ndlr : président du groupe McLaren], et ils semblent heureux du travail que je fais. »
Mais le Britannique, depuis longtemps critiqué pour son manque supposé de caractère, tout comme peut l’être Stefano Domenicali par la presse transalpine, relativise les possibles tensions qui pourraient exister, selon certains, entre son prédécesseur et lui. « J’ai été ici depuis 23 ans et j’ai travaillé avec Ron pendant 23 ans. Certaines personnes ont pensé que je n’étais qu’un clone de Ron, mais je ne le suis pas. Nous avons une relation intéressante, faite de hauts et de bas, mais elle est solide pour le moment. »
Le Team Principal de McLaren confie d’ailleurs être un partisan de l’auto-critique . « Je suis sévère envers moi-même, peut-être même plus que vous pouvez l’être dans la presse. Mais faire le travail que je fais est une addiction et le succès en Formule Un est cyclique. Nous sommes jugés sur de hauts standards dans cette équipe et c’est quelque chose que j’approuv, » déclare l’intéressé.