Maria de Villota : "Le pire est désormais derrière moi"

Victime d’un terrible accident à bord de la Marussia MR-01 lors d’essais sur l’aérodrome de Duxford, en juillet dernier, Maria de Villota a accepté de revenir sur les suites de son accident dans les colonnes du magazine espagnol ¡Hola! : « Je me souviens de tout, même du moment de l’impact. Lorsque je me suis réveillée à l’hôpital avec tout le monde autour de moi, j’ai commencé à parler en anglais alors que je pensais que c’était un contrôle médical de la FIA. Mon père m’a dit : “Maria, parle espagnol s’il te plaît, ta mère ne comprend pas la moitié de ce que tu dis“ et alors j’ai pris conscience de tout : de ce qu’il s’était passé, d’où j’étais et du pourquoi. »

La pilote espagnole n’est cependant pas ressortie indemne de l’accident de Duxford, perdant l’œil droit et étant contrainte de subir plusieurs opérations de chirurgie esthétique : « Au début, ils avaient couvert mon œil, alors je ne pouvais pas le voir. Le premier jour où je me suis regardée dans le miroir, j’avais 140 points de suture au visage, c’était comme si ils avaient été faits avec une corde de bateau et j’avais perdu mon œil droit. J’étais terrifiée. Je dois prochainement subir d’autres opérations, mais le pire est désormais derrière moi, » confie l’Espagnole même si elle souffre encore de maux de tête et a également perdu l’odorat et le goût.

Si elle admet qu’elle ne sait pas si elle pourra un jour reprendre la compétition étant données les séquelles qu’ont laissé l’accident, elle entend cependant œuvrer à améliorer la sécurité des pilotes afin qu’un tel accident ne puisse plus se reproduire : « Nous voulons tous voir s’il y a des leçons à tirer de ce qu’il s’est passé pour que nous puissions éviter de tels accidents dans le futur. Je veux aider dans le futur et améliorer la sécurité, notamment lors des essais aérodynamiques parce que tout est sous contrôle sur les circuits, mais pas lors de ce genre d’essais. » En effet, pour mémoire, Maria de Villota avait percuté un camion stationné non-loin des installations, somme toute sommaires, qui servaient alors de stand.

Mais Maria de Villota a surtout retenu une grande leçon de vie : « J’ai remporté ma plus belle course, celle pour la vie. Durant la période qui a suivi, j’ai compris beaucoup de choses. Bien que je n’aie plus qu’un œil, je perçois plus de choses que par le passé. D’abord, ma vie était un tourbillon, une lutte incessante contre le chronomètre, tandis que maintenant je réussi à voir la réalité de façon complètement différente. […] Maintenant, ce ne sont plus les dixièmes de seconde qui m’intéressent : j’ai finalement appris à goûter les petits plaisirs de la vie. »