L’évolution de l’avenir de Romain Grosjean : la tentation Haas Grand Prix et une perspective chez Ferrari ?
Les spéculations se sont développées ce week-end autour du futur de Romain Grosjean en Formule 1. Alors que tout laissait croire que le Français porterait en 2016 les espoirs d'un retour de Renault en tant que constructeur, le voici qui semble désormais se diriger vers la nouvelle équipe américaine Haas Grand Prix, et en filigrane, vers le giron Ferrari...


Le couple de longue date formé par Lotus et Romain Grosjean pourrait très bientôt appartenir au passé. En effet, après quatre ans passés chez les Noir et Or (total auquel il faut rajouter ses sept premiers Grand Prix disputés en 2009 pour le Renault F1 Team, basé lui aussi à Enstone), le pilote franco-suisse serait tout proche de quitter le nid.
Comme nous vous l’avions révélé Vendredi, <a href="/f1/actualite/20378-romain-grosjean-a-pris-sa-decision-pour-2016.html" target="_blank" title="">Romain Grosjean a désormais les idées bien arrêtées sur son avenir. </a>
Ses déclarations ont été confirmées et précisées par Cyril Abiteboul. Interrogé hier par Canal+, le directeur général de Renault F1 sous-entend que Romain Grosjean ne fera pas partie de l’aventure d’un nouveau Renault F1 Team, si d’aventure cette équipe venait vraiment à se reformer : « <i>C’est dommage de ne pas avoir pu en parler à temps avec lui, mais nous n’étions pas prêts pour cela. Dans cette affaire, tout est question de timing. Romain est un grand pilote, il mérite une grande équipe.</i> »
Le principal intéressé a d’ailleurs confirmé ses propos dans l’émission <i>Formula One</i> de Canal+: "<i>Je crois que quand on est pilote on aime prendre des risques, ça fait partie de notre métier.</i>", a t-il indiqué.
"<i>Aujourd’hui je suis plutôt content du choix que j’ai fait, j’ai regardé toutes les options possibles. À un moment donné, il faut savoir avancer et dire "allez j’y vais". Je n’en dirai pas plus mais dans ma tête c’est très clair, et je suis content du choix que j’ai fait.</i>" Présent à ses côtés, Alain Prost a d’ailleurs abondé dans son sens tout en lui souhaitant bonne chance dans son nouveau projet.
Pourtant, un tel dénouement paraît étonnant au vu de la situation des derniers mois.
<b>L’évolution de la situation : d’un espoir d’un retour de Renault… </b>
La situation semblait s’orienter vers un partenariat Renault-Grosjean au cœur de l’été. Le pilote n’avait d’ailleurs pas caché son impatience au sujet du retour de Renault en tant que constructeur, même s’il ne s’était privé de le critiquer ouvertement quand le moteur français le trahissait en qualifications ou en courses : «<i>Si Renault revient, cela peut-être une très belle aventure. </i>» Le Français se prêtait même devant les caméras de Canal+ à un jeu fictif de séduction pour inciter Carlos Ghosn, président-directeur général du groupe Renault, à valider ce retour.
Mais justement, la décision finale semble se faire désirer.
<b>… à un manque inquiétant de garanties : un rachat de Lotus par Renault incertain et tardif ?</b>
Romain Grosjean était donc pressenti pour être dans le line-up du retour de Renault si le rachat de Lotus se confirmait. Sa nationalité française et ses performances étaient ses atouts majeurs. Rappelons aussi que Grosjean est sponsorisé par Total, entreprise pétrolière française. Ses performances également lui confèrent déjà une réputation solide dans le paddock (10 podiums au total dont quatre lors des six derniers Grand Prix de la saison 2013). Son coup d’éclat à Spa cette saison rappelle à ce titre son niveau de compétitivité.
Mais les discussions de Lotus avec Renault semblent s’enliser. Carlos Ghosn n’a toujours pas confirmé officiellement le rachat de l’équipe basée à Enstone. Parmi les points de blocages, Lotus est toujours criblée de millions de dettes (environ 25 millions), qui la menace à tout moment d’une liquidation judiciaire. Mais Renault ne veut pas éponger le déficit entier. De plus, Renault veut être considéré dans la catégorie des constructeurs historiques, au même titre que Ferrari, Mercedes ou Mclaren et percevoir, par conséquent, une généreuse prime versée par la FOM.
Hier, Cyril Abiteboul précisait pourtant que «<i>nous nous rapprochons vraiment d’une forme de conclusion.</i>» Mais quelle est-elle ? «<i>Nous continuons d’aider Lotus, comme ça a été écrit, pour les maintenir à flot. On est très près d’une conclusion mais pour l’instant, je n’ai rien à confirmer sur le sujet. </i>» a répondu ce dernier.
<b>Conséquence directe de ces hésitations : Romain Grosjean se rapproche de la nouvelle équipe Haas F1 Team… et de la Scuderia Ferrari !</b>
Lotus est donc toujours actuellement en grande difficultés financières et ne sait pas où en elle sera l’an prochain. Premier signe, la prolongation hâtive de contrat de Maldonado chez Lotus. Rappelons que le Vénézuélien verse un généreux chèque à son équipe par l’intermédiaire de la compagnie pétrolier PDVSA pour pouvoir obtenir son volant.
Ce flou artistique a certainement amené Romain Grosjean à refuser une prolongation de contrat avec son équipe actuelle. Les deux parties ne se seraient pas entendues sur la durée d’un nouveau contrat, alors que l’actuel court jusqu’à la fin de l’année.
De ce fait, de nouvelles options ont été étudiées. Et les sources bien placées révèlent que le pilote se serait entendu avec les dirigeants de la nouvelle équipe américaine Haas F1 Team pour la saison 2016. Grosjean révélait d’ailleurs dans le paddock du Grand Prix d’Italie : «<i>Haas représente une option intéressante pour se rapprocher de Ferrari. Ma priorité va vers Renault, mais il ne faudrait plus trop tarder…</i>» Justement, Haas recherche un pilote expérimenté pour porter son projet. Au vu du plateau actuel et après la prolongation de Nico Hulkenberg, c’est donc Grosjean qui semble le mieux correspondre au profil-type, ce que n’a pas manqué d’ailleurs de souligner Gunther Steiner, dirigeant de l’écurie américaine.
Ce nouveau deal peut néanmoins paraître risqué. Le passé récent de la Formule 1 nous montre que les nouvelles écuries ont toujours eu du mal à remonter la grille. Et même quant une écurie comme Mclaren s’associe à son ancien partenaire historique Honda, les débuts sont aussi difficiles.
Mais Haas va se lancer dans la grande aventure de la Formule 1 avec un moteur Ferrari. Les deux parties ont d’ailleurs signé un contrat de partenariat sur plusieurs années, impliquant notamment une étroite collaboration sur le plan technique. En signant pour cette écurie, Romain Grosjean voit plus loin: il intègre la galaxie Ferrari afin de se placer au mieux lorsque un baquet se libérera, très probablement celui de Kimi Räikkönen à la fin de la saison 2016. Une position de choix lui serait même réservée dans la course à ce fameux baquet rouge.
Dés cet été, Grosjean a d’ailleurs admis avoir discuté avec Ferrari : «<i>Le paddock est un espace très restreint donc vous pouvez toujours parler à n’importe qui. Le motorhome Ferrari n’est jamais bien loin du nôtre !</i>»
Ainsi, nous sommes proches d’une annonce qui va changer radicalement la carrière de Romain Grosjean. Après avoir connu des hauts et des bas chez Lotus, notre représentant français semble tourner le dos à l’univers Renault pour mieux rêver d’une combinaison rouge. Le monde de la Formule 1 étant néanmoins souvent surprenant, il s’agit encore d’attendre le communiqué officiel afin de valider toutes ces hypothèses…