Philippe Sinault : « les discussions continuent »

Pour Alpine, la transition du LMP2 vers l’Hypercar n’a pas été des plus satisfaisants dans les troupes. Le directeur de l’écurie Signatech, en charge du programme Alpine, Philippe Sinault, ne gardera pas forcément un grand souvenir de cette saison 2023.

Un seul podium a été décroché, à Monza, avec la N°36 (Canal/Vaxivière/Milesi) et cette même voiture a fait une remontée exceptionnelle vers la 4e place, en étant même dans le coup pour la victoire pendant un moment aux 24 heures du Mans.

« C’est forcément une saison mitigée, car quand on s’appelle Alpine, on a toujours de l’ambition », abonde Philippe SInault. « On a été en deçà de ce qu’on pouvait montrer. Donc il nous faudra conclure de la meilleure des manières, en confirmant la bonne dynamique qu’on a entamée depuis Le Mans. »

Ce qui a manqué aux N°35 et N°36 cette saison ? Le rythme sur un tour rapide. En endurance, la pole position n’est pas une valeur sûre, mais un plateau aussi serrée en LMP2 nécessite de pouvoir bien se placer sur la grille. Même si le rythme de course est bon. Mais une course de huit heures rend toute relative la position après les qualifications.

Les premiers essais libres ont vu la pluie retarder le travail sur le rythme en course, ce qui a pu être fait sur la deuxième séance. La troisième, elle, dont nous vous ferons le compte-rendu, a été faite plutôt discrètement.

Ainsi, ces 8 Heures de Bahreïn seront l’occasion de clore le chapitre en beauté, plutôt que de préparer l’entrée en lice parmi les Hypercar.

« La catégorie reine proposera un challenge drastiquement différent de celui des LMP2. La conduite n’est pas la même, le niveau n’est pas le même et surtout il y aura l’hybride à gérer. »

« Je suis fier des pilotes »

Quel que soit le résultat de ces 8 Heures de Bahreïn, personne ne peut totalement dissimuler toute l’excitation autour de l’arrivée d’Alpine en Hypercar, l’année prochaine.

Certains des pilotes des N°35 et N°36 ont pu tester l’A424, après avoir passé une saison pas forcément évidente au vu des ambitions. « Ils sont tous restés mobilisés, malgré des moments difficiles, et je ne peux que les remercier pour le travail qui a été fait et qui restera à faire. Ils ne sont pas là par hasard et je suis fier des pilotes », sourit Philippe Sinault.

Mick Schumacher, par exemple, a pu tester l’Hypercar à Jerez, en découvrant un monde totalement différent de celui de la F1. Et ce n’était pas pour déplaire au patron de Signatech. « Je ne connaissais pas du tout Mick et c’était une expérience très sympa, un garçon très ouvert d’esprit. On a fait ce test, non pas pour la performance, mais pour voir si l’endurance pourrait lui plaire. »

Pour autant, le choix des pilotes est encore à définir et aucune information ne se concrétise réellement à l’heure actuelle. Mais il faudra soigneusement les choisir, puisqu’affronter tous les nombreux constructeurs en Hypercar ne sera pas une sinécure. « Et ce sera un grand honneur et un grand accomplissement de participer à ce nouvel âge d’or », conclut Philippe Sinault.