« Tout est différent ici » : Hamilton découvre l’univers Ferrari
Lewis Hamilton se confie sur ses premières semaines chez Ferrari. Le septuple champion du monde, qui a fait sa première apparition officielle en rouge hier, à Londres lors du lancement de la saison 2025 de Formule 1, évoque son adaptation, sa relation avec Leclerc et son apprentissage de l'italien.

Lewis Hamilton a officiellement commencé son aventure en rouge. Après avoir fait ses premiers tours de piste à Fiorano et Barcelone, le septuple champion du monde s’est exprimé pour la première fois dans un entretien publié par Ferrari hier lors de la présentation des livrées F1 2025 à l’O2 Arena de Londres.
Pour Hamilton, rejoindre Ferrari représente l’accomplissement d’un rêve qu’il croyait inaccessible. « Aujourd’hui est un grand jour pour moi. C’est la première fois que je vais participer à une présentation de voiture avec la Scuderia Ferrari HP. Honnêtement, c’est quelque chose que j’attendais depuis très longtemps », confie-t-il.
Le Britannique, visiblement impressionné, ajoute : « C’est un moment vraiment excitant, car on voit à quel point chaque personne est passionnée et engagée. Réaliser que l’on partage le même rêve avec toutes ces personnes et que l’on fait désormais partie du rêve de chacun, c’est assez unique. »
Une équipe passionnée et dévouée
Ce qui a particulièrement marqué Hamilton lors de ses premières semaines chez Ferrari, c’est l’atmosphère qui règne au sein de cette écurie. Sa découverte de l’usine et des personnes qui y travaillent a dépassé ses attentes : « L’ampleur de l’équipe, sa taille, et la passion qu’on ressent en y entrant, c’est quelque chose de réel, presque tangible », explique-t-il. « Ces derniers jours, nous avons travaillé ici jusqu’à 22 h, et personne ne semblait vouloir rentrer. Tout le monde est tellement investi, et nous avons une courbe d’apprentissage très exigeante à franchir ensemble. »
Cette ambiance de travail intense mais stimulante semble avoir revitalisé le pilote de 40 ans. Après une saison 2024 difficile chez Mercedes, Hamilton a retrouvé un enthousiasme qu’il avait perdu : « Je savais que j’avais besoin de quelque chose de nouveau, d’un nouveau défi. En arrivant ici, j’ai réalisé à quel point j’en avais besoin et à quel point ça faisait du bien. Je me promène littéralement avec un grand sourire chaque jour en venant travailler. C’est revitalisant », admet-il.
Une courbe d’apprentissage intense
Depuis son deuxième jour à Maranello, Hamilton travaille étroitement avec les ingénieurs Ferrari pour comprendre les spécificités de sa nouvelle équipe et pour faciliter leur connaissance mutuelle dans les plus brefs délais : « Ici, tout est vraiment différent. Je me souviens que lorsque je suis passé de McLaren à Mercedes, c’était un grand changement, mais il y avait quand même le moteur Mercedes, donc certaines choses restaient familières. En arrivant en Italie, en revanche, tout est différent », explique-t-il.
Le pilote britannique a été également impressionné par l’engagement de ses nouveaux collègues : « Travailler avec tout le monde ici a été incroyable jusqu’à présent. On sent que chacun est extrêmement motivé, déterminé et pleinement engagé. »
Contrairement à Mercedes, où les départements châssis et moteur étaient séparés (Brackley et Brixworth), Ferrari centralise toutes ses opérations sur un seul site, ce qui facilite la communication. Hamilton en a profité pour maximiser son temps d’apprentissage, alternant entre sessions de simulateur, réunions avec les ingénieurs et discussions avec l’équipe aérodynamique.
Une relation prometteuse avec Leclerc
L’une des questions les plus intéressantes concernait sa relation avec son nouveau coéquipier, Charles Leclerc. Hamilton s’est montré optimiste quant à leur collaboration : « Travailler avec Charles se fait naturellement, sans le moindre problème. Évidemment, je savais que j’allais venir ici, mais même avant l’annonce, on échangeait déjà les week-ends de course. Il y a toujours eu un respect mutuel entre nous », souligne-t-il.
Les deux pilotes partagent également des intérêts communs en dehors de la piste : « Il aime jouer du piano, et il joue clairement mieux que moi. Mais on aime tous les deux la musique et on s’intéresse à la mode. En dehors de la course, on a donc des sujets de discussion en commun. », dit-il en souriant, tout en reconnaissant tout ce qu’il a appris jusqu’à présent.
Le champion britannique anticipe une relation constructive mais aussi amusante : « Je sais qu’on va forcément faire quelques bêtises et bien s’amuser pendant notre temps ici. […] Je sais qu’en cette année, on va sûrement se pousser mutuellement et avancer ensemble en tant que coéquipiers pour essayer de mener cette équipe vers les avant-postes. »
L’apprentissage de l’italien et immersion culturelle
Le septuple champion du monde s’est également lancé dans l’apprentissage de l’italien, tentant même quelques phrases lors de son interview : « Sono felice di iniziare questa nuova avventura con voi in Ferrari. Sono molto emozionato », qui veut dire : « Je suis heureux de commencer cette nouvelle aventure avec vous chez Ferrari. Je suis très ému. », dit-il en souriant, en admettant que c’est tout ce qu’il a appris pour l’instant.
Son affection pour l’Italie remonte à ses années de karting, comme il le raconte : « Lorsque je courais en Italie, en karting, à l’âge de 13 ans, de 1997 à 2001, je voyageais beaucoup en Italie, et c’était probablement ma période préférée de ma vie jusqu’à ce moment-là. » Ces souvenirs positifs alimentent son désir de s’immerger dans la culture italienne : « Je veux vraiment m’impliquer de plus en plus dans la culture italienne. Je regarde déjà les endroits que je pourrais visiter. Et je demande toujours aux gens ici, par exemple, où se trouve la meilleure nourriture italienne. »
Une nouvelle voiture, un nouveau défi
Après la présentation officielle à Londres, Hamilton, Leclerc et Vasseur se sont immédiatement envolés pour l’Italie afin de participer au lancement de la SF-25 aujourd’hui à Maranello, après ces débuts sur la piste de Fiorano. Cette monoplace représente un moment particulier pour Hamilton : « Cette voiture, ce sera ma voiture et celle de Charles. J’ai conduit quelques anciennes voitures qui étaient conçues pour d’autres pilotes, mais celle-ci a été pensée pour Charles et moi. Rien que ça, c’est vraiment génial », s’est-il enthousiasmé. Les caractéristiques de la Ferrari, notamment sa configuration de suspension et son comportement en virage, diffèrent considérablement de la Mercedes, ce qui pourrait mieux convenir au style de pilotage naturel d’Hamilton, particulièrement agressif au freinage.
Avec moins d’un mois avant le début de la saison en Australie, Lewis Hamilton dispose encore de temps pour peaufiner son adaptation, notamment avec les essais de pré-saison à Bahreïn du 26 au 28 février. Le pilote britannique reste toutefois confiant sur sa progression au sein de sa nouvelle équipe : « J’ai apprécié les essais que nous avons eus. J’ai poussé la voiture jusqu’à ses limites aussi rapidement que possible, car je n’ai que quelques jours, et je peux dire que j’y suis parvenu. Ça a été vraiment amusant, chaque semaine a été tellement différente. Il reste encore un long chemin à parcourir avec de nombreux défis, c’est certain, mais je pense qu’on a couvert tout ce qu’on pouvait dans le temps limité qu’on a eu jusqu’à présent. »