« Pour moi, c’est une course à part » : Sébastien Bourdais parle de son lien avec Le Mans
Le pilote Cadillac va une nouvelle fois revenir sur ses terres pour disputer les 24 Heures du Mans. Le Français court encore après une première victoire au général, mais il semble résigné à l'idée de l'obtenir.

S’il y a bien un homme qui doit connaître cette piste par cœur, c’est bien lui. Manceau d’origine, cette immense bande d’asphalte, il l’a parcourue un bon nombre de fois. Que ce soit dans sa voiture de tous les jours ou bien dans l’un des bolides engagés en compétition.
Et pourtant. À l’aube de sa 18e participation aux 24 Heures du Mans, Sébastien Bourdais attend toujours sa victoire sur ses terres. On pourrait bien lui compter son succès en 2016 avec la Ford GT, mais la victoire de classe n’a pas la même saveur que le général.
Cette année, à bord de sa Cadillac, le doyen du plateau Hypercar pourrait mettre à profit son expérience. Couplée à celle de Jenson Button et d’Earl Bamber, cela pourrait faire des miracles. Mais pour cela, il faudrait que la voiture américaine gagne en performance. Car depuis le début de la saison, sauf au Qatar, ça n’a pas été glorieux. On peut créditer la sixième place à Spa, mais cette épreuve a donné quelques résultats surprenants grâce aux faits de course, aux pénalités et aux stratégies complètement décalées.
Pas question d’arrêter
« Tout le monde veut gagner Le Mans, évidemment. Pour moi, c’est une course à part, je suis né ici. Mais ça fait un moment que j’ai accepté que Le Mans choisit son vainqueur. Je l’aurai peut-être un jour sur mon palmarès… Ou peut-être pas. Tu peux vouloir encore plus fort, tenter encore davantage… Ça ne change rien. Aujourd’hui, j’essaie surtout de profiter de l’instant. Le contexte est exceptionnel : je fais partie d’un programme officiel, je reviens au Mans à 46 ans, je suis encore compétitif, je me bats pour la pole… c’est fantastique », s’est réjoui le Manceau auprès de nos confrères d’Endurance 24.
Malgré son envie de gagner et les qualifications brillantes de la saison passée dans la Sarthe, le Tricolore s’avoue un peu vaincu. Il admet ne plus penser réellement à la quête du trophée du vainqueur. « Je n’en fais pas une affaire personnelle. »
Malgré ses 46 ans, Sébastien Bourdais n’a pas le souhait de raccrocher le casque. Il se sent encore performant et veut honorer la confiance que le constructeur américain a placée en lui. De là à le revoir les éditions suivantes ?
« Dans le sport auto, tu n’es jamais que aussi bon que ta dernière course. On peut t’encenser un jour et t’oublier le lendemain. C’est comme ça. On tolère sans doute moins d’erreurs chez les vétérans que chez les jeunes, et c’est normal. Mais tant que j’ai la chance de vivre des opportunités comme celle-là, je ne vais certainement pas m’en plaindre. Le but c’est de ne pas avoir de regrets. Ne pas te dire que tu as oublié un détail, que tu as laissé une pierre non retournée. Mais pour le reste… ça reste la course. Et il y a énormément de choses que tu ne maîtrises pas. C’est comme ça. »