Mick Schumacher en plein doute
F1. Le pilote allemand de l’écurie Haas souffre de la comparaison avec son coéquipier Kevin Magnussen. Une situation difficile pour le fils de Michael qui doit vite trouver des solutions pour rebondir.
Günther Steiner a beau défendre son pilote lors de chaque point presse, les faits sont là. Mick Schumacher est en difficulté cette saison et n’arrive pas à s’extirper de la seconde partie du peloton. Avec zéro point au compteur après quatre Grand Prix disputés cette saison, le pilote de la Haas numéro 47 est le seul pilote titulaire dans ce cas de figure avec Nicholas Latifi, si l’on exclut l’intérim de Nico Hülkenberg à Sakhir et Djeddah.
Contrairement à la saison dernière où il débutait en Formule 1, les attentes entourant Schumacher sont grandes en 2022. Avec une année d’expérience et une monoplace dont le développement a débuté très en amont du début de saison, il était légitime de s’attendre à de meilleures prestations de la part de l’ancien coéquipier de Nikita Mazepin.
Avec comme meilleur résultat une onzième place lors de la manche d’ouverture à Bahreïn, le bilan après quatre courses est maigre lorsqu’on le compare à celui de son nouveau voisin de garage, le Danois Kevin Magnussen. Débarqué dans la monoplace américaine en remplacement de Mazepin quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, l’ex-futur pilote Peugeot en Endurance crève l’écran depuis le début de la saison. La cinquième place obtenue lors du premier Grand Prix de son retour en F1 a fait suite à d’excellents essais hivernaux, et était ainsi porteuse de belles promesses pour la suite.
Neuvième à Djeddah, Magnussen a confirmé son magnifique Top 5 de Bahreïn pendant que Schumacher dut déclarer forfait suite à un violent crash pendant les qualifications (photo ci-dessus). A Melbourne, les Haas sont rentrées dans le rang mais dès le retour de la F1 en Europe à Imola, les monoplaces blanches ont de nouveau performé en terminant toutes les deux dans le Top 10 de la Course Sprint du samedi. De beaux espoirs de points sont alors nés pour le Grand Prix de dimanche mais seul Magnussen est parvenu à scorer en franchissant la ligne d’arrivée en neuvième position.
Englué dans le peloton après une erreur à Tamburello dans le premier tour, Schumacher a conclu son week-end italien en fin de classement. La comparaison avec le fils de Jan est douloureuse pour l’Allemand. Alors qu’en 2021 il bénéficiait de l’effet nouveauté et d’une concurrence interne quasiment inexistante, il doit aujourd’hui montrer qu’il mérite une place en Formule 1 sur le long terme. Champion de Formule 2 en 2020 et membre de la Ferrari Driver Academy, Schumacher dispose du palmarès et des appuis nécessaires pour que son illustre patronyme reste présent encore de longues années sur les grilles de départ. Mais s’il veut un jour progresser dans la hiérarchie des équipes, il devra hausser son niveau de jeu.
Au début de sa carrière en sport automobile sur les pistes de karting, il avait été décidé que le jeune Mick roule avec le nom de sa mère pour éviter que la pression soit trop forte sur ses frêles épaules. Passé en Formule 3 après un passage en Formule 4, il aura mis une année pour apprendre avant de remporter le titre la saison suivante. Ce scénario se répéta en Formule 2 et certains observateurs pensaient, à juste titre, que l’histoire bégayerait à nouveau en F1 avec une saison pour découvrir et une deuxième pour commencer à faire des coups d’éclat. Pour l’instant, ses patrons chez Haas restent patients avec leur protégé. Mais jusqu’à quand ?
Les bonnes performances du moteur Ferrari millésime 2022 doivent permettre aux Haas de se battre pour les points à chaque course. La présence de Magnussen dans le Top 10 lors de trois Grands Prix sur quatre depuis le début de la saison vont certainement élever les ambitions de l’écurie de Kannapolis. Pour lutter face à des écuries comme Alfa Romeo, Aston Martin ou AlphaTauri pour les places d’honneur, Haas aura besoin de bons résultats de la part de ses deux voitures. Si Schumacher reste en retrait, son statut pourrait changer dans l’écurie et Magnussen bénéficierait des dernières évolutions apportées pour maximiser ses chances d’obtenir de bons résultats. Une hiérarchie pourrait alors se mettre en place et elle se ferait au détriment du fils du Baron rouge.
Enfin, les performances actuelles de Schumacher pourraient avoir des effets négatifs sur la suite de sa carrière. Ferrari a de grandes ambitions pour son pilote mais la récente prolongation de Carlos Sainz lui ferme les portes de la Scuderia jusqu’à 2025 au mieux. Quoiqu’il arrive à Maranello, il serait toutefois improbable que le premier choix des troupes de Mattia Binotto se porte sur Schumacher. Comment justifier le recrutement d’un pilote qui n’arrive pas à dominer son coéquipier dans une petite équipe ? Nous n’en sommes pas là. Il reste encore 18 (ou 19 si la Russie est remplacée) Grands Prix à disputer cette saison et Mick Schumacher dispose de tous les ingrédients pour remonter la pente : du talent, le soutien de Ferrari, une voiture performante, et un coéquipier faisant office de référence dans les performances comme dans les réglages.
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