Aston Martin n'y arrive pas, mais cherche des solutions pour 2025
F1. Après une saison 2023 prometteuse, l'écurie britannique vit une campagne 2024 très difficile, marquée par une importante chute de performances. Un rythme insuffisant que l'équipe a encore du mal à comprendre alors qu'elle tente de se préparer au mieux pour 2025.
Quel avenir pour Aston Martin ? L'année dernière, l'équipe de Lawrence Stroll quittait le Grand Prix du Brésil avec un podium grâce à la troisième place de Fernando Alonso, obtenue dans le dernier tour en dépassant Sergio Perez. Un huitième podium de la saison qui démontrait la nette progression de l'écurie, une progression qu'elle espérait poursuivre en 2024. Cependant, malgré un début de saison plutôt intéressant, Aston Martin a progressivement reculé dans la hiérarchie, au point d'être la voiture la plus lente du plateau la semaine dernière au Brésil lorsque la piste était sèche. Une situation qui oblige les pilotes à prendre plus de risques, comme en témoignent les deux accidents durant les qualifications au Brésil.
La voiture la plus lente à Interlagos
Le double champion du monde espagnol est revenu sur la compétitivité restreinte de la voiture au fil des courses, critiquant notamment le manque d'équilibre de la monoplace et des freins anormaux tout au long de la course. « Nous prenons de gros risques, a-t-il déclaré après son accident en Q3. Nous sommes la dixième équipe la plus rapide sur le sec et nous étions P2 en qualifications… ça montre le niveau d'engagement que nous avions. » Malgré tout, l'équipe semble avoir trouvé la cause des problèmes de freins rencontrés par les pilotes le dimanche. Ils sont liés à un changement de configuration au niveau du fond plat, introduit en raison des deux accidents durant les qualifications.
En conséquence, l'écurie est revenue à l'ancien concept de Budapest, adapté pour les circuits à haute vitesse comme à Vegas ou au Qatar, mais moins efficace pour les tracés à faible vitesse comme au Brésil, où Aston Martin envisageait d'utiliser le modèle introduit à Suzuka. Une décision qui a mené à un déséquilibre aérodynamique et à un comportement différent de la monoplace, les pilotes subissant à de multiples reprises des blocages de roues assez inhabituels et des rebonds qui ont mené la vie dure à Fernando Alonso. Une conjoncture qui interroge sur la capacité de l'écurie basée à Silverstone à pouvoir développer efficacement la voiture après deux saisons consécutives où elle a régressé dans la hiérarchie au fil des courses.
Aston Martin cherche à comprendre ses problèmes
Tom McCullough, directeur de la performance d'Aston Martin, a tenu à atténuer les critiques, soulignant que l'introduction de plusieurs configurations de monoplaces n'est pas une nouveauté puisque l'équipe l'avait déjà fait la saison dernière et qu'il s'agit avant tout d'une stratégie pensée depuis le début de l'année afin d'obtenir le maximum de données et de comprendre où trouver plus de performance. « Nous avons eu deux principales philosophies de fond plat cette année, et nous avons développé les deux car elles conviennent à différents types de circuits. Le fond plat que nous avons apporté à Austin visait un compromis entre les deux et était aussi une expérimentation en vue de l'an prochain, » a-t-il expliqué aux médias dans le paddock, rapporté par Autosport.
Aston Martin cherche surtout à obtenir des informations pour l'année prochaine et voit les derniers Grand Prix comme des tests pour identifier la direction idéale pour replacer l'écurie en haut de la grille.
Des difficultés à faire progresser la voiture
Malgré tout, le Britannique est conscient du chemin à parcourir pour retrouver les podiums, d'autant que les ingénieurs ont du mal à apporter des améliorations efficaces tout au long de la saison, avec une voiture qui finit par s'éloigner de la tête de course, à l'image des deux dernières saisons. « La performance est relative. Nous n'avons pas progressé cette année comme nous le souhaitions, donc notre développement par rapport aux autres équipes n'a pas été assez solide, ce qui explique nos difficultés à marquer des points sur tous les types de circuits. »
Des propos partagés par le directeur d'Aston Martin, Mike Krack. « La direction du développement a toujours été claire, et c'est crucial – peut-être plus que les gens ne l'imaginent – mais nous n'avons pas réussi à atteindre les objectifs de performance escomptés et à donner à Lance et Fernando une voiture assez compétitive. Il y a des leçons importantes à tirer de cela. Peut-être avons-nous été un peu trop pressés d'apporter des améliorations sur la piste. Il faut en retenir quelque chose : la qualité plutôt que la quantité. » L'écurie britannique cherche à réparer ses erreurs et semble vouloir mettre en place une nouvelle philosophie, en s'inspirant de McLaren et en cherchant avant tout des évolutions plus efficaces et qui puissent être optimisées au fil des courses.
Une nouvelle ère s'ouvre pour l'écurie britannique
Les récentes arrivées d'Enrico Cardile et d'Adrian Newey, ainsi que le déploiement prochain des nouvelles infrastructures, devraient permettre à l'équipe de Lawrence Stroll de retrouver une certaine compétitivité et une régularité sur toute une saison. Pour Mike Krack, l'équipe avance dans la bonne direction, avec des progrès déjà « encourageants » sur la monoplace 2025. « Il se passe beaucoup de choses en coulisses qui me convainquent que nous allons dans la bonne direction, d'où ma confiance. Nous sommes dans une bien meilleure position que l'an dernier, car nous avons beaucoup appris – tant de nos succès que de nos erreurs. Nous devenons plus rigoureux, nous formulons nos objectifs de manière plus précise et nous posons plus de questions pour mieux faire correspondre nos attentes et nos réalisations. »
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