"Je pense que cela a été beaucoup plus amplifié qu'en réalité" : Oscar Piastri sur les consignes d'équipe chez McLaren
Le pilote australien est revenu sur les consignes d'équipe qui ont animé la saison chez McLaren. Selon lui, avec son coéquipier Lando Norris, ils ont parfaitement géré la situation alors même que le championnat était encore en jeu face à Red Bull et Max Verstappen.


McLaren a retrouvé les sommets. Vingt-six ans après son dernier titre constructeur, l'équipe de Woking a enfin remporté ce trophée après une saison réussie pour l'écurie dirigée par Zak Brown, qui a pu compter sur le travail de ses deux pilotes, régulièrement présents aux avant-postes. Oscar Piastri a conclu la saison en ayant terminé tous les Grand Prix dans les points. Des performances assez similaires entre les deux pilotes ont fini par déclencher l'application des « Papaya Rules », consignes d'équipe indiquant : « C'est ton coéquipier : tu peux te battre avec lui, mais de façon maîtrisée, sans accrochage. »
Un cas mal géré en Hongrie et en Italie
Ces consignes d'équipe ont débuté lors du Grand Prix de Hongrie. Après un début de saison satisfaisant, l'écurie britannique semblait, depuis plusieurs semaines, être l'équipe à battre. En arrivant à Budapest, elle venait d'enchaîner huit podiums consécutifs, d'autant que Red Bull apparaissait plus en difficulté. Alors que la course semblait acquise pour le pilote australien, tout changea au moment du dernier arrêt aux stands. Voulant couvrir la stratégie d'un pilote derrière lui, Lando Norris, alors deuxième, s'arrêta en premier.
Quelques tours plus tard, Oscar Piastri fit de même, mais ressortit derrière son équipier britannique. Dès cet instant, l'équipe informa Lando Norris qu'ils inverseraient les positions avant l'arrivée du Grand Prix. Après plusieurs tours de négociations, le Britannique s'exécuta. Ce jour-là, McLaren signa un doublé, mais subit de nombreuses critiques, notamment pour son incapacité à choisir un pilote à favoriser alors que Lando Norris était devant au championnat.
Lors du Grand Prix suivant, Oscar Piastri termina deuxième, une place devant son coéquipier, après avoir doublé son coéquipier dans la chicane de Roggia lors du premier tour, ce qui renforça le scepticisme sur la gestion de la situation par McLaren. Le directeur de l'écurie, Andrea Stella, avait d'ailleurs indiqué ne pas vouloir introduire de consignes d'équipe, estimant que cela ne correspondait pas à une façon saine de gérer une équipe de Formule 1. Malgré tout, après cet épisode italien, l'ancien ingénieur de course de Fernando Alonso chez Ferrari changea d'avis, estimant que la forme affichée par Red Bull pouvait permettre à McLaren, mais surtout à Norris, de remporter le titre pilote.
Une priorité donnée à Lando Norris après Monza
« Les deux pilotes sont mathématiquement en lice pour le faire [gagner le championnat pilotes], mais Lando est évidemment dans la meilleure position du point de vue des chiffres. Nous nous battons contre Max Verstappen, donc si nous voulons soutenir un pilote, nous devons absolument choisir celui qui est dans la meilleure position. Déjà dans nos conversations avant la course, nous avons reconnu que Lando est dans la meilleure position du point de vue du championnat des pilotes, donc nous aurons des conversations avec Oscar, avec Lando et ensemble, puis nous définirons nos règles d'engagement », avait déclaré Andrea Stella.
Si certains pouvaient craindre des tensions entre les pilotes après les Grand Prix de Hongrie et d'Italie, il n'en était rien. Malgré plusieurs consignes d'équipe exécutées par Piastri, Norris n'a pas réussi à remporter le championnat pilotes. Interrogé par Autosport concernant les consignes d'équipe, le pilote australien s'est montré philosophe, expliquant que les critiques au sujet des « Papaya Rules » étaient infondées, puisqu'elles n'ont pas été souvent utilisées durant la saison, les deux pilotes ayant su gérer la situation dès qu'elle se présentait.
« C'est un peu un piège. Je pense que si j'avais été mieux placé, il n'y aurait pas eu de consignes d'équipe », a admis l'ancien champion de F3 et de F2. « Je pense que cela a été beaucoup plus amplifié qu'en réalité. Il n'y a pas vraiment eu de situation jusqu'à présent où nous avons vraiment eu besoin de les utiliser, pour ainsi dire. Je pense que cela a été une bien plus grande histoire pour tout le monde en dehors de l'équipe. Pour nous, nous savons faire la bonne chose quand il le faut. Mais même sans ces consignes d'équipe plus strictes, nous avons toujours travaillé dans l'idée de faire ce qu'il faut l'un pour l'autre, et je ne pense pas que cela changera jamais. »
Piastri prend du recul
L'Australien a également été interrogé sur sa relation avec Mark Webber et s'il avait demandé des conseils à son compatriote, lui qui avait connu une situation similaire chez Red Bull aux côtés de Sebastian Vettel. « Oui et non. Pas directement, je dirais », a affirmé Piastri. « Je pense que la situation ici chez McLaren est très différente de ce que Mark a vécu dans sa carrière. Il y a peut-être eu des conseils ici et là, et une aide pour l'équipe sur ce qu'il ressentait comme étant des points faibles dans son expérience, et ce qu'il a fait, car pour beaucoup de personnes dans l'équipe, c'est aussi un scénario nouveau. »
« Donc, je pense que ses conseils ont été utiles pour tout le monde, en apportant son point de vue sur ce qu'il pensait être bien ou mal à l'époque. Mais il n'est certainement pas en train de diriger l'équipe en disant 'vous devez faire ceci ou cela'. Même pour moi, il ne dit pas 'n'accepte pas ceci ou cela'. C'est simplement son expérience personnelle, et cela s'arrête plus ou moins là. »
Malgré tout, Oscar Piastri espère avoir suffisamment de rythme la saison prochaine afin d'éviter l'application de consignes d'équipe. Si 2024 était l'année de la confirmation pour l'Australien, 2025 sera peut-être celle de la consécration.
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