Lindblad bientôt en F1 ? La FIA s'apprête à examiner la demande d'exemption de Red Bull pour sa superlicence
La FIA doit bientôt se prononcer sur la demande d'exemption de superlicence déposée par Red Bull pour Arvid Lindblad. Le pilote britannique de 17 ans, actuellement troisième du championnat de F2, pourrait obtenir le droit de courir en Formule 1 avant ses 18 ans.

Arvid Lindblad pourrait bien devenir le prochain phénomène de Red Bull en Formule 1. Selon The Race, la FIA doit se prononcer sur une demande d'exemption permettant au pilote britannique de 17 ans d'obtenir sa superlicence avant d'avoir atteint l'âge requis. La décision pourrait être prise lors de l'assemblée générale extraordinaire et de la conférence du Conseil mondial du sport automobile, prévues à Macao du 10 au 13 juin.
Le jeune prodige de Campos Racing en Formule 2 ne fêtera ses 18 ans qu'en août, mais Red Bull voit déjà en lui un pilote d'avenir. L'équipe dirigée par Christian Horner a déposé une demande auprès de la FIA il y a plusieurs mois déjà, espérant pouvoir compter sur Lindblad comme pilote de réserve.
Le précédent Antonelli ouvre la voie
Red Bull s'appuie sur l'exemple récent de Kimi Antonelli chez Mercedes. En effet, l'Italien avait bénéficié l'année dernière d'une exemption grâce à la clause 13.1.2 du Code sportif international de la FIA, introduite en juin 2024. Cette disposition permet notamment aux pilotes de 17 ans jugés « exceptionnels » d'obtenir leur superlicence avant la limite d'âge habituelle fixée à 18 ans.
En mars dernier, Helmut Marko, conseiller motorsport de Red Bull, s'était exprimé sur cette requête : « Nous avons Ayumu Iwasa comme pilote de réserve. Lindblad a les points pour la superlicence. Nous avons aussi effectué un test de 300 km avec lui dans une voiture de Formule 1 à Imola, donc il pourrait théoriquement intervenir. » L'Autrichien avait alors confirmé que Lindblad possédait déjà les 40 points nécessaires pour prétendre à une superlicence F1.
« Antonelli l'a obtenue aussi. Nous ne voyons aucune raison pour que ce ne soit pas la même chose pour Lindblad », avait précisé Marko.
Un jeune profil qui s'affirme en F2
Les arguments ne manquent pas pour justifier cette demande d'exemption. Lindblad affiche de bonnes performances cette saison en Formule 2 avec deux victoires remarquables. En avril, il est devenu le plus jeune vainqueur de l'histoire de la série en s'imposant lors de la course sprint au Grand Prix d'Arabie Saoudite, à seulement 17 ans.
La consécration est venue au Grand Prix d'Espagne, où il a d'abord décroché sa première pole position, devenant au passage le plus jeune poleman de l'histoire de la F2, avant de remporter brillamment la course principale à Barcelone. Ces résultats l'ont propulsé au troisième rang du championnat avec 79 points.
Son parcours en catégories juniors impressionne également. Quatrième de la Formule 3 l'année dernière avec des victoires à Silverstone, Barcelone et Sakhir, il avait ensuite dominé le championnat de Formule Régionale Océanie cet hiver. Cette victoire lui avait notamment permis de franchir le seuil des 40 points requis pour une superlicence.
Sur l'obtention de ces précieux points qui lui ont désormais ouvert la porte de la F1, Lindblad confiait plus tôt dans la saison : « Bien sûr, c'est bien d'avoir la superlicence, c'est une sorte de bonus mais ce n'est jamais vraiment quelque chose à quoi j'ai pensé. Pour moi, c'est une de ces choses qui, si vous performez dans votre série ou catégorie, vient naturellement comme résultat de cela. »
Une opportunité qui tombe bien
Cette superlicence prématurée pourrait rapidement s'avérer utile pour Red Bull, particulièrement avec la situation actuelle de Max Verstappen. En effet, le quadruple champion du monde se trouve à seulement un point de pénalité d'une suspension automatique d'une course, après son accrochage controversé avec George Russell au Grand Prix d'Espagne. Avec des points qui ne disparaîtront de son permis qu'à la fin juin, Verstappen doit éviter tout incident lors des deux prochaines courses au Canada et en Autriche.
En cas de suspension du pilote néerlandais, Red Bull devrait naturellement puiser dans son vivier de pilotes. L'option la plus logique serait de promouvoir le jeune Français, Isack Hadjar, depuis Racing Bulls, laissant alors le choix entre Iwasa et Lindblad pour le remplacer chez l'équipe sœur.
« Je veux être champion du monde »
De son côté, Lindblad assume pleinement ses objectifs en F1 : « Je veux être champion du monde en Formule 1 », déclarait-il récemment à Sky Sports F1. Questionné sur l'avenir incertain de Max Verstappen chez Red Bull, qui pouvait accélérer son arrivée dans la catégorie reine, le pilote de Campos avait répondu : « Il a déjà indiqué dans les médias qu'il ne souhaitait pas courir encore très longtemps. Aujourd'hui, il est à un stade où il décidera lui-même quand arrêter. Personne ne pourra lui enlever son siège. »
« Je me concentre sur moi-même et sur mon parcours. Je veux passer une bonne année en F2 et j'espère être en Formule 1 en 2026, puis nous verrons ce qui se passe. C'est une dynamique étrange. Vous travaillez longtemps pour essayer d'y arriver, et puis c'est une chose très différente quand vous y êtes, donc je n'y pense même pas », avait-il ajouté. Des propos qui témoignent du pragmatisme du jeune pilote. En effet, il ne nourrit aucune illusion et comprend que les portes de la F1 s'ouvriront par la performance et les décisions des équipes.
Quoi qu'il en soit, les résultats actuels d'Arvid Lindblad en F2 plaident en sa faveur. Ses deux victoires ont d'ailleurs permis à Campos Racing de prendre la tête du classement des constructeurs, une première historique pour l'écurie espagnole.
La décision de la FIA concernant cette exemption pourrait donc changer la donne pour le pilote de Campos. À 17 ans, le Britannique pourrait intégrer le cercle très restreint des pilotes autorisés à débuter en F1 avant leur majorité, un groupe qui compte désormais Kimi Antonelli et qui trouve ses origines dans l'arrivée très précoce de Max Verstappen, à une époque où les règles étaient encore différentes.