Brawn ne voit à rien redire mais Schumacher s’excuse
Le patron de l’écurie Mercedes GP, Ross Brawn, est revenu sur l’incident de course qui a opposé son pilote Michael Schumacher à son ancien lieutenant Rubens Barrichello lors du GP de Hongrie. Pour lui il est évident que Schumacher n’a pas fait de mouvements délibérément dangereux lorsqu’il a tenté de bloquer Barrichello au bout du […]


Le patron de l’écurie Mercedes GP, Ross Brawn, est revenu sur l’incident de course qui a opposé son pilote Michael Schumacher à son ancien lieutenant Rubens Barrichello lors du GP de Hongrie. Pour lui il est évident que Schumacher n’a pas fait de mouvements délibérément dangereux lorsqu’il a tenté de bloquer Barrichello au bout du muret des stands sur la ligne droite principale du circuit.
Malgré ces dires, les commissaires de la FIA ont pénalisé Schumacher de 10 places sur la grille du prochaine GP à Spa, ces derniers ont estimé que la manœuvre effectuée a clairement empêché la Williams de passer.
Brawn a affirmé catégoriquement que la conduite de Schumacher était dans les limites de l’acceptable : «C’est assez difficile, le mouvement de Michael est rude tout comme la décision prise par les commissaires…. Je ne crois pas un instant que Michael ait essayé de mettre Rubens dans le mur, il a essayé de le décourager de venir à l’intérieur parce qu’il pensait que c’était là qu’il serait vulnérable… Au bout du compte, il lui a laissé suffisamment d’espace. On peut dire que c’est marginal, mais la course est rude voilà tout.»
Pour Ross Brawn, tout c’est joué à la sortie du dernier virage du circuit, Barichello s’est retrouvé très près de Schumacher, mais ce dernier n’a pas essayé de lui refuser l’espace : «Un plus tard dans la manœuvre, on peut voir que Michael s’éloigne, je pense qu’il n’a pas pu estimer correctement la position de Rubens à ce moment-là parce qu’il plaçait sa monoplace sur la piste de façon à anticiper un virage en bout de ligne droite…. Dans le dernier virage qui précède la ligne droite des stands, Rubens pouvait compter sur une très bonne motricité après avoir chaussé des pneus neufs… Toutes ces choses se produisent en une fraction de seconde… Cela c’est peut-être fini de façon dangereuse, mais ce n’était pas l’intention de Michael, j’en suis sûr… Michael a défendu sa position, en essayant d’encourager Rubens à faire l’extérieur. Je ne crois pas un instant qu’il l’ait vu là en se disant je vais le serrer. La F1 c’est un monde difficile et si vous laissez la porte ouverte chaque fois que quelqu’un essaie de vous attaquer, on vous catalogue très vite. il y a les pilotes qui ne se défendent pas et ceux qui le font.»
Brawn a balayé d’un revers de main l’idée selon laquelle la conduite de Schumacher a été particulièrement brutale en raison du passé qui lie les deux hommes : «Certainement pas du point de vue de Michael !!… Michael n’a fait aucun commentaire à ce sujet. Je sais que Rubens a commenté ce fait de course, mais Michael pas du tout. Il est évidemment que c’est quelque chose qui est primordiale dans l’esprit de Rubens.»
Dans son rôle de directeur d’écurie Ross Brawn se doit de protéger son pilote. La relation qui unie les deux hommes depuis des années a toujours su faire face aux tempêtes. Si Brawn est à l’origine du retour du Baron Rouge en F1, il ne peut se permettre de le critiquer ouvertement, il faut affiché une unité sans faille. Brawn sait que sa responsabilité est engagé au vu des prestations du septuple champion du monde. Mercedes pourra-t-elle garder trace de cette histoire pour faire les comptes en fin de saison? Les éléments à charge contre Schumi pourront-ils offrir l’opportunité à Mercedes d’annoncer un changement de pilote dans son line-up pour le prochain championnat?
De son coté, Michael Schumacher s’est excusé auprès de Rubens Barrichello.
Bien conseillé, le pilote Mercedes a accepté la décision des commissaires sportifs. Il avait déclaré après la course qu’il n’avait pas la sensation d’avoir fait quelque chose de mal : «Hier, juste après la course, j’étais encore dans le feu de l’action, mais après j’ai revu l’incident avec Rubens, je dois dire que les commissaires ont eu raison de leur estimation, le mouvement contre lui était trop rude… Je voulais que cela soit difficile pour lui de me dépasser. Je lui ai montré clairement que je ne voulais pas le laisser passer, mais je n’ai pas cherché à le mettre en danger avec ma manœuvre. Si Rubens estime que c’était le cas alors je suis désolé, ce n’était pas mon intention.»
Schumacher a bien compris que le grand public avait mal vaincu ce fait de course. Son image déjà troublée par un retour peu convaincant additionnée à cette nouvelle polémique, voilà de quoi faire parler à nouveau du Baron Rouge. L’orgueil du champion déchu et l’énergie du désespoir ne seraient pas les raisons réelles d’un tel acte? En une fraction de seconde ne peut-on pas se dire : « Je ne vais pas me faire dépasser par mon ancien lieutenant à bord d’une modeste Williams à moteur Cosworth tout de même !!! »
De nombreuses voix s’élèvent et osent poser la question de la saison de trop.
Si d’aventure Mercedes venait à faire ce constat là, gageons que le départ de ce grand champion se fera avec tous les égards dus à son palmarès.