Lotus : Le nez à deux cornes, une solution habile et légale

Depuis la toute première présentation, la tendance est la suivante : les voitures sont jugées « peu esthétiques », en partie à cause d’un avant particulier, résultant de l’écriture du règlement technique 2014. Malgré tout, plusieurs solutions ont pu être explorées : le nez en toboggan chez Ferrari et Mercedes, le nez indescriptible chez Caterham, le nez de fourmilier chez la plupart des autres écuries et, enfin, le nez à deux cornes chez Lotus.

Il aura suffit de deux clichés en 3D de la Lotus E22 pour faire naître une des premières controverses techniques d’une saison qui ne devrait pas en manquer. Nick Chester, le directeur technique de l’équipe, sur le site officiel de Lotus F1, s’est montré satisfait de l’orientation prise : « Il semble y avoir des solutions élégantes et d’autres qui certainement n’ont pas l’air aussi belles ! Nous sommes très heureux de la direction que nous avons prise et il sera très intéressant de voir comment les voitures vont marcher une fois que nous aurons une chance convenable de les comparer en piste. »

Il a bien sûr précisé que la Lotus s’est bien conformée aux crash-tests, avec succès. La confiance est de mise pour l’écurie Enstone : « Comme vous le savez, nous avons passé tous les crash-tests nécessaires et nous sommes très confiants car notre conception est conforme à toutes les exigences légales de la FIA. Nous venons de prendre une direction innovante […] qui est différente des autres équipes. Nous restons confiants et concentrés sur notre design et notre progression. »

Information confirmée par Charlie Whiting, délégué technique de la FIA, interrogé par nos confrères de F1i :«  La Lotus est conforme. Ils ont passé les tests, la structure a parfaitement résisté, et leur concept correspond à la lettre du règlement. » C. Whiting s’est même permis de livrer son avis sur le concept de la Lotus E22, qui a lui a été présenté en août 2013 : « Leur approche est différente et il s’agit peut-être d’une trouvaille, mais c’est légal. Ils nous ont soumis ce design dès le mois d’août et nous avons estimé qu’il n’y avait rien à redire, même si c’est une interprétation habile de la règle. » Pat Symonds, directeur technique de Williams, indiquait même dès hier, mardi 28 janvier, que « toutes les équipes [étudiaient] maintenant la voie ouverte par Lotus. »

Une interprétation « habile », donc, que les observateurs auront à cœur d’observer dès le 19 février prochain, à Bahreïn où l’équipe d’Enstone a prévu de se rendre, après avoir assisté aux essais de Jerez de loin : « Il est toujours intéressant de voir quelles solutions les autres équipes utilisent. Evidemment, vous ne pouvez pas voir sous la carrosserie des voitures, où la majorité du travail de conception a lieu. » En conclusion : « [La] construction [de la voiture] est bien avancée et nous pensons que nous serons en bonne forme pour Bahreïn, le prochain test à venir. »