Canada – Qualifications : Hamilton a senti le souffle de Rosberg et de Vettel
Les écarts ont été serrés entre les Mercedes et Sebastian Vettel. C’est finalement Lewis Hamilton qui a récolté les lauriers, avec moins de deux dixièmes d’avance sur Nico Rosberg et sur la Ferrari qui aurait pu créer la surprise en fin de séance.


C’est avec plus d’incertitudes que de coutume que la séance de qualifications s’ouvrait à Montréal. La première venait du ciel : après une séance d’essais libres 3 disputée sous des conditions humides, la météo allait-elle à nouveau créer plus d’incertitudes ? La deuxième venait de la Scuderia Ferrari : avec leur nouveau turbo offrant plus de vitesse de pointe – sur un circuit aussi rapide qu’au Canada -, les Rouges seraient-ils en mesure de contester la domination des Flèches d’Argent. Lewis Hamilton et Nico Rosberg évoquaient tous les deux cette hypothèse, sans qu’on pût encore dissocier l’intox du doute réel.
La séance devait se dérouler sans la Renault de Kevin Magnussen, accidentée lors de la troisième d’essais libres. Les mécaniciens d’Enstone avaient tout tenté pour réparer la monoplace du Danois, en vain.
Au commencement de la Q1, il faisait sec, mais bien plus froid que la veille, sur l’île Notre-Dame. L’enjeu serait donc de faire monter en température les pneus ultra-tendres apportés par Pirelli, notamment pour Ferrari qui éprouvait depuis le début de la saison des difficultés à ce sujet. La piste avait été de plus lavée par la fine pluie de l’après-midi et serait forcément très évolutive… Le tout avec une météo incertaine. Quelques gouttes de pluie tombaient même sur les caméras. Les pilotes ne tardèrent donc pas à prendre la piste.
Dans le tout premier tour, Sebastian Vettel, intercalé entre les deux Mercedes, se croyait en plein dimanche et risquait le contact avec les Flèches d’Argent pour le prix d’une piste libre – Lewis Hamilton était au moins aussi coupable en raison de ses zizags permanents.
Vettel eager to get on with things early – but Hamilton not letting him past into the clean air #CanadianGP #Quali pic.twitter.com/uup0loifWX
— Formula 1 (@F1) 11 juin 2016
Sur une piste très fréquentée, les meilleurs temps se succédaient en raison de l’amélioration du bitume. Frôlant les murs toujours proches dans ce tracé urbain si particulier, les pilotes n’hésitaient pas à attaquer pour étudier la chauffe des pneus ultra-tendres.
Max Verstappen, entre les virages 5 et 6, remarqua « quelques gouttes de pluie sur sa visière ». Quelques minutes plus tard, Sergio Perez avertissait de la présence de gouttes « partout sur le circuit ». La nouvelle était mauvaise pour les deux Haas, qui, à huit minutes de la fin de la séance, étaient virtuellement toutes les deux éliminées. En revanche, Pascal Wehrlein, grâce à la puissance du moteur Mercedes, émergeait à une surprenante 14ème place. Serti d’une nouvelle caméra embarquée particulièrement immersive, Romain Grosjean savait que le temps était compté et remontait à la 15ème place. Également à l’attaque, Jolyon Palmer frôlait la correctionnelle au « mur des Champions », au niveau de la célèbre chicane avant la ligne droite des stands.
Entre le pilote français et le pilote Renault, le duel se conclut (pour 15 millièmes seulement) par la victoire du premier… grâce à l’intervention inopinée d’une Manor. Dernier du classement, Rio Haryanto causa en effet un drapeau jaune dans le dernier tour possible de la séance après deux touchettes et une jante cassée. Rappelons qu’il manquerait à l’Indonésien près de sept millions d’euros pour finir la saison – il pourrait donc avoir vécu son dernier samedi de la saison. L’autre Manor, celle de Pascal Wehrlein, était certes éliminé, mais devançait les deux Sauber et n’était qu’à deux dixièmes de la Q2. A l’heure où les négociations avec Nico Rosberg semblaient traîner du côté de Mercedes, le dernier champion DTM envoyait un message à Toto Wolff.
📻 HAR: « I think something’s damaged on the rear »
Haryanto catches a wall, tries to carry on but now limps to a halt pic.twitter.com/ctoBkpmkVi
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Élimines en Q1 : Palmer, Wehrlein, Ericsson, Nasr, Haryanto.
Avec une météo toujours aussi imprévisible, la cohue était immédiate en début de Q2. Nico Hülkenberg était le premier des pilotes dans l’embouteillage de la file des stands. Seuls les pilotes ayant besoin d’une piste gommée (les Williams et les McLaren) risquaient un séjour prolongé dansl leurs gargages. La lutte pour la Q3 s’annonçait très indécise, avec plusieurs écuries (Williams, Force India, McLaren, Toro Ross) semblant en mesure d’accrocher un top 10.
A douze minutes de la fin de la séance, Carlos Sainz provoqua un drapeau rouge. Alors qu’il était sur son meilleur tour, l’Espagnol commit l’erreur de trop pousser au « mur des Champions » qui fit sa première victime. Si le choc n’était pas spectaculaire, Carlos Sainz, trop tôt rentré dans la corde, finit par taper après avoir perdu l’arrière. Ses espoirs de Q3 étaient annihilés. « Quand on est à la limite, ce genre de choses arrive » confia l’Espagnol après la séance. Les pilotes qui étaient restés aux stands avaient donc eu finalement une bonne intuition.
RED FLAG: The Wall of Champions claims @carlosainz
His #Quali session is over #CanadianGP 🇨🇦
⏰ stopped at 11:52 pic.twitter.com/CcjOD6HUiY
— Formula 1 (@F1) 11 juin 2016
A la reprise, les Williams étaient les premières à s’élancer, sans réussir encore à descendre sous la minute 14. Certains pilotes – comme Lewis Hamilton ou Nico Rosberg – préféraient effectuer deux tours de chauffe. Quasiment sous la minute 13 de leur côté, les deux Mercedes devançaient largement la concurrence – avec Hamilton devant Rosberg pour seulement 18 millièmes, ce qui augurait d’une Q3 disputée.
Avec une Haas trop sous-vireuse, Romain Grosjean était plutôt à la peine et ne semblait pas en mesure d’aller chercher un top 10. Les Ferrari n’étaient pas non plus au mieux, distancées par les Red Bull et même par Valtteri Bottas. Vettel, 7e à quatre minutes de la fin de la séance, regagnait même le garage Ferrari, visiblement confiant sur ses chances de réussite. La Scuderia avait-elle volontairement demandé à ses pilotes de ralentir un peu le pas pour préserver les gommes en début de course ?
Même avec un V6 Honda, les deux briscards de McLaren, Jenson Button et Fernando Alonso, réalisèrent tous deux des tours remarquables. Tandis que l’Anglais échouait de peu à passer en Q2 après avoir bloqué un freinage à l’épingle, Fernando Alonso, pour la troisième fois consécutive, plaçait sa monoplace en 10ème place. Lui qui voulait se qualifier 11e pour avoir plus de choix pneumatiques le lendemain… Le déçu du jour était le ravi de Monaco : Sergio Perez, 11e après s’être fait sortir par son coéquipier, Nico Hülkenberg.
📻 McLAREN: « Safely through to Q3, Fernando »
ALO: « Wooo hehe »#CanadianGP 🇨🇦 #Quali pic.twitter.com/8HBZZ10E1M— Formula 1 (@F1) 11 juin 2016
Éliminés en Q2 : Perez, Button, Kvyat, Guttiérez, Grosjean.
La bataille pour la pole position – et pour la deuxième ligne – pouvait commencer entre les Mercedes, les Ferrari et les Red Bull. Si l’on se fiait à la Q2, la pole devait se jouer entre les deux Flèches d’Argent. Il ne fallait pas non plus écarter les Williams après la 4ème place de Valtteri Bottas en Q2. La pluie était toujours une menace, mais une menace plus distante désormais.
En tout début de séance, Lewis Hamilton tira tout droit à la chicane. Mais comme la plupart des pilotes, l’Anglais avait de toute façon choisi de faire deux tours de chauffe.
Après un tour d’attaque impressionnant, les deux Flèches d’Argent faisaient voler en éclat le chronomètre et descendaient sous la minute 13, avec seulement 62 millièmes d’écart entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg. A six dixièmes, Red Bull et Ferrari bataillaient, mais pour la deuxième ligne en réalité. Sebastian Vettel frôla même le pire au « mur des Champions ». « J’ai effleuré le mur », confirmait l’Allemand à la radio. A noter que Kimi Räikkönen et Felipe Massa, en manque de gommes, ne purent effectuer une première tentative.
📻 VET: « I think I brushed the Wall of Champions, just enough to take the lacquer off the rims » #CanadianGP 🇨🇦 #Quali pic.twitter.com/XfVoEYTje3
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Dans sa deuxième tentative, Nico Rosberg bloqua une roue à un freinage ne put améliorer sa marque. Le vice-champion du monde en titre lâcha même prise avant la ligne d’arrivée. Lewis Hamilton conserverait donc sa pole position ! Du côté de Ferrari, Sebastian Vettel sortit un tour d’anthologie pour ne finir qu’à un dixième et demi d’Hamilton. La pole était bien jouable pour la Ferrari ! 4e et 5e, les Red Bull de Daniel Ricciardo et de Max Verstappen réussirent à distancer un Kimi Räikkönen décevant, qui échoua à plus d’un demi-dixième de son coéquipier. 7e et 8e, les Wlliams avaient manqué de motricité en virage, mais avaient au moins vaincu la Force India de Nico Hülkenberg et la McLaren de Fernando Alonso.
Dans son tout dernier virage, Daniel Ricciardo eut enfin bien de la chance. L’Australien toucha légèrement le « mur des champions », mais contrairement à Carlos Sainz, n’endommagea pas sa monoplace.
Comme à Monaco, Lewis Hamilton partirait donc en pole et pouvait envisager, sur un de ses circuits fétiches, une 45ème victoire en championnat du monde. Cependant, si la pluie demain s’invitait au Canada, les cartes seraient rebattues… Et même sur le sec, les écarts, très serrés en haut du classement, laissaient présager une course indécise.
🏁 PROVISIONAL CLASSIFICATION – END OF QUALIFYING 🏁#CanadianGP #Quali 🇨🇦 pic.twitter.com/5bZ1OaAnqr
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