Malaisie : Le Grand Prix que l’on mène en bateau

Un an et demi après la dernière course, la Formule 1 retrouve le spectaculaire tracé de Sepang, à l'occasion du Grand Prix de Malaisie. MotorsInside.com plante le décor humide de la seizième manche de la saison : retrouvez toutes les informations bonnes à connaître pour être incollable ce week-end !

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Malaisie : Le Grand Prix que l’on mène en bateau

« <b><i>C’est l’un des week-ends les plus chauds de l’année et où les températures influent considérablement sur l’usure des pneumatiques</i></b> »

Nico Hülkenberg ne s’y trompe pas : l’étape malaise devrait être la plus dure de la saison en ce qui concerne les conditions atmosphériques. La chaleur étouffante et l’humidité très élevée mènent la vie dure aux pilotes, dans leurs baquets et dans leurs stands ; et si l’on a vu des images insolites de Nico Rosberg et de Daniil Kvyat à Singapour cherchant des sources de fraîcheur ; les occasions ne devraient pas manquer ce week-end non plus !
En effet, le circuit de Sepang ne se trouve qu’à un peu plus de 300 kilomètres au Nord-Ouest du circuit de Marina Bay où le monde de la Formule 1 se trouvait voilà une semaine et demie. La fiabilité pourrait effectivement pâtir des conditions de chaleur, avec un taux d’humidité avoisinant les 80%, pour une température dépassant généralement les 40 degrés à bord du cockpit, encore plus à l’intérieur des casques !

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<b>Un tracé désormais classique de la Formule 1 moderne</b>

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Intronisé en Formule 1 le 17 Octobre 1999, le Circuit International de Sepang a vu sa construction débuter en 1997 selon les plans du célèbre concepteur Hermann Tilke. Situé au Sud de Kuala Lumpur, non loin de l’aéroport international, le tracé se découvre sur 5,543 kilomètres que l’on parcourt dans le sens horaire, au gré de 15 courbes et de deux grandes lignes droites. L’épreuve a été introduite dans le championnat en tant que quinzième et avant dernière étape de la saison en 1999 ; elle fut le théâtre de la lutte pour la tête du championnat pilote entre Eddie Irvine (alors sur Ferrari) et Mika Häkkinen (à l’époque pilote Mc Laren) avec comme arbitre Michael Schumacher, tout juste revenu de sa grave fracture à la jambe après son accident à Silverstone quelques mois plus tôt.
Au terme de la course, Irvine s’était imposé tandis que Schumacher occupa un bon rôle de "deuxième pilote" Ferrari, en ralentissant à outrance Häkkinen. Pour cette première édition, seule la moitié du plateau a terminée la course, sur les 22 pilotes engagés 11 ont abandonné dont 10 sur problèmes mécaniques ! Le ton était donné, le circuit malaisien serait redoutable et ne ménagerait pas les monoplaces.

<b>Un Grand Prix de début ou de fin de saison</b>

Alors que pour la saison de 2000 l’étape malaise clôturait le championnat, il fut décidé de programmer plus tôt dans le calendrier le Grand Prix de Malaisie ; dès la mi-mars, en tant que deuxième épreuve de la saison 2001. Cette troisième édition est mémorablement marquée par un violent orage tombé sur la tête des pilotes aux alentours de la mi-course ; transformant la piste en véritable patinoire et provoquant un beau ballet de monoplaces en piste ! Après un doublé en Australie, Ferrari réussissait un nouveau doublé – ô combien miraculeux.
Ainsi, depuis 2001 le Grand Prix de Malaisie occupait la deuxième place dans le calendrier du championnat de Formule 1. Mais cette édition 2016 retrouve sa place en deuxième partie de calendrier suite aux travaux de rénovation importants réalisés en début d’année pour satisfaire les réglementations de la FIA et de la FOM. Ces travaux ont compris un re-surfaçage complet de la piste, ainsi qu’une rénovation des vibreurs, des systèmes de drainage – indispensables -, des voies de dégagement ainsi que des bacs à graviers dans les virages 1 et 15.

Il est également à noter qu’au cours des travaux, des modifications ont été réalisées sur neuf virages au niveau de l’inclinaison de la piste et des vibreurs. Les pluies diluviennes de la région forcent les dirigeants du circuit à trouver de meilleures solutions pour évacuer les eaux et éviter les phénomènes de rigoles d’eau et de flaques que l’on peut avoir sur certains circuits, à l’image du virage 1 en dévers – le Castrol-S – sur le Nurburgring. La solution retenue à donc été de modifier, parfois considérablement l’inclinaison de la piste dans ces virages, avec comme extrême le virage 15 dont l’intérieur a été rehaussé d’un mètre ! Ces changements ont pour effet de modifier le transfert des charges sur la monoplace et influer sur les pneumatiques en se reposant plus sur eux ou non selon les virages. La conséquence est que la trajectoire idéale habituelle se trouve maintenant obsolète, les pilotes devront s’adapter et trouver de nouvelles trajectoires et l’autre but affiché par les organisateurs est de proposer des possibilités accrues de dépassement.

<b>Les enjeux : Nico Rosberg va t-il ouvrir son compteur malaisien ?</b>

Cette manche verra sûrement se dérouler un nouvel acte du duel au sommet entre les deux pilotes Mercedes. Si il est certain que Ferrari aura du mal à réitérer son exploit de /f1/actualite/19694-malaisie-course-vettel-lemporte-et-met-fin-a-la-disette-de-ferrari.html où la marque au le cheval cabré avait profité d’une erreur de stratégie des Gris et d’une meilleure gestion des pneumatiques <a href="/f1/actualite/19694-malaisie-course-vettel-lemporte-et-met-fin-a-la-disette-de-ferrari.html" target="_blank" title=""> pour que Sebastian Vettel l’emporte</a>, nous ne somme toutefois pas à l’abri d’une nouvelle surprise cette année !
Le Grand Prix à Sepang verra-il Nico Rosberg (huit victoires en 2016) prendre de l’avance au championnat ou au contraire Hamilton (six victoires) réussira-il à reprendre la main, après les trois victoires consécutives de son rival ? 8 points séparent actuellement les deux protagonistes comme vous pouvez le constater sur <a href="/f1/2016/classement/index.html" target="_blank" title=""> ces classements.</a> Sur les terres de Petronas, un des principaux sponsors de Mercedes, les Flèches d’Argent auront également à cœur de se rapprocher de la cible du titre constructeur pour la troisième saison consécutive. Pour être sacré dès ce week-end, il leur faudra repartir de Sepang avec, au minimum, 215 points d’avance sur le 2ème du classement des constructeurs. Actuellement, Mercedes compte 222 points d’avance sur Red Bull. Rappelons que Lewis Hamilton avait remporté la course en 2014, devant Nico Rosberg.

Derrière, Red Bull et Ferrari pourront-il jouer les troubles fête ou assisterons-nous à un duel intense pour la deuxième place du classement des constructeurs ? On sait les Ferrari légèrement avantagées en vitesse de pointe mais les progrès du groupe propulseur Renault couplés avec l’efficacité du châssis autrichien en courbe pourrait leur permettre de prendre l’avantage, dans la continuité de la très belle deuxième place de Daniel Ricciardo à Singapour.

Concernant Williams et Force India, le chassé croisé au championnat entre les deux structures va-il se poursuivre ? L’écurie Indienne a réussi à profiter d’une mauvaise course des Williams à Marina Bay pour prendre temporairement l’ascendant pour la quatrième place du championnat, avec 112 points au compteur, soit un de plus que l’écurie de Grove. Par conséquent, du coté de Force India, Sergio Pérez va-il également communiquer son choix définitif de rester ou non pour la saison 2017 ? Les rumeurs de départ (notamment un départ pour Renault) ne manquent pas pour le pilote mexicain mais la tendance serait désormais au statu quo.

Chez McLaren, où Jenson Button fêtera allègrement son 300ème Grand Prix, le tracé sera un test majeur pour entrevoir ou non les progrès du moteur Honda, sur une piste avec deux grandes lignes droites. Fernandon Alonso devrait, à ce titre, tester une évolution majeure du bloc nippon. Les hommes de Woking observeront aussi la Scuderia Toro Rosso, pour voir si il est possible de creuser l’écart au championnat en vue de la sixième place finale (sept points d’avance à cet instant pour Mclaren).

Du côté de nos pilotes tricolores, Romain Grosjean pourra on l’espère rouler plus longuement qu’à Singapour, le problème qu’il a subit lors du tour de formation a été identifié et réparé (un câble du système de freinage était débranché sous la boite de vitesse) mais on ne sait pas encore si le comportement de la Haas lui conviendra notamment sur le point de la gestion des freins. Le Français s’est beaucoup plaint ces derniers Grands Prix du comportement de sa monoplace et sa remarque à la radio à Singapour a fait siffler nombre d’oreilles. Même si Gunther Steiner, le chef d’équipe de Haas, a défendu Romain Grosjean malgré ses propos, on peut émettre des doutes sur la capacité du Français a apporter une plus-value au développement de la VF-16, lui qui est le pilote le plus expérimenté de la nouvelle équipe du plateau.
Esteban Ocon aura quant à lui à cœur de continuer son duel avec son coéquipier Pascal Wehrlein et d’atteindre son objectif de le battre en piste. Le premier acte à Singapour a donné l’avantage au pilote allemand, auparavant les pilotes Manor n’avaient pu se départager réellement car Pascal Wehrlein avait connu deux abandons à Spa-Francorchamps (collision au premier tour) et à Monza (moteur défaillant cette fois).

<b>Pour (vraiment) tout savoir…</b>

Au fil des saisons, le Grand Prix de Malaisie a provoqué des situations rocambolesques mais vous souvenez-vous de l’édition 2009 ? Les pluies diluviennes sont une donnée sur laquelle il faut compter lorsque l’on vient courir à Sepang et en 2009 les pluies ont été reines en piste. Alors que les séances de vendredi et de samedi furent disputées sur le sec, la météo annonçait une toute autre couleur pour la course de dimanche. La pluie fit son apparition dès le 19ème tour et son intensification fut telle qu’au 31ème tour, la direction prît la décision d’arrêter la course, pour la sécurité des pilotes. Le départ n’a jamais été redonné et l’on a procédé à une distribution des points, tronquée de moitié. Lewis Hamilton avait déclaré après la course qu’il « <i>était absolument impossible de piloter ! C’était vraiment dangereux. Ce sont les conditions les plus dangereuses sous lesquelles j’ai eu à piloter.</i> »

Comme à Singapour il y a une semaine et demie, Sebastian Vettel est le maître des lieux ici en Malaisie, il compte quatre victoires à son compteur et deux pole positions, Alonso totalise lui trois succès tout comme Michael Schumacher, Kimi Raïkkönen leur emboîtant le pas avec deux succès, l’un d’eux étant sa toute première victoire en F1, à l’occasion du Grand Prix de 2003.
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Il est d’ailleurs le premier des pilotes encore en compétition à s’être imposé sur ce tracé. Lewis Hamilton compte lui trois pole positions mais n’a pu s’imposer qu’une seule fois, en 2014.

Rompu à cet exercice, Derek Warwick sera le commissaire en chef à Sepang. Notons que le Britannique de 62 ans a effectivement déjà occupé cette fonction cette année à Bahreïn à l’occasion de la deuxième course de la saison. Pilote dans la catégorie reine de 1981 à 1993, il a disputé la bagatelle de 146 Grands prix et inscrit 71 points. L’ex pensionnaire des équipes Toleman, Renault ou bien encore Brabham parvint à monter sur le podium par deux fois. Ces deux podiums furent obtenus au cours de la saison 1984, à Zolder et Brands Hatch ; toujours sur la deuxième marche.

Du côté des pneumatiques, les conditions atmosphériques obligent Pirelli a apporter des gommes plus dures par rapport à Singapour. En effet, on attend plus de 50 degrés sur le tarmac de la Malaisie ! Nous verrons donc les pneus <i>durs</i> à bande orange, qui feront leur grand retour, eux qui n’ont pas été utilisés depuis le Canada. De même, les pneus <i>médiums</i> (à bande argentée) et les pneus <i>tendres</i> (à bande jaune) seront à la fête. Vous pouvez retrouver les choix individuels des pilotes sur le site du manufacturier. Les stratégies seront particulièrement à surveiller : la victoire de Vettel l’an passé s’étant essentiellement joué sur ce critère, l’Allemand stoppant au bon moment pendant l’intervention de la Safety Car, et surtout opta pour une stratégie à deux arrêts (médiums-médiums-durs) alors que Hamilton avait lui pris le pari des trois passages au box, choix finalement payant.

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S’agissant des zones DRS, du grand classique encore une fois. Le premier point de détection se situera peu avant le freinage du virage n°13, pour une zone d’activation du DRS dans la ligne droite de retour du circuit.

Le second point de détection sera quant à lui situé au virage n°15, soit juste avant la dernière épingle, afin que les pilotes puissent activer l’aileron arrière mobile dans la longue ligne droite de départ/arrivée.

Si nous sommes à seulement 300 kilomètres de Singapour, course disputée intégralement sur le sec, il ne faut pas prendre pour acquis le fait qu’il ne pleuvra pas ! Le Grand Prix de Malaisie nous laisse des souvenirs souvent humides et le temps est surtout incertain dans cette région du monde. Pour cause, un mauvais temps est attendu pour la fin de semaine sur la région de Kuala Lumpur avec de fortes pluies passagères et un taux d’humidité ambiante frôlant les 70% !

<b>N’oubliez pas le Programme TV !</b>

Particularité des Grands Prix de la tournée Asiatique, les séances se dérouleront au petit matin pour nous spectateurs européens.
Pour ce week-end, les non-abonnés noteront que Canal+ diffusera l’émission Formula One en clair pendant 25 minutes ce dimanche soir. Rendez-vous pour cela 18h50 et 19h15, avant une deuxième partie diffusée en crypté sur Canal+Sport.

<u>Note:</u> S’agissant des rediffusions, revisionnez la course, retrouvez sa rediffusion lundi, à 11h30, sur Canal + Sport.
Une fois n’est pas coutume en Belgique, la rediffusion de l’émission "Warm up" se fera elle le dimanche à 13h20 sur La Deux, avec la course dans la foulée, le tout afin de satisfaire ceux qui auront loupés la course en direct.
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Quoi qu’il en soit, l’avenir en Formule 1 appartiendra aux lecteurs qui se lèveront tôt en cette fin de semaine !

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