Michelin n’est pas prêt de revenir en F1
Le PDG de la marque clermontoise explique ne pas être en accord avec les dirigeants de la Formule 1 et ne se présentera pas à l'appel d'offres lancé par la discipline concernant le prochain fournisseurs de pneus.


Voilà 17 ans que Michelin n’est plus en F1. Depuis début 2007, Bridgestone et Pirelli ont pris la suite du manufacturier basé à Clermont-Ferrand, dans la fourniture des pneus aux écuries. Michelin est parti suite à un désaccord avec les dirigeants de la discipline, à l’époque. L’entreprise estimait qu’il était important d’avoir une lutte entre manufacturiers.
Un deuxième point de désaccord est le cahier des charges imposé pour la composition et le comportement des pneus. Ce dernier imposait une certaine dégradation des performances. Point que Michelin ne tolérait pas et n’accepte d’ailleurs toujours pas.
« Parce qu’ils disent qu’il faut avoir le spectacle, ils disent qu’il faut avoir des pneus qui s’autodétruisent. »
« La question est : comment profiter de la technologie pour faire un beau spectacle ? Et c’est là que la F1 entre en jeu, car nous discutons avec eux depuis très longtemps, et nous ne sommes pas d’accord. Parce qu’ils disent qu’il faut avoir le spectacle, ils disent qu’il faut avoir des pneus qui s’autodétruisent. Et je me dis que nous ne savons pas faire ça. Alors nous ne pouvons pas être d’accord », explique Florent Menegaux, PDG de Michelin, dans les colonnes de The Drive.
Pas de retour prévu en F1
« Les écuries devraient comprendre la performance des pneus et profiter du fait que les pneus vont être performants du premier tour de circuit au dernier. Les pilotes vous diront qu’ils veulent être au maximum en permanence. Et quand j’entends les pilotes de Formule 1 – et j’aime la Formule 1 – dire « Non non, ce n’est pas possible »… »
Le PDG de la marque ajoute que Michelin est présent en sports mécaniques pour tester de nouvelles technologies. Le manufacturier est présent dans d’autres compétitions (Moto GP, Endurance…) et s’en contente puisque les résultats sont satisfaisants.
« En MotoGP, nous fournissons des pneus tendres, mediums et durs pour tous les types de circuit, pour chaque course. Et chaque type de moto peut triompher en tendres, en mediums ou en durs sans changer de pneus. Cela dépend des réglages de la moto, du type de circuit, et de la manière dont opère le pilote. Alors quand nous pouvons influencer la réglementation afin que la performance soit obtenue en utilisant bien moins de matériaux en produisant un très bon spectacle, ça va. En MotoGP, même les écuries qui ne sont pas des top teams peuvent gagner. Et elles vous diront que les pneus que nous fournissons les aident à le faire. Voilà pourquoi nous ne retournons pas en Formule 1. »
En 215 Grand Prix, Michelin s’est imposé à 102 reprises et a remporté 5 titres pilotes (1979, 1983, 1984, 2005 et 2006).