La Formule 1 fait état de progrès dans son objectif « zéro carbone » pour 2030
La Formule 1 affirme que le championnat progresse bien vers son objectif d'être neutre en carbone d'ici 2030. En précisant tout de même qu'il reste encore beaucoup de travail à fournir.


La Formule 1 est parvenue à réduire son empreinte carbone de 17 % au cours des deux premières années complètes de l’initiative, soit pour les saisons 2020 et 2021. Les chiffres de la saison dernière n’ayant pas encore été finalisés. L’échéance pour l’année 2030 a été annoncée en novembre 2019 à l’issue d’une année de recherche menée par les équipes de la F1 et à laquelle ont également participé des parties prenantes telles que la FIA, les écuries et les promoteurs de circuits.
Les réductions en cours sont basées non seulement sur l’introduction de technologies futures, mais aussi sur des changements dans la manière dont le sport fonctionne. « « Net zéro 2030 » signifie que nous devons réduire nos émissions à 100 % », a déclaré Ellen Jones, responsable des questions environnementales, sociales et de gouvernance de la F1. « Nous sommes en 2023, nous avons sept ans, ce qui représente beaucoup de travail. Et nous devons utiliser les technologies disponibles aujourd’hui. »
Un programme basé sur trois piliers
Ellen Jones rappelle tout de même que la discipline doit s’assurer d’avoir des résultats « comparables d’une année sur l’autre », étant donné que plusieurs saisons ont été rallongées. Les données de l’année 2022 sont également en cours de collecte.
L’introduction d’un carburant 100% durable (contre seulement 10% pour le carburant E10 actuel) pour la prochaine génération de moteurs en 2026 est un point essentiel du programme. Mais sa portée va bien au-delà. « Notre stratégie de développement durable repose sur trois piliers principaux », a déclaré M. Jones. « Le premier est de parvenir à un bilan carbone nul d’ici à 2030. Le deuxième est d’accueillir des événements plus durables. Et le troisième est de veiller à ce que notre sport soit plus diversifié et plus inclusif. Cela signifie également que nous responsabilisons et engageons notre sport au sens large sur les actions directes qu’il peut entreprendre pour réduire son empreinte carbone. »
« Les dix équipes, les promoteurs des courses, les logisticiens de la F1 cherchent tous à réduire leur empreinte carbone. Il y a des changements que l’on peut faire rapidement, comme passer à un tarif d’énergie renouvelable, ce que nous avons fait en tant que F1 dans nos bureaux, et ce que les 10 équipes de F1 ont fait. »
Le fret, la plus grosse source d’émission
Le responsable des questions environnementales admet que la logistique imposée par la Formule 1 concentre la plus grosse part des émissions de carbone de la catégorie reine du sport automobile : « Les deux tiers de notre empreinte sont liés à la logistique des déplacements », reconnait-il. « Lorsqu’il s’agit d’atteindre l’objectif du zéro net d’ici 2030, il s’agit de voir comment nous pouvons modifier matériellement nos opérations pour expédier moins de marchandises, pour voyager plus léger sur de plus courtes distances, pour s’assurer que ce qui voyage a été allégé, revu, voire être d’une origine locale. »
« Il s’agit donc d’actions qui ne dépendent pas d’un changement technologique, mais plutôt d’un changement culturel de la part de chaque personne de la F1, qui doit comprendre son rôle et l’impact de ses décisions sur notre objectif global de zéro émission d’ici à 2030. »
« Les innovations technologiques sont fantastiques et nous aident à faire des bonds plutôt que des pas. »
La Formule 1 a également travaillé à la réduction des émissions avec son partenaire logistique DHL, en remplaçant le fret aérien des Boeing 747 par des Boeing 777 plus efficaces et, plus récemment, en adoptant une flotte de camions fonctionnant au biocarburant.
« Lorsque l’on parle de l’empreinte carbone de notre logistique, il y a trois leviers principaux qui doivent nous aiguiller, pour pouvoir créer ces réductions », a déclaré M. Jones. « Le premier est la distance parcourue, le deuxième est le mode de transport et le troisième est la quantité transportée. »
M. Jones en appelle aussi aux promoteurs de circuits qui doivent coopérer et ne pas nécessairement insister pour s’en tenir aux dates traditionnelles qui leur ont toujours convenu.
« Du point de vue du calendrier, nous comprenons parfaitement que la rationalisation soit un objectif clé. Et c’est un objectif que Stefano [Domenicali], notre PDG, a défendu. Il s’agit également d’un partenariat avec nos promoteurs. Nous devons les emmener avec nous sur le chemin du changement afin d’organiser des événements plus durables, de réduire notre empreinte carbone et d’équilibrer toutes ces variables. »