Classements : Red Bull impossible à rejoindre, McLaren sonne la charge
Si la question des titres mondiaux n'a été qu'une formalité pour Red Bull, la remontée des pilotes McLaren promet une fin de saison bien plus excitante. La montée en puissance des papaye met Aston Martin sous menace pour la 4e place...et les deuxièmes rangs ne sont pas encore acquis !


Red Bull et Max Verstappen ont successivement été couronnés à Suzuka et à Losail : c’était une évidence au vu de leur niveau de performance, qui n’a laissé aucun espoir aux autres équipes.
Avec 657 unités et un matelas de 331 points d’avance, Red Bull ne peut plus être rejoint. Max Verstappen a porté son total à 433 points après la manche de Losail, après n’en avoir récolté que dix à Singapour. Sergio Pérez, avec 224 points, ne peut désormais plus espérer qu’être vice-champion du monde.
Mais la partie est loin d’être pliée pour les secondes places : si on part du principe que Max Verstappen remporte toutes les courses restantes (cinq donc) avec le meilleur tour en course, il restera 104 points à distribuer. Aussi bien chez les équipes que chez les pilotes.
Et si jamais Verstappen (des fois que) s’arrêtait de gagner et qu’il laissait le meilleur tour en course, alors ce seraient encore 146 points potentiels qui seraient à gagner. Autant dire que les jeux ne sont pas faits.
La P2 des constructeurs encore en jeu
Ferrari, bien aidé par la victoire de Sainz a Singapour, a marqué la bagatelle de 70 points sur les trois derniers Grand Prix, tandis que McLaren a fait un retour météorique : 104 points depuis Singapour, et un écart qui a fondu drastiquement avec Aston Martin, pas aidé par l’anonymat total de Lance Stroll (30 points inscrits).
Les deux écuries britanniques sont désormais séparées de onze petits points pour la 4e place. Autant dire que Fernando Alonso, à moins que l’AMR23 ne connaisse un renouveau impensable et que tout le monde se rate, ne pourra pas tenir la baraque tout seul face aux machines de Woking.
La menace des voitures papaye est assez grande pour obliger les maisons Ferrari et Mercedes de cravacher pour ne pas se faire coiffer sur le poteau. L’écurie allemande (2e), avec 53 points marqués sur les trois dernières manches, a encore concédé du terrain à Ferrari (3e) et ne possède plus que 18 longueurs de marge.
Ainsi, McLaren, si la moisson infernale du duo Norris/Piastri se poursuit, peut aller accrocher le titre de vice-champion du monde des constructeurs. Ce qui n’est plus arrivé depuis 2011 ! De la 5e place de l’écurie de Woking à la 2e de Mercedes, l’écart n’est « que » de 107 points. Il s’agira de ne pas se prendre les pieds dans le tapis !
Pérez vice-champion ? C’est loin d’être gagné
Le constat est le même au classement des pilotes : Max Verstappen, avec 69 points en trois Grand Prix, s’est assuré une fin de saison vierge de toute pression.
Mais pour son équipier Sergio Pérez, la partie est loin, très loin d’être gagnée si on en croit sa dynamique actuelle : le Mexicain n’a marqué que cinq points depuis la Marina Bay, avec en prime son abandon au Japon.
Ce qui fait que les camarades de derrière reviennent comme des avions de chasse sur lui : Lewis Hamilton est à l’heure actuelle le mieux placé pour lui contester le titre de vice-champion du monde. Avec 30 points marqués depuis Singapour, le septuple champion du monde porte son retard à ce nombre précisément (224 points contre 194).
Mathématiquement, même Oscar Piastri est en course pour être 2e. Mais, avec 83 unités (9e) il lui sera difficile de combler 141 points de retard. Qui sait dès lors jusqu’où sa remontée peut le mener : de Singapour au Qatar, en passant par le Japon, le prodige australien a ajouté 47 unités à son total.
C’est toutefois dix de moins que Lando Norris : l’enfant chéri de McLaren (depuis ses débuts en tous cas) est celui qui porte la meilleure dynamique depuis Singapour. Il se rapproche dangereusement des pilotes Ferrari devant lui : Carlos Sainz (36 points sur trois courses) et Charles Leclerc (34) sont actuellement aux 5e et 6e rangs.
Le Monégasque va devoir surveiller ses arrières, puisque son avance n’est plus que de neuf points sur l’Anglais, tandis que l’Espagnol a un matelas de 17 unités à ménager sur son ex-coéquipier de McLaren. Autant dire que ce n’est rien du tout.
Fernando Alonso, 6e au Qatar et 8e au Sprint, reste lui aussi une menace pour le podium final, puisqu’il n’est qu’à 41 longueurs de Pérez, du haut de sa 4e place. Mais la baisse de forme d’Aston Martin risque de compromettre ses chances, puisque Norris pointe à 47 points de lui. Le Matador n’a plus qu’à faire le travail.
Quant à Alpine, la performance peut être là sur certaines courses. Mais pas assez pour figurer au niveau de ses ambitions : les trois dernières courses n’ont rapporté que 17 points (neuf à Gasly et huit à Ocon) et l’actuelle 6e place des Bleus n’est guère que le classement qui les attend au crépuscule de cette saison.
Dans deux semaines, sur le circuit d’Austin, il n’est pas impossible de voir la lutte pour la 2e place se resserrer d’avantage. Et si c’était un avant-goût de 2024 ?