Ferrari, McLaren, Williams… quelles sont les dix écuries de F1 avec la plus grande longévité ?
Pour survivre en F1, il faut bien évidemment de la passion, mais aussi des résultats et de l'argent. Depuis 1950, la catégorie reine du sport automobile a vu passer bon nombre d'écuries. Seule Ferrari a survécu depuis la toute première saison de l'histoire du championnat.


Ferrari : le doyen de la F1 (75 saisons)
L’équipe au cheval cabrée est née bien avant qu’elle ne devienne un constructeur automobile. C’était le 21 mai 1950 que Ferrari participe à son tout premier Grand Prix, à Monaco pour la deuxième course du tout premier championnat de F1 de l’histoire.
Au total Ferrari a disputé 1073 Grand Prix, a inscrit 9 654 points, a gagné 243 victoires et est monté sur 806 podiums. Sans oublier les 15 titres pilotes et 16 championnats constructeurs remportés par les rouges depuis la création de l’équipe. Leur premier champion du monde est Alberto Ascari en 1952, leur dernier a été glané avec Kimi Räikkönen en 2007.
Ses statistiques font de Ferrari la plus titrée de toutes les écuries dans l’histoire de la F1, ainsi que la plus victorieuse et la plus vieille de la catégorie avec leurs 74 bougies qui vont être soufflées en 2024. L’équipe italienne fait partie avec McLaren, Williams et Haas à être les seules équipes à ne pas avoir été rachetée ou être née à la suite d’un rachat.
McLaren : le rival historique de Ferrari (59 saisons)
L’écurie, aujourd’hui britannique est née de la volonté du pilote Néo-Zélandais Bruce McLaren en 1966 et disputera son tout premier Grand Prix le 22 mai 1966, eux aussi à Monaco. Elle célébrera ses 58 ans cette année.
Le fondateur de la marque remporta une victoire, au volant de sa propre voiture lors de la saison 1968, lors du Grand Prix de Belgique, à Spa-Francorchamps, avant que son compatriote Danny Hulme décroche deux autres succès dans l’année lors des Grand Prix d’Italie, à Monza et du Canada, à Mont-Tremblant.
Bruce McLaren s’est tué le 2 juin 1970, à l’âge de 32 ans, sur le circuit de Goodwood, en Angleterre. Il ne verra aucun des huit titres constructeur de son équipe, troisième écurie en comptant le plus et aucun des 12 championnats pilotes, deuxième équipe la plus titrée, d’Emerson Fittipaldi en 1974 jusqu’à Lewis Hamilton en 2008.
Le fondateur n’a pas pu observer de son vivant les luttes contre Ferrari pour les différents championnats. Les affrontements James Hunt contre Niki Lauda en 1976, Alain Prost contre Ayrton Senna en 1990, Mika Häkkinen contre Michael Schumacher de 1998 à 2000, Fernando Alonso et Lewis Hamilton contre Kimi Räikkönen en 2007 et Lewis Hamilton contre Felipe Massa en 2008 ont fait rentrer cette rivalité entre les deux écuries, dans l’histoire de la F1.
Williams : la passion d’un homme et d’une famille (48 saisons)
Deux écuries Williams ont participé au championnat de F1. La première est née en 1966, fondée par Sir Frank Williams, mais ce n’est qu’en 1975 qu’elle porte le nom de son fondateur, dans la catégorie reine du sport automobile.
En fin d’année, le Britannique accepte le soutien du milliardaire austro-canadien Walter Wolf. L’équipe se nomme Wolf-Williams en 1976, mais Sir Frank est mis à la porte par Wolf avant que ce dernier ne prenne le contrôle total de l’écurie.
Williams repart donc de zéro en 1977 et fonde Williams Grand Prix Engineering avec le soutien de Patrick Head. Cette équipe, malgré le rachat en 2020 par Dorilton Capital, n’a pas changé d’identité et compte à ce jour 745 Grand Prix en F1, le premier le 8 mai 1977 lors du Grand Prix d’Espagne à Jerez. Elle fêtera ses 57 ans cette année.
Cependant, l’écurie basée à Grove n’est pas seulement liée à Frank, mais à toute sa famille. En 1986, après un accident sur le tracé du Castellet, le fondateur de l’écurie, sera paraplégique à tout jamais. Cette même année, lors du Grand Prix de Grande-Bretagne, à Brands Hatch, Nigel Mansell s’impose à domicile au volant de Williams-Honda. Alors que Frank est toujours convalescent, c’est sa femme Virginie, surnommée Ginny qui brandira le célèbre trophée britannique. De 2014 à 2020, c’est leur fille Claire qui sera la directrice de l’écurie jusqu’au départ de la famille, le 6 septembre 2020 lors du Grand Prix d’Italie.
Williams a vu Alan Jones, Keke Rosberg, Nelson Piquet, Nigel Mansell, Alain Prost, Damon Hill et Jacques Villeneuve remporter le titré au sein de son écurie. L’équipe a également décroché neuf championnats constructeurs, ce qui en fait la deuxième écurie qui en compte le plus derrière Ferrari.
Lotus : la cinquième équipe avec le plus titrée avec ses sept championnats constructeurs (37 saisons)
En 1952 Colin Chapman, crée l’entreprise Lotus Engineering et la toute première monoplace, la Lotus Mk6, voit le jour. L’équipe s’engage en F1 en 1958 avec le nom Team Lotus et porte le vert bouteille caractéristique des équipes britanniques comme les Cooper, Vanwall ou Aston Martin.
Cette équipe remporte ses deux premiers titres pilotes et constructeurs grâce au légendaire Jim Clark. Le Britannique était considéré, à son époque, comme le meilleur pilote de l’histoire, sa mort en 1968, lors d’une course de F2 à Hockenheim sera une tragédie pour le monde de la F1. Mais cette même année, son rival en piste et néanmoins ami, Graham Hill remporta un nouveau championnat pilote et le troisième titre constructeur de l’équipe.
Jochen Rindt en 1970, Emerson Fittipaldi en 1972, et Mario Andretti en 1978 ont permis à Lotus de décrocher au total six titres pilotes, auxquels il faut rajouter les sept championnats constructeurs.
Mais en 1994, après 36 ans en F1, Lotus quitte le championnat après avoir été placée en liquidation judiciaire. Le nom Lotus reviendra en F1 de 2010 à 2012, avec le sulfureux Tony Fernandez, puis avec le rachat de l’écurie Renault de 2012 à 2015. Seules les voitures noires et or remporteront des Grand Prix avec les succès de Kimi Räikkönen en 2012 à Abu Dhabi et en 2013 en Australie.
Brabbham : de la fondation par Jack jusqu’à la présidence d’Ecclestone (31 saisons)
Après avoir remporté deux titres consécutifs en 1959 et 1960 avec Cooper, Jack Brabbham quitte l’équipe pour créer sa propre écurie de courses qui portera son nom. C’est ainsi que Brabbham Racing Organisation participe à son tout premier Grand Prix de F1, le 5 août 1962, sur le tracé du Nürburgring.
L’Australien remporte sa troisième couronne mondiale en 1966 et l’équipe décroche son tout premier titre constructeur. Jack Brabbham a réussi l’exploit de devenir champion du monde au sein de sa propre écurie, aujourd’hui, il est toujours le seul à y être parvenu. L’équipe conserve ses titres l’année suivante avec Denny Hulme.
En 1972, Bernie Ecclestone rachète l’écurie de Jack. Si l’équipe doit attendre 1981 et 1983 pour voir Nelson Piquet remporter les derniers titres pilotes de l’écurie, Brabbham restera dans les mémoires pour sa BT46B, introduite en 1978 lors du Grand Prix de Suède, avec son célèbre ventilateur arrière, dessinée par Gordan Murray. Niki Lauda a remporté haut la main cette course, cette amélioration a été par la suite bannie par la FIA.
Le grand argentier de la F1 vend l’équipe à Alfa Roméo en 1988, l’écurie ne participe pas au championnat cette année, avant que le constructeur italien ne la vende à son tour à Joachim Luhti, homme d’affaires suisse. L’écurie finit par disparaître après le Grand Prix de Hongrie du 16 août 1992.
Tyrrell : les titres de Stewart, la mort de Cevert et la F1 à quatre roues (29 saisons)
Le nom Tyrrell arrive en F1 en 1968 avec le soutien du constructeur Matra. Cette association a permis à Sir Jackie Stewart de remporter le titre dès l’année suivante. La séparation entre Tyrrell et le constructeur français a lieu l’année suivante, après que Matra ait demandé à Tyrrell d’abandonner ses moteurs V8 Ford-Cosworth pour des V12 Matra.
L’écurie britannique devient indépendante en cette année 1970 avec le lancement de la Tyrrell 001. Stewart remporte deux autres titres mondiaux en 1971 et 1973 avec son écurie, mais décidera de quitter la F1 après l’accident mortel de son coéquipier François Cevert le 6 octobre 1973.
Cevert était surnommé « le petit prince », il avait remporté le Grand Prix des Etats-Unis en 1971, à Watkins Glen et était vu comme le futur champion du monde, digne héritier de Stewart. Mais en qualifications, sur le même tracé où il remporta la victoire, deux ans plus tôt, sa Tyrrell s’écrasa contre les glissières de sécurité et il se tua sur le coup, à l’âge de 29 ans.
L’équipe ne remporta plus jamais le titre, malgré quelques innovations au niveau de la monoplace comme sa Tyrrell P34, plus connu sous le nom de ‘’F1 à six roues ». Mais ce concept ne rencontrera pas le succès escompté. L’écurie continue son déclin et participe à son 430e et ultime Grand Prix, en 1998 au Japon, après 28 ans et 49 jours en F1. Elle est ensuite rachetée par British American Racing (BAR), qui deviendra Honda de 2005 à 2008, puis Brawn GP en 2009 et enfin Mercedes depuis 2010.
BRM : Les uniques titres en 1962 (26 saisons)
British Racing Motors rejoint la F1 dès lors de la deuxième édition du championnat du monde, en 1951. Mais elle ne participe qu’à quelques Grand Prix. Il faut attendre 1958 pour voir une de ces monoplaces participés à chaque week-end de F1.
BRM est sur le toit du monde en 1962 grâce à Graham Hill, qui remporta son premier titre mondial. Le Britannique, père du champion du monde en 1996 Damon Hill, est une légende dans l’histoire du sport automobile en étant le seul pilote à ce jour à avoir remporté les courses de la triple couronne avec le Grand Prix de Monaco, à cinq reprises, les 24 h du Mans en 1972 et les 500 Milles d’Indianapolis en 1966.
Cette parenthèse dorée a été la seule de l’histoire de BRM. L’équipe participe à son dernier Grand Prix le 5 mars 1977 en Afrique du Sud.
Ligier : l’autre écurie française à partir des années 70 (21 saisons)
Lorsque l’on pense à une équipe française en F1, le nom de Renault nous vient rapidement en tête. Mais dans les années 70, Guy Ligier lance sa propre écurie de courses qui arrivera en F1 le 25 janvier 1976 lors du Grand Prix du Brésil.
Ligier a eu pendant de nombreuses années des pilotes français au sein de son équipe. S’il n’a jamais fait monter Alain Prost dans un de ses monoplaces, il a pu travailler avec les Jacques Laffite, Patrick Depailler, Didier Pironi, ou encore Olivier Panis, tous vainqueurs de Grand Prix avec les monoplaces bleues. Le natif d’Oullins est le dernier pilote français avoir triomphé à Monaco, en 1996. Il s’agit également de la dernière victoire de Ligier en F1.
L’équipe dispute sa toute dernière course le 13 octobre 1996, au Japon. Avant d’être racheté l’année suivante et de devenir Prost Grand Prix, après 20 ans et 267 jours passés dans la catégorie reine du sport automobile.
Minardi : l’écurie de début pour les jeunes pilotes (21 saisons)
La Scuderia Minardi rejoint la F1 en 1985, après avoir participé à plusieurs championnats de catégories de promotion. Dès sa première course, le 7 avril 1985, lors du Grand Prix du Brésil, cette petite équipe italienne manque de budget et ne peut aligner qu’une seule voiture au départ.
L’équipe n’a pas connu la joie de la victoire ni du podium, cependant elle a été apprécié par le public des années 90 puis 2000 de par son statut de petit poucet, mais aussi pour avoir fait débuté de jeunes pilotes, tels que Fernando Alonso, Mark Webber ou Giancarlo Fisichella, tous trois vainqueurs de Grand Prix.
En 2006, le groupe Red Bull rachète l’écurie pour en faire l’écurie B du géant Autrichien, dans le but de former des jeunes pilotes, comme le faisait Minardi. Au moment de la vente, Minardi reste basée à Faenza grâce à une clause signée dans le contrat. C’est ainsi que Toro Rosso a vu le jour.
Red Bull : l’envol du taureau autrichien (20 saisons)
En 2005, la marque de boisson rachète l’écurie Jaguar pour une livre symbolique. Le 6 mars de cette même année Red Bull participe à son premier Grand Prix en Australie. L’équipe obtient son tout premier podium pour sa deuxième saison en F1, le 28 mai 2006, lors du Grand Prix de Monaco, avec la troisième place David Coulthard.
L’écurie autrichienne doit cependant attendre l’année 2009 pour jouer le titre, aidée par les nouvelles réglementations techniques. Red Bull obtient la première victoire, ainsi que le premier doublé de son histoire, en Chine, avec la victoire de Sebastian Vettel et la deuxième place de Mark Webber.
L’équipe a remporté ensuite quatre titres pilotes et constructeurs consécutifs de 2010 à 2013, avec l’Allemand, avant d’être de nouveau sacré avec les trois championnats pilotes de Max Verstappen depuis 2021, ainsi que les deux titres pilotes en 2022 et 2023. En 2024 Red Bull participera à sa 20e saison en F1.
Les écuries avec la plus grande longévité en F1
Equipe | Nombre de saisons en F1 | Premier Grand Prix | Dernier Grand Prix | |
1 | Ferrari | 74 | Monaco 1950 | Toujours en F1 |
2 | McLaren | 59 | Monaco 1966 | Toujours en F1 |
3 | Williams | 50 | Espagne 1977 | Toujours en F1 |
4 | Lotus | 37 | Monaco 1958 | Australie 1994 |
5 | Brabham | 31 | Allemagne 1962 | Hongrie 1992 |
6 | Tyrrell | 29 | Canada 1970 | Japon 1998 |
7 | BRM | 26 | Grande-Bretagne 1951 | Afrique du Sud 1977 |
8 | Ligier | 21 | Brésil 1976 | Japon 1996 |
9 | Minardi | 21 | Brésil 1985 | Chine 2005 |
10 | Red bull | 20 | Australie 2005 | Toujours en F1 |