Alonso : « La génération actuelle a un peu perdu de leur caractère »

L’homme aux 390 Grand Prix de Formule 1 est très bien placé pour le savoir. Fernando Alonso a pu observer de très près l’évolution des pilotes de Formule 1 et, en les comparant, il est arrivé à la conclusion que les pilotes d’antan étaient des « concurrents redoutables » tandis que la génération actuelle a « un peu perdu » de leur caractère unique.

Une ancienne génération plus naturelle que ses successeurs ?

« Il y a certainement des différences. Je pense que l’ancienne génération était un peu plus authentique. Ils avaient un caractère différent, une approche différente de la course et de la vie. C’étaient des concurrents très durs », a notamment révélé l’Espagnol.

Des propos chocs, sans doute prononcés dans une dimension mélancolique, lorsqu’il se battait pour des titres mondiaux aux côtés de véritables figures de ce sport comme Michael Schumacher, Mika Hakkinen ou le Canadien Jacques Villeneuve. Selon lui, chacun de ces pilotes était unique, avec un caractère propre à eux et qui en faisait de fortes personnalités, sur la piste mais également en dehors, à l’image du septuple champion du monde allemand.

Une nouvelle génération moins clivante

L’Espagnol, qui vient d’entamer sa 21e saison de Formule 1, a donc traversé toutes les époques, tous les modèles de voitures et côtoie aujourd’hui des pilotes jeunes, dont les pères ont même couru avec le pilote Aston Martin, à l’image de Jos Verstappen, père de Max, voire même très jeunes, à l’image du pilote McLaren Oscar Piastri qui est né en 2001, année durant laquelle Alonso effectua ses débuts en Formule 1. L’année prochaine, Oliver Bearman montera dans la Haas. Le pilote britannique est un 2005, année du premier titre de l’Espagnol chez Renault. Une expérience époustouflante et une pointe de vitesse toujours présente face à des pilotes qu’il juge « très talentueux mais moins authentiques qu’avant ».

« Aujourd’hui, je dirais qu’ils sont très talentueux – peut-être plus qu’avant grâce à toute la préparation, aux académies, au travail en simulateur, à la technologie et aux données dont ils disposent pour s’améliorer et apprendre rapidement. Ils arrivent en F1 mieux préparés. Mais en dehors de la piste ou sans le casque, ils sont peut-être un peu les mêmes et plus timides dans leur façon d’aborder les choses. Ils ont des gens qui parlent pour eux, pour la direction, pour les médias, pour la condition physique. Ils sont bien préparés, mais ils ont peut-être perdu un peu de leur personnalité. »

Des déclarations partiellement véridiques dans la mesure où ces pilotes, totalement immergés dans le monde de la technologie et des réseaux sociaux, ne peuvent pas tout dire dans la mesure où certains de leurs propos pourraient s’avérer problématiques et susciter d’éventuelles critiques de la part du public. Néanmoins, à l’heure actuelle, il serait incorrect de dire que les pilotes actuels n’ont pas de personnalité, à l’instar de Max Verstappen, le triple champion du monde étant connu pour son agressivité en piste et ses prises de parole singulières devant les médias, de Yuki Tsunoda ou même de Daniel Ricciardo.