« Où sont les promesses ? » : Sophia Flörsch pointe du doigt certains programmes réservés aux filles en sport auto

Elle n’a pas sa langue dans sa poche. Quand elle prend la parole, en général, ce n’est pas pour rien. Ses sorties publiques ou médiatiques n’ont pas toujours été au goût de tout le monde. Mais elle sait donner son point de vue. Sans langue de bois.

On le sait, Sophia Flörsch n’est pas une fan des compétitions automobiles entièrement féminines. Selon elle, la création de la W Series, l’ancêtre de la F1 Academy était un « retour en arrière sportif » et qu’il ne s’agissait pas « d’une manière d’aider les femmes » dans ce milieu.

Du « marketing à court terme »

Ces derniers jours, l’Allemande a de nouveau fait parler d’elle par rapport à ce sujet. La jeune femme de 23 ans a répondu à une publication de Marta Garcia, pilote de FRECA. L’Espagnole indiquait que la finale de la saison 2024 risquait d’être sa dernière course en monoplace. À seulement 24 ans.

« Je suis vraiment désolé pour toi, Marta. On dirait qu’ils t’ont utilisée en 2023 pour faire du marketing à court terme avec les pilotes féminines », a lancé Sophia Flörsch. Avec cette phrase, difficile de dire qui elle pointe du doigt. Iron Dames ? Alors que le but premier est de promouvoir les femmes dans ce sport. Alpine ? Alors que la structure française soutient la coéquipière de Doriane Pin. Mais l’Allemande est aussi liée à la marque au A fléché et fait partie du programme Rac(H)er. Alors, c’est visiblement un ensemble d’acteurs que la triple participante aux 24 Heures du Mans vise.

« Où sont tous les programmes féminins annoncés en 2021/2022 ? »

« La visibilité aide la F1, mais pas les femmes pilotes. As-tu trouvé un sponsor, Marta ? Ils vous poussent alors sur la touche. Ce qui s’est passé en 2024 est tellement grave. Ils vous pointent du doigt alors qu’ils savent exactement ce qu’il faut faire. »

« Où sont tous les programmes féminins annoncés en 2021/2022 ? Pourquoi les médias ne posent-ils pas les bonnes questions ? C’est vraiment triste. Faisons une liste des femmes pilotes depuis 2021 et demandons-leur ce qui se passe en course. »

En analysant la situation, effectivement, plusieurs programmes féminins ont été créés : Rac(H)er par Alpine, Girls ont track par la FIA, la W Series… Si cela ont bien vu le jour et ont poussé des femmes dans le sport automobile, les retombées ne sont pas grandioses.

Un autre programme, Formula Woman, a aussi été de retour à cette époque, mais a eu grand mal à émerger. Si les sélections ont bien eu lieu, la médiatisation a été moindre. Certes, les gagnantes ont pu prendre le volant d’une McLaren GT4 en championnat britannique en 2022. Mais les créateurs de ce programme de détection avaient la volonté de créer une Nation Cup. Si la cinquantaine de pilotes est bien là, les dates de l’épreuve sont encore floues. Seules les qualifications sont certaines de se dérouler courant décembre.

James Chadwick, l’exception à la règle ?

Dans les grands championnats, il n’y a aucune fille pilote : personne en F2, personne en F1, personne dans la catégorie Hypercar en championnat du monde d’endurance. Seules les Iron Dames en GT3 « servent » de présence féminine en WEC.

Jamie Chadwick, triple championne de W Series, est aujourd’hui en Indy NXT, l’antichambre de l’IndyCar, semble être l’une des seules exceptions. La Britannique a remporté, cette année, sa première victoire dans cette compétition et pointe actuellement au septième rang de la discipline.