La désillusion de Red Bull après le Grand Prix d’Espagne : « Notre voiture est tout simplement trop lente »

Un règlement technique qui ne change rien. L’introduction de nouveaux tests de rigidité des ailerons avant par la FIA, censés limiter leur flexibilité à 10 millimètres, avait nourri certains espoirs chez Red Bull. Plusieurs écuries, dont la leur, ont modifié leurs conceptions pour se conformer à la nouvelle réglementation. Mais en piste, McLaren n’a pas tremblé : double victoire à Barcelone et pole position avec la plus grande avance de la saison.

« Tout le week-end a été un choc pour nous », a confié Helmut Marko à Servus TV. « Nous avions espéré que la nouvelle réglementation, avec des ailerons testés à seulement 10 millimètres de flexion, apporterait une amélioration notable. »

Or, rien n’a changé. Pire : Red Bull accuse toujours trois dixièmes de retard au tour, comme en début de saison. « Cela signifie que tout ce que nous avons apporté entre-temps n’a rien changé, ou bien que McLaren a simplement poursuivi son développement, en mieux. Et nous pensions être à égalité », poursuit Marko. « Le week-end entier a été décevant pour Max et pour nous tous, parce que nous avons vu une fois de plus que McLaren est clairement supérieur. »

Verstappen décroche, Red Bull doute

Dimanche, Max Verstappen semblait se diriger vers la troisième place avant qu’une voiture de sécurité ne soit déployée à 11 tours de l’arrivée. Un incident plus tard et une pénalité : le Néerlandais termine 10e, son pire résultat de la saison. Il pointe désormais à 49 points d’Oscar Piastri au classement général.

Marko, lucide, l’admet sans détour. « Notre voiture n’est tout simplement pas assez rapide. Je dois le reconnaître ouvertement. Max pousse encore absolument à la limite, à chaque tour, c’est la seule façon. On le voit maintenant, même Yuki Tsunoda a du mal, comme tous ses coéquipiers avant lui. Seul Max peut vraiment gérer cette voiture. »

Une déclaration révélatrice du déséquilibre interne : la RB21 semble de plus en plus dépendante de l’excellence de son triple champion du monde.

Lueur d’espoir… mais temps compté

Red Bull a cependant noté un léger progrès dans le comportement global de la voiture. « Notre voiture a désormais une fenêtre d’exploitation plus large », explique Marko. « Quand tout s’aligne, nous sommes aussi rapides que McLaren. Le problème, c’est que cela ne nous arrive qu’une course sur trois ou quatre, McLaren, eux, sont toujours compétitifs. »

Et avec dix Grand Prix remportés sur les douze derniers, l’écurie de Woking a clairement pris l’ascendant. Red Bull, de son côté, cherche encore la formule.

« Si nous ne corrigeons pas ces faiblesses rapidement, l’écart va devenir un vrai problème », alerte Marko. « Je pense qu’il est actuellement d’environ 49 points. Mais nous avons eu quelque chose de similaire avec Sebastian (Vettel) en 2013, je crois que c’était environ 47 points derrière Alonso, et nous avions réussi à revenir. »

Le message est clair : « Nous n’abandonnons pas, mais ce sera difficile. »