Ferrari revoit son plancher, six équipes font évoluer leur monoplace

Six écuries présentent des mises à jour techniques à l’occasion du onzième rendez-vous de la saison, sur le Red Bull Ring. Ferrari arrive avec l’un des ensembles les plus marquants, un plancher entièrement repensé. McLaren, Red Bull, Mercedes, Racing Bulls et Sauber dévoilent aussi diverses évolutions, pour une manche qui fait office de Grand Prix à domicile pour Red Bull.

Ferrari mise sur une refonte complète de son plancher

La Scuderia se distingue par l’ampleur de son package. Sur la SF-25, quatre zones clés du plancher sont concernées : les cloisons avant, le corps central, l’arête et le diffuseur.

Les cloisons situées à l’avant ont été redessinées, avec une nouvelle distribution des profils et une cambrure ajustée, dans le but de générer une vorticité accrue en aval. Cette évolution va de pair avec une modification de la forme du bateau et un agrandissement du tunnel, afin d’optimiser leur interaction avec les nouvelles cloisons.

L’arête avant est désormais plus courte, avec une cambrure retouchée, tandis que le diffuseur profite d’une redistribution complète des volumes. Ferrari indique que cet ensemble vise à « accroître la charge sur l’ensemble du spectre d’exploitation de la voiture ».

Malgré l’ambition de cette mise à jour, Lewis Hamilton reste prudent : « On ne sait pas encore vraiment quel sera l’impact concret. Ce ne sont pas les informations habituelles qu’on nous transmet sur l’augmentation de la charge. » Le Britannique espère néanmoins un regain de compétitivité pour une équipe qui n’a inscrit que trois podiums en dix courses.

McLaren ajuste ses suspensions

Leader du championnat des constructeurs, McLaren adopte une approche différente, axée sur les éléments de suspension et les coins de la monoplace. À l’avant, les carénages de la suspension ont été revus pour améliorer l’écoulement général de l’air, avec à la clé un gain aérodynamique.

Ce changement a nécessité une adaptation des éléments aérodynamiques situés autour du coin avant, afin de tirer pleinement parti des nouvelles conditions de flux. À l’arrière, l’équipe introduit une géométrie de suspension alternative, qui implique également des ajustements aérodynamiques pour préserver les dégagements et la performance globale.

Cette évolution prolonge l’initiative amorcée au Canada, où seul Lando Norris avait disposé de la nouvelle configuration, Oscar Piastri restant avec la version précédente.

Red Bull procède à un affinement localisé

L’écurie autrichienne, en lice sur ses terres, opte pour une évolution ciblée de son plancher. Celui-ci intègre une nouvelle arête, des surfaces revues et un évent positionné en amont du pneu arrière. L’objectif est de stabiliser l’écoulement dans cette zone sensible tout en augmentant la charge générée.

Sans être aussi visible que le développement de Ferrari, cette mise à jour s’inscrit dans la philosophie de Red Bull qui est d’extraire un maximum de performance de chaque détail de sa RB21.

Mercedes adapte sa monoplace aux exigences locales

Du côté de Brackley, deux évolutions spécifiques au tracé autrichien ont été introduites. L’altitude du circuit pose des défis particuliers en matière de refroidissement, auxquels Mercedes répond par des solutions sur mesure.

Les conduits de frein avant sont élargis, tant à l’entrée qu’à la sortie, pour mieux gérer les sollicitations thermiques élevées de ce circuit. Le capot moteur, quant à lui, reçoit une ouverture plus large à l’arrière, destinée à favoriser le passage de l’air au niveau des radiateurs logés dans les pontons.

Racing Bulls et Sauber : évolutions aérodynamiques ciblées

Racing Bulls a travaillé sur ses ailerons. À l’avant, un nouveau profil de volet permet un meilleur conditionnement du flux dans plusieurs scénarios aérodynamiques. À l’arrière, les profils ont été ajustés pour répondre aux besoins en appui et en efficacité propres au Red Bull Ring.

Chez Sauber, les ingénieurs ont concentré leurs efforts sur la section médiane du plancher, avec des retouches sur l’arête externe et le diffuseur. Ces changements visent à affiner l’écoulement de l’air sous la voiture, de l’avant vers l’arrière, pour optimiser l’appui.

L’équipe helvétique introduit également un nouvel aileron arrière conçu pour les circuits à fort appui. Cette version se caractérise par une géométrie revue et une répartition de charge plus efficiente, pensée pour s’adapter aux prochaines manches du calendrier.

Une dynamique influencée par 2026

Ces évolutions arrivent alors que la Formule 1 approche du point médian de sa saison et que plusieurs équipes commencent à orienter leurs ressources vers les réglementations 2026. En effet, l’absence de nouveautés chez d’autres écuries peut refléter soit une satisfaction avec les performances actuelles, soit une concentration accrue sur les projets futurs.

Ferrari, quant à elle, justifie son investissement par la nécessité de redresser une saison jusqu’ici décevante qui la voit reléguée au troisième rang du championnat constructeurs avec 191 points de retard sur McLaren.

Nouvelles pièces moteur pour plusieurs pilotes

Par ailleurs, plusieurs pilotes profitent du Grand Prix d’Autriche pour introduire de nouveaux éléments moteurs. Pierre Gasly pour Alpine et Esteban Ocon chez Haas utilisent leur troisième moteur thermique de la saison, accompagné des turbocompresseurs et unités de récupération d’énergie associés.

Lewis Hamilton et Kimi Antonelli passent à leur deuxième électronique de contrôle, un composant limité à deux exemplaires par saison. Cette gestion précise des quotas souligne l’importance stratégique de chaque changement.

Lando Norris en est à son deuxième système d’échappement, tandis que Gasly et Ocon atteignent leur troisième, sur un total autorisé de huit.